L’Etat d’Israël a été voulu et fondé par des Achkenazes. Pourtant, de nos jours, 60% de la population autochtone est sefarade… Malgré cela, la culture locale repose de manière très sensible sur les bases de départ, d’inspiration achkenaze, sans oublier que la majorité des hommes influents proviennent encore de ce groupe ethnique spécifique du peuple juif.
Il semble bien qu’un changement est en train de se dessiner, en particulier grâce à un marocain né à Oran, Erez Biton. Né en 1941, il est journaliste, écrivain et homme d’action, tentant de mener ce combat en faveur de l’accentuation de la reconnaissance du monde sefarade et de ses valeurs dans la société israélienne. Le ministre de l’Education, Naftali Bennet (qui a avoué que jusqu’à l’âge de 18 ans, il ignorait tout du monde sefarade…), l’a nommé responsable du développement de la connaissance de la culture sefarade dans le cadre du ministère de l’Education nationale.
Mais cela ne s’est pas passé sans critique : Erez Biton a parlé de voyages au Maroc, soit, mais aussi de visites de tombes de tsadikim, ce qui a profondément importuné les média locaux.
Les média orthodoxes ont, pour leur part, regretté à juste titre que ce ne soient que des aspects superficiels de ce que représente le judaïsme sefarade qui aient été mis en avant. Que fait-on pour redorer le blason des grands maîtres émanant de cette communauté et occupant les premiers rangs de la communauté juive, en faveur du Rambam et de tous les Sages espagnols, du rav Abrabanel et du ‘Hida, du Rachbets et du Tachbets, enfin, de la base de l’étude de la Tora et du monde de la Halakha ? Dommage que l’apport spirituel si important de la communauté sefarade reste totalement mis de côté.