L’opération secrète : les étapes marquantes de l’élimination de Nasrallah

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Mercredi dernier, les conditions étaient réunies pour l’une des opérations militaires les plus secrètes et sophistiquées menées par Israël. Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a été éliminé lors d’une frappe ciblée au cœur du quartier Dahiya à Beyrouth, un bastion de l’organisation chiite. Grâce à une combinaison de renseignements avancés et de manœuvres stratégiques, l’armée israélienne a pu frapper les dirigeants du Hezbollah en pleine réunion. Voici un retour détaillé sur cette opération d’envergure.

L’idée de cibler Nasrallah n’était pas nouvelle pour les services de renseignement israéliens. Dès le 11 octobre, Aaron Haliva, ancien chef de la division du renseignement, envisageait déjà une élimination ciblée du chef du Hezbollah. Grâce à des capacités technologiques et des renseignements bien plus avancés qu’auparavant, les services israéliens ont pu localiser Nasrallah avec une précision inédite. Ce niveau de connaissance et de traçabilité était jusqu’alors inaccessible, notamment lors de la Seconde Guerre du Liban, quand il était quasi invisible.

Mercredi, les conditions étaient idéales pour frapper. Les services de renseignement ont recommandé une action immédiate après avoir collecté des informations sensibles, permettant de connaître les mouvements précis des dirigeants du Hezbollah. Ces données confirmaient une opportunité unique d’éliminer Nasrallah et plusieurs autres hauts responsables de l’organisation.

Une composante essentielle de cette opération résidait dans une manœuvre habile de tromperie orchestrée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. En se rendant aux États-Unis dans le cadre de ce qui semblait être une visite diplomatique de routine, il a donné l’illusion que toute action militaire d’envergure était improbable. Cette diversion a été cruciale, endormant la vigilance des dirigeants du Hezbollah qui, pensant être en sécurité, ont organisé une réunion dans leur quartier général clandestin.

Pendant son vol vers les États-Unis, Netanyahou a continué à suivre de près les développements au Liban, en restant en contact avec les services de renseignement et les chefs militaires. En pleine consultation à bord de l’avion « Kenaf Zion », les dernières informations sur la position exacte de Nasrallah ont été confirmées, permettant de planifier une frappe sans précédent.

Le jeudi soir, à New York, alors que le Premier ministre israélien participait aux réunions de l’ONU, une consultation de sécurité s’est tenue avec le ministre de la Défense Yoav Galant, le chef d’état-major Herzi Halevi, et le chef du Mossad, David Barnea. La décision finale fut prise : l’élimination ciblée de Nasrallah devait être lancée.

Le lendemain matin, à 10 heures, alors que Netanyahou se préparait pour son discours à l’ONU, l’armée israélienne achevait ses préparatifs. Les avions de chasse de Tsahal étaient déjà prêts, équipés de bombes anti-bunker spécialement conçues pour atteindre des cibles profondément enterrées. Une dernière réunion de sécurité a donné le feu vert à l’opération.

Vendredi, les avions israéliens ont pris leur envol. Le commandement de l’armée de l’air, dirigé par le général de division Tomer Bar, et les autres hauts gradés de l’armée israélienne étaient en position dans le centre de commandement souterrain de Tel-Aviv, surnommé « la fosse ». En temps réel, ils suivaient les images transmises par des drones alors que les avions larguaient les bombes sur le quartier de Dahiya.

La frappe fut rapide et dévastatrice. Contrairement aux tentatives infructueuses du passé, cette fois, la puissance de feu était suffisamment importante pour détruire complètement le quartier général du Hezbollah. Les bâtiments s’effondrèrent sous les bombardements, et les colonnes de fumée étaient visibles à des kilomètres à la ronde.

Nasrallah, ainsi que plusieurs autres hauts responsables du Hezbollah, dont Ali Karaki, commandant du front sud, furent tués sur le coup. L’opération, saluée par Israël comme un succès stratégique majeur, a marqué un tournant dans la lutte contre l’organisation chiite.

Cette frappe ciblée, qui a secoué la région, représente un coup dur pour le Hezbollah. L’élimination de Nasrallah, figure centrale de l’organisation, laisse un vide de leadership qui pourrait affaiblir temporairement le mouvement. Cependant, cette victoire militaire d’Israël pourrait également provoquer des représailles et accroître les tensions dans la région.

Si cette opération montre la capacité d’Israël à frapper ses ennemis avec une précision et une efficacité redoutables, elle ouvre également la voie à des incertitudes quant à l’avenir du conflit avec le Hezbollah.

Jforum.fr

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