Syrie : l’Iran, la Turquie et le Qatar critiquent Israël pour ses récentes actions militaires
Alors qu’Israël intensifie ses opérations militaires en Syrie, plusieurs pays de la région, notamment l’Iran, la Turquie et le Qatar, se mobilisent pour dénoncer ses actions. Ces critiques interviennent dans un contexte où le paysage politique et militaire syrien connaît de profondes transformations après l’effondrement du régime de Bachar al-Assad.
L’agence de presse officielle iranienne IRNA a rapporté que le Hezbollah et d’autres voix dans la région condamnaient l’« invasion » israélienne. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les frappes israéliennes d’« empiétement injustifiable » sur la souveraineté syrienne, soulignant la nécessité d’une réponse collective pour contrer ces agressions.
La Turquie, pour sa part, a accusé Israël d’adopter une « politique d’occupation » dans la zone tampon. Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé l’entrée des forces israéliennes en territoire syrien, alors même qu’Ankara maintient depuis plusieurs années sa propre présence militaire controversée dans le nord de la Syrie.
Cette vague de critiques d’Israël peut être perçue comme une tentative de détourner l’attention des actions de l’Iran et de la Turquie en Syrie. L’Iran a été accusé de soutenir des milices armées impliquées dans le transfert illégal d’armes sur le territoire syrien, tandis que la Turquie occupe de vastes portions du nord de la Syrie. Ces dernières années, des milices affiliées à la Turquie ont été impliquées dans des exactions, notamment des enlèvements et des meurtres de civils kurdes.
En 2018 et 2019, la Turquie a mené des invasions militaires dans des régions syriennes telles qu’Afrin et Manbij, déplaçant les populations locales et consolidant son contrôle sur des zones frontalières. Ces actions ont suscité des critiques internationales, notamment de la part d’Israël, qui a exprimé son soutien aux Kurdes syriens.
Le Qatar, un allié de longue date de l’Iran et un soutien du Hamas, a également critiqué les actions israéliennes en Syrie. Dans un communiqué officiel, Doha a qualifié la saisie de la zone tampon par Israël de « violation flagrante du droit international ». Ce positionnement pourrait refléter une volonté de renforcer son influence dans les discussions sur l’avenir de la Syrie, tout en détournant l’attention de ses propres liens avec des groupes controversés dans la région.
Alors que l’Iran, la Turquie et le Qatar dénoncent Israël, leurs actions en Syrie témoignent de leurs propres ambitions géopolitiques. Chacun cherche à tirer parti de l’effondrement du régime syrien pour accroître son influence, en soutenant divers acteurs locaux et en occupant stratégiquement certaines régions du pays.
Israël, de son côté, maintient que ses actions visent à neutraliser les menaces directes à sa sécurité, notamment celles émanant de l’Iran et de ses alliés en Syrie. Alors que les tensions continuent de monter, la communauté internationale devra faire face à une réalité complexe où chaque acteur poursuit des intérêts stratégiques divergents.
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