L’ONU et l’UE accusent Israël d’organiser la famine à Gaza. C’est un mensonge. Les habitants de l’enclave ne mangent pas à leur faim, mais ce n’est pas une volonté délibérée des Israéliens. L’effondrement du Hamas a provoqué celui de l’ordre public, ce qui par endroits perturbe gravement la distribution de nourriture.
« Israël affame les Palestiniens. » Alors que la guerre d’Israël contre le Hamas entre dans son septième mois, et que le sort des civils à Gaza préoccupe légitimement l’opinion mondiale, le dossier d’Israël s’est alourdi d’un nouveau chef d’accusation. Ce récit, tenu pour vérité par une partie des médias, est propagé à haut niveau dans les cercles onusiens et européens. Le 18 mars, il a reçu l’onction de Josep Borrell, responsable de la « politique étrangère de l’UE », à supposer qu’une telle chose existe : « À Gaza, nous ne sommes plus au bord de la famine, la famine est là, et touche des milliers de personnes. La famine est utilisée comme arme de guerre. Israël provoque la famine », a-t-il déclaré à Bruxelles, lors d’une conférence sur l’aide humanitaire au territoire palestinien. Pour être aussi direct que l’ancien chef de la diplomatie espagnole, ses propos sont tout simplement mensongers. Certes, il s’est trouvé en Israël quelques commentateurs, dont un ancien général, pour soutenir publiquement cette stratégie inacceptable, mais aucun ordre en ce sens n’a jamais été donné à l’armée et encore moins exécuté par elle. Cela ne signifie pas que les 2,2 millions d’habitants de la bande de Gaza mangent à leur faim. Mais notre enquête auprès de plusieurs responsables et commentateurs montre que, d’une part, on n’a pas de preuves d’une véritable famine, et que de l’autre, si Israël a une responsabilité dans les difficultés de l’approvisionnement, il ne s’agit en aucun cas d’une volonté délibérée.
À Gaza la guerre de haute intensité est terminée. Certes, Rafah n’a pas encore été prise et la ville abrite probablement certains des dirigeants du Hamas, mais la milice islamiste palestinienne a été battue militairement et l’armée israélienne, avec des effectifs réduits, assure la même mission que des pompiers qui ont maîtrisé un incendie : veiller à ce que le feu ne reprenne pas. Cependant, la dimension militaire n’est qu’une partie de la guerre contre le Hamas. Les objectifs du gouvernement israélien consistent à priver la milice de ses capacités militaires, mais aussi de ses capacités de gouverner. Et si pendant les quatre premiers mois de la guerre, cette question de la gouvernance de Gaza n’a guère attiré l’attention, son absence ces dernières semaines est devenue un enjeu fondamental, et cela de la manière la plus basique et brutale, puisqu’il s’agit de nourrir deux millions de personnes privées des moyens d’assurer leur subsistance par eux-mêmes.