L’Iran a déployé la frégate IRIS Alborz en mer Rouge

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PAR LAURENT LAGNEAU · 2 JANVIER 2024

Peu avant Noël, les États-Unis ont accusé l’Iran d’être « très impliqué dans la planification » des attaques lancées depuis le Yémen par les rebelles Houthis contre les navires commerciaux en mer Rouge. Et d’ajouter que son soutien à ces derniers était « solide », avec des livraisons d’équipements militaires et une aide en matière de renseignement et de formation.

Depuis, et alors que Washington a formé la coalition navale « Gardien de la prospérité » afin d’assurer la protection du trafic maritime commercial en mer Rouge, la tension est encore montée d’un cran, avec, le 31 décembre, la destruction, par des hélicoptères MH-60R Seahawk de l’US Navy, de trois embarcations qui, mises en œuvre par les Houthis, tentaient d’approcher le porte-conteneurs Maersk Hangzhou dans les environs du détroit de Bab el-Mandeb.

Puis, dans les pages du quotidien « The Telegraph », le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a prévenu que le Royaume-Uni prendrait les « mesures nécessaires et appropriées » si les Houthis continuaient de « menacer des vies et le commerce ». Et d’évoquer des « actions directes » contre les rebelles yéménites.

De son côté, le chef du Foreign Office, David Cameron, a fait s’avoir qu’il s’était entretenu avec Hossein Amir-Abdollahian, le ministre iranien des Affaires étrangères. « Je lui ai clairement indiqué que l’Iran avait sa part de responsabilité dans la prévention de ces attaques, étant donné le soutien qu’il apporte depuis longtemps aux Houthis », a-t-il dit, via X/Twitter.

C’est donc dans ce contexte que, le 1er janvier, l’agence de presse iranienne Tasnim a indiqué que Téhéran venait de déployer le « destroyer » IRIS Alborz en mer Rouge. Et de rappeler que la marine iranienne opère dans cette zone pour « sécuriser les voies de navigation, repousser les pirates, entre autres, depuis 2009 ».

En réalité, appartenant à la 94e flottille de la marine iranienne, l’IRIS Alborz n’est pas un « destroyer » mais une frégate légère [1540 tonnes] d’origine britannique, en service depuis 1971. Elle est dotée de 8 missiles antinavires Noor, d’une tourelle de 114 mm, d’un système d’arme rapproché [close-in weapon system, CIWS] Kamand de 30 mm, de trois canons, de deux mortiers de 81 mm, de deux mitrailleuses de 12,7 mm et de deux tubes lance-torpilles.

Pour rappel, le 14 décembre, alors que les États-Unis battaient le rappel pour former la coalition « Gardien de la prospérité », le ministre iranien de la Défense, Mohammad Reza Ashtiani, avait dit, au sujet de la mer Rouge : « Personne ne peut agir dans une région où nous sommes prédominants ».

La présence de l’IRIS Alborz en mer Rouge risque évidemment de compliquer davantage la situation… D’autant plus qu’il n’est pas impossible que l’Iran y ait aussi déployé l’un de ses trois sous-marins de type Kilo [les IRIS Taregh, IRIS Nooh et IRIS Yunès], comme il l’a d’ailleurs déjà fait par le passé.

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