Téhéran a officiellement annoncé que l’enrichissement d’uranium va reprendre et ceci sans limitations, « selon les besoins de la République islamique ». Il s’agissait de l’un des pans les plus importants des Accords de Vienne signés en 2015.
Présenté par le régime des mollahs comme l’une des réactions à l’élimination de de Qassem Suleimani il s’agit en fait d’un prétexte pour se libérer des engagements iraniens pris lors des accords. Les centrifugeuses fonctionnaient déjà de manière croissante depuis des mois, les autorités iraniennes n’ont fait que prendre la décision de se libérer définitivement des limitations en quantité d’uranium enrichi et en pourcentage d’enrichissement.
D’ailleurs, l’agence de presse officielle Tasnim précise dans son communiqué qu’il s’agit de « la cinquième étape dans le désengagement de l’Iran de ces accords ».
La communauté internationale, mais surtout les Etats-Unis et Israël, vont devoir être aux aguets pour voir si l’enrichissement d’uranium atteint le taux de 20%, à partir duquel l’enrichissement prend une connotation militaire et permet d’avancer ensuite très rapidement vers la fabrication de l’arme atomique.
Empêcher ce régime islamique d’obtenir la bombe est un objectif majeur sur le plan de la sécurité internationale car une opération telle que l’élimination de Qassem Suleimani n’aurait jamais pu se réaliser face à un Etat hégémonique nucléarisé. On voit la toile d’araignée que le non-regretté commandant de la Force Quds a pu tisser au Moyen-Orient à partir d’un Iran non-nucléarisé, ce qui nous laisse imaginer ce qui se passerait avec un régime islamique fasciste doté de l’arme nucléaire…
Sous forte pression de l’Iran, le parlement irakien a voté dimanche soir une résolution demandant à « toutes forces étrangères de quitter le territoire national ». Personne n’est dupe, et cette résolution ne vise par les forces iraniennes mais uniquement celles des Etats-Unis qui disposent de plusieurs bases militaires en Irak et un contingent d’environ 5200 hommes dont la mission principale est la combat contre Daech. D’ailleurs, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah l’avait ouvertement demandé lors de son discours d’adieu à Qassem Suleimani: « Notre demande, notre espoir, ce qu’on attend de nos frères au Parlement irakien, c’est d’adopter une loi réclamant le départ des forces américaines d’Irak ».
Bagdad se trouve entre le marteau et l’enclume, car l’Irak fait d’un côté face à une volonté iranienne à peine dissimulée de prendre le contrôle du pays pour consolider l’axe chiite, et de l’autre, les Etats-Unis fournissent une aide financière annuelle gigantesque à l’Irak qui si elle disparaissait, plongerait le pays dans une situation encore plus chaotique qu’à l’heure actuelle.
Après ce vote, le State Department a demandé au parlement irakien de « reconsidérer sa décision » et a dit « attendre des éclaircissements supplémentaires sur la signification de ce vote ». Le communiqué du State Department, enveloppé en langage diplomatique mais clair sur ce que cela signifie poursuit: « Cette décision pourrait avoir des conséquences sur l’avenir des relations entre les deux Etats, notamment dans le combat commun contre Daech.
Le président Donald Trump est allé encore plus loin et de manière moins diplomatique en menaçant l’Irak de sanctions américaines « à côté desquelles les sanctions contre feront pâle figure ».
Source lphinfo.com