La Commission européenne s’est alarmée lundi d’une étude réalisée dans 12 pays de l’Union selon laquelle neuf Juifs européens sur dix (89%) ont le sentiment que l’antisémitisme a progressé dans leur pays au cours des cinq dernières années.
« Le vingtième siècle a connu beaucoup de maladies. La seule qui reste incurable est l’antisémitisme », a déclaré le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, en présentant cette étude à Bruxelles.
« La communauté juive doit se sentir en sécurité et chez elle en Europe. Si nous n’y parvenons pas, l’Europe cesse d’être l’Europe », a-t-il lancé.
Selon cette étude de l’Agence des droits fondamentaux (FRA), 85% des Juifs interrogés considèrent que l’antisémitisme est le plus important problème social ou politique dans leur pays et 70% pensent que les efforts entrepris par les Etats membres de l’UE pour le combattre ne sont pas efficaces.
L’antisémitisme est selon eux plus problématique sur internet et les réseaux sociaux (89%), suivi de l’espace public (73%), des médias (71%) et de la politique (70%).
La méthode utilisée ne fournit cependant pas un échantillon aléatoire répondant aux critères statistiques de représentativité nécessaires aux sondages.
Près d’un tiers des répondants (28%) disent avoir été harcelés à au moins une reprise l’an passé, mais la plupart (79%) n’ont pas rapporté l’incident à la police ou à une autre organisation.
Parmi les personnes interrogées, 3% affirment avoir été attaquées physiquement parce qu’elles étaient juives au cours des cinq dernières années.
« En ce qui me concerne, je cache mon étoile de David en fonction de la situation dans laquelle je me trouve. C’est une honte », raconte une Française proche de la cinquantaine, citée dans l’étude.
38% des personnes interrogées déclarent avoir envisagé d’émigrer, dont les deux tiers en Israël et un sur dix aux Etats-Unis.
« J’ai vraiment peur pour la sécurité de mon enfant qui va à l’école dans une école juive. Tous les jours, je me demande si je dois l’envoyer à l’école ailleurs », explique une trentenaire belge.
Source www.i24news.tv