Quand il se sera remis des retombées de la catastrophe des avions à réaction ukrainiens, Téhéran reviendra à son plan d’assaut contre les bases américaines à travers le Moyen-Orient, en commençant par l’Irak. C’est l’une des déductions faites par les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile, après des menaces synchronisées survenant le dimanche 12 janvier, du chef des gardiens de la révolution, le major-général Hossein Salami et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à Beyrouth.
Le général Salami, s’exprimant lors d’une séance à huis clos du Parlement iranien, a déclaré: «Nos opérations contre les États-Unis ne sont pas terminées.» Nasrallah: «La réponse au meurtre (à l’élimination) de Soleimani n’est pas constituée d’une seule opération [l’attaque au missile sur deux bases américaines en Irak], mais plutôt (le résultat d’)un long parcours qui conduira à l’éviction des forces américaines de la région. »
Le chef du Hezbollah, reflétant la voix de son maître iranien, a ajouté que les attaques contre l’armée américaine en Irak devraient être prises par Israël comme un sérieux avertissement de ce qui nous attend si les attaques contre des cibles iraniennes se poursuivent.
Les paroles des deux chefs militaires chiites ont démenti les évaluations optimistes prévalant en Amérique et en Israël selon lesquelles, en frappant les deux bases américaines, Téhéran avait réglé ses comptes, au sujet de l’élimination du commandant d’Al Qods, Qassem Soleimani. En effet, encouragé par l’absence de réponse de l’administration Trump à cette frappe [même illusion d’optique que l’Administration Obama? : “Au fond, Téhéran ne demanderait qu’à négocier, si on lui tendait la main”], le régime islamique est déterminé à continuer. Sans se laisser décourager par l’embarras causé, suite au mensonge à propos de l’abattage de l’avion de ligne ukrainien, tuant les 176 personnes à bord, les Gardiens de la révolution iraniens ont continué sans relâche à réalimenter en grandes quantités de missiles, roquettes et d’autres systèmes d’armes, tels que des mortiers lourds et de l’équipement pour la guérilla, transmises aux milices chiites irakiennes sous leur contrôle.
Ces milices ont, jusqu’à présent, reçu l’ordre de ne pas participer aux dernières frappes de l’Iran contre les États-Unis. On a confondu ce geste avec de la “retenue iranienne”, alors qu’en fait, selon nos sources, Téhéran ne prend que le temps – deux ou trois semaines au plus – pour restaurer son contrôle sur les milices, après la perte de Soleimani, leur référent, reconstituer les stocks d’armes des milices et préparer la force de combat pour la prochaine étape croissante de sa campagne.
L’Iran semble avoir l’intention de reproduire la campagne lancée par les milices chiites, il y a 14 ans, qui a harcelé les forces américaines en Irak en déplacement dans des convois et dans des bases avec des bombes IED (explosifs improvisés). Une autre partie de ce plan devrait comprendre des frappes de missiles et de roquettes contre Israël (Hezbollah? Hamas? Jihad Islamique?).
Jusque-là, l’Iran ne renonce pas entièrement aux opérations agressives. Dimanche 12 janvier, la base aérienne d’Al-Balad, à 70 km au nord de Bagdad, qui est également utilisée par les forces américaines, mais provisoirement évacuée, a pris 8 roquettes Katyusha. Un certain nombre de soldats irakiens ont été blessés (4 d’après les premières déclarations irakiennes).