Des milliers d’Israéliens manifestent contre le gouvernement
À Tel Aviv, l’atmosphère est électrique. Des milliers de manifestants se sont réunis une nouvelle fois pour exprimer leur colère face à la gestion de la crise par le gouvernement israélien. Ce mouvement de protestation, déclenché par le limogeage du chef du Shin Bet Ronen Bar et la remise en question de décisions de la Haute Cour de justice, prend de plus en plus d’ampleur. Les voix s’élèvent, exigeant des réponses, une action concrète et surtout, la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza.
Lapid a été particulièrement virulent, dénonçant un « gouvernement criminel » en cas de désobéissance à la Haute Cour. Il a appelé à une grève nationale, allant jusqu’à évoquer une révolte fiscale : « Si le gouvernement n’obéit pas, le pays doit s’arrêter. » Il a exhorté toutes les institutions — de la Knesset aux universités — à se mobiliser. Selon lui, l’économie elle-même devrait s’arrêter pour défendre les valeurs démocratiques.
Le rassemblement s’est ensuite déplacé vers le pont Begin, en soutien aux familles des personnes enlevées. Un autre moment fort s’est tenu sur la « place des kidnappés », où Doron Steinbracher, survivante d’une captivité à Gaza, a partagé son témoignage poignant. Elle a raconté son retour différé en Israël, brisé par la reprise des combats, et a dénoncé l’indifférence ressentie face au sort des otages.
La pression monte aussi du côté des familles. Rivka et Rochma Bohbut, Amit Nimrodi, Gaya Gilboa Dalal et d’autres proches de kidnappés ont pris la parole, exhortant le gouvernement à donner la priorité aux négociations. Ils redoutent que la reprise des combats mette davantage en danger les otages encore en vie. Un message qui résonne douloureusement alors que les négociations piétinent.
Plusieurs familles dénoncent ouvertement les choix du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Yehouda Cohen, père du soldat enlevé Nimrod Cohen, accuse : « Netanyahou sacrifie délibérément les otages pour des calculs politiques. » Pour ces familles, le retour des captifs devrait être la priorité absolue, bien avant tout objectif militaire.
Des messages ont également été adressés à l’international. Yifat Calderon, cousine d’un des otages, a mis en garde l’ancien président américain Donald Trump contre ce qu’elle qualifie de « manipulation politique orchestrée par Netanyahou ». Elle insiste sur le fait que l’objectif de destruction du Hamas ne doit pas masquer la nécessité urgente de libérer les otages.
Parallèlement à ces manifestations, des rassemblements ont eu lieu dans d’autres lieux symboliques comme la place des ‘Hatoufim, où la population continue de réclamer une solution diplomatique. Selon les organisateurs, « la seule guerre légitime aujourd’hui est celle menée dans les salles de négociation ».
À Karme Gat, Sagi Dekel Chen, un autre survivant de captivité, est apparu pour la première fois lors d’un rassemblement. Sa femme, Avital, a prononcé un discours émouvant, appelant à poursuivre la mobilisation et à maintenir l’espoir. Ada Sagi, elle aussi libérée après plusieurs semaines de détention, a rappelé le danger que représente la guerre pour ceux encore captifs : « Le bruit des bombes n’est pas une solution. »
Face à cette contestation populaire massive, Benjamin Netanyahou reste ferme sur sa ligne de conduite et loin de s’effondrer, le chef du gouvernement semble déterminé à faire face à la pression. Pour ses partisans, il est l’homme de la situation, le seul capable de tenir bon face aux menaces sécuritaires tout en protégeant les intérêts vitaux de l’État d’Israël. Malgré les critiques, Netanyahou maintient le cap, convaincu que la fermeté est la seule voie possible pour garantir la stabilité et la sécurité du pays.
Les semaines à venir diront si cette stratégie tiendra, mais pour l’heure, le Premier ministre continue de bénéficier d’un soutien significatif dans une partie de la population, qui voit en lui un leader expérimenté face aux tempêtes.
Jforum.fr
NDLR : Pourtant Netanyahou est le dirigeant en faveur duquel le peuple a voté, et malgré cela, ces opposants mènent une telle guerre contre lui. C’est ce qu’ils appellent la démocratie…