Il se passe quelque chose d’intéressant en Israël actuellement sur le plan politique : après de longes hésitations, en particulier de la part de l’actuel Premier Ministre, Biniamin Netaniahou, la loi sur l’Etat, « ‘hok haleom », a été présentée et acceptée par la Knesset. Et, depuis lors, l’opposition, accompagnée des voix de nombreuses personnalités israéliennes, sans parler des protestations en provenance de dirigeants politiques étrangers, ne cessent de se manifester contre cette loi !
C’est une situation surprenante, qui ne peut qu’interpeller toute personne qui tente de comprendre ce qui se passe.
Tentons de dégager quelques points.
Le « ‘hok haleom » vient souligner, si besoin était, la nature juive de l’Etat d’Israël. Quiconque connait son histoire ne peut en être très surpris, mais, semble-t-il, cela n’était pas tellement évident sur le plan juridique. Et, du reste, la lacune à ce niveau a permis, ces dernières années durant lesquelles l’Etat d’Israël est gouverné en dernier recours par la Cour suprême locale, à ce que nombre de décisions anti-religieuses et anti-juives aient été prises. Ceci ne peut que déplaire aux gens de Droite qui sont actuellement au gouvernement, quand, par exemple, la cour suprême se permet de s’oppose à ce que l’on interdise à un non-juif (arabe de préférence) de s’installer dans une agglomération qui s’est constituée pour n’accueillir que des membres de notre peuple.
A présent, une telle exclusion est devenue licite.
C’est un point du reste fort important pour la population juive orthodoxe, car il permet la constitution de localités uniquement réservées à des personnes de notre peuple et respectant la Tora.
De ce fait, c’est en réalité une loi qui vient couper les ailes de la cour suprême, entravant nombre de ses décisions libérales et anti-religieuses, voire tout simplement anti-sionistes.
De là on peut mieux comprendre le tollé qui s’est élevé : pour la partie gauche de la population locale, pour laquelle la cour suprême représente un antidote face au pouvoir en place actuellement, et, visiblement, pour longtemps encore, une telle loi coupe l’herbe sous leurs pieds, et les prive d’un instrument très précieux.
Le président Rivlin, qui annonce vouloir signer cette loi en arabe, s’inscrit dans cette conception également…
De même, les groupes étrangers qui visent à dénaturer l’essence de la présence juive en Terre sainte, pour des raisons idéologiques, prennent l’affaire en main et oeuvrent de diverses manières pour provoquer des réactions les plus sévères et les manifestations les plus inquiétantes. Il faut, à leurs yeux, que cette loi soit supprimée.
Par exemple, ces groupes ont prouvé aux Druzes, pourtant des fidèles citoyens, qui envoient leurs enfants faire l’armée en Israël, que cette loi allait contre eux ! Les Druzes, comme seuls les Druzes sont capables de le faire, ont pris les armes et ont en effet protesté. Et Netaniahou, fin politicien comme seul lui l’est, a su les rassurer et leur accorder un ajout dans la loi, attestant leur fidélité et leur accordant certaines faveurs.
On affirme que ces groupes qui oeuvrent dans l’obscurité contre cette loi sont soutenus par la Kéren ha’hadacha le-Israël, connue pour ses visées destructrices contre la nature juive de ce qui se passe dans le pays.
En cela, on arrive facilement à comprendre pourquoi des dirigeants de pays de par le monde ont pu rejoindre ces protestations : pour eux également, la nature juive d’Erets Israël engendre de la part des Juifs qui y vivent une forte motivation pour défendre leur identité ; si cela n’était pas le cas, depuis longtemps le problème local serait effectivement résolu, en rendant, comme le veut la Gauche israélienne d’ailleurs, nombre de territoires, en cédant aux Palestiniens et en baissant pavillon face à ces grands ennemis que nous avons dans le pays.
De là le mouvement actuel. Il s’avère toucher, selon ces quelques considérations, aux questions vitales du peuple juif…