Des documents saisis sur l’ordinateur personnel du terroriste Yahya Sinwar détaillent les tactiques du Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu et reconstituer ses forces, en vue de se préparer à de futurs affrontements. Le Hamas exerce une pression psychologique sur les familles des otages et sur la communauté internationale.
Le journal allemand Bild révèle aujourd’hui (vendredi) un document du renseignement militaire du Hamas, retrouvé sur l’ordinateur appartenant, selon les rapports, au leader de l’organisation terroriste, Yahya Sinwar, et rédigé au printemps 2024.
Le document détaille la stratégie du Hamas dans les négociations avec Israël. Il montre comment les terroristes tentent de manipuler la communauté internationale, de tourmenter les familles des otages israéliens et de reconstituer leur arsenal. Le document révèle que le Hamas ne se préoccupe pas de mettre fin rapidement à la guerre ou du sort des civils palestiniens de Gaza.
Le Hamas mentionne plusieurs facteurs clés à prendre en compte dans les négociations, notamment la nécessité de préserver « la capacité de nos forces armées » à opérer contre Israël. Le système politique et militaire israélien doit être « épuisé » et « la pression internationale sur Israël doit être intensifiée jusqu’à ce qu’il s’effondre ».
Le Hamas ne cherche pas à conclure rapidement la guerre pour aider les habitants de Gaza. Au contraire, « il est nécessaire d’améliorer des clauses importantes de l’accord, même si les négociations durent plus longtemps. »
Bien que le Hamas admette que « sa capacité militaire s’est affaiblie », il ne voit pas la nécessité de mettre fin rapidement aux combats. Malgré la souffrance de la population de Gaza et la mort de milliers de civils palestiniens, cela n’est mentionné à aucun moment dans tout le document.
Le document dévoile également la ruse du groupe terroriste, montrant comment il utilise les otages pour améliorer sa position dans les négociations. Il est écrit explicitement : « Continuer d’exercer une pression psychologique sur les familles des prisonniers, même maintenant et lors de la première phase (de l’accord sur les otages), afin que la pression publique sur le gouvernement ennemi s’intensifie. »
Le Hamas publie régulièrement des vidéos des otages, les forçant à implorer leur libération et à critiquer leur gouvernement. Après l’exécution de six otages israéliens, les terroristes ont diffusé des vidéos montrant d’autres otages israéliens. « C’est une torture psychologique barbare, dont le seul but est de pousser les proches des otages à désespérer au point de tout faire pour libérer leurs proches, même si cela signifie s’opposer à leur propre gouvernement », note le journal.
Même pendant une trêve, les islamistes palestiniens veulent utiliser les otages pour faire pression sur Israël. « Pendant les négociations sur la deuxième phase, le Hamas permettra au Comité international de la Croix-Rouge de rendre visite à certains prisonniers, comme geste de bonne volonté et pour transmettre des messages à leurs proches. »
L’objectif serait probablement d’accentuer la pression sur Israël pour prolonger le cessez-le-feu. Le Hamas présente également des exigences à Israël, telles que la libération de cent meurtriers et terroristes condamnés à perpétuité dans les prisons israéliennes.
Plusieurs points clés du document traitent de la manière de manipuler la communauté internationale et de reconstruire la puissance militaire du Hamas.
Il est question de « manœuvre politique » : les négociations du Hamas devraient proposer « de déployer des forces arabes le long de la frontière orientale et nord » avec Israël. Cependant, ces forces n’ont qu’un seul objectif : « Les forces armées arabes doivent servir de tampon pour empêcher l’ennemi d’entrer à Gaza après la fin de la guerre, jusqu’à ce que (le Hamas) réorganise ses rangs et ses capacités militaires. » Cela signifie que le Hamas, avec le soutien des armées arabes, se prépare à de nouveaux combats.
Israël doit être le seul responsable de l’échec des négociations. Le message du Hamas aux médias doit être qu’Israël a rejeté un accord soutenu par les États-Unis. Il doit être clair dans les médias que le Hamas a accepté l’accord, mais que l’échec est dû à « l’obstination » d’Israël. Le Hamas ne doit pas être tenu pour responsable de l’échec de l’accord.
Un point absent du document du Hamas est la question du « corridor de Philadelphie », au centre des négociations depuis plusieurs semaines, qui n’est pas mentionné. Actuellement, dans les négociations en cours, le Hamas donne l’impression que c’est sa priorité absolue.
