CORONAVIRUS DE WUHAN (SARS-COV2)
Au 24 février 2020, selon l’OMS*, 81 109 cas ont été confirmés dans le monde pour le nouveau coronavirus SARS-Cov2, dont 78 191 en Chine. Deux-mille-neuf-cent-dix-huit cas ont été rapportés hors de Chine dans 52 pays différents. A ce jour, on dénombre 2 718 décès en Chine et 44 hors de Chine.
En France, le 25 février 2020, le ministère chargé de la santé faisait état de dix-sept cas confirmés de COVID-19 en France**. Un patient est décédé. Onze sont guéris. Deux nouveaux cas ont été diagnostiqués et pris en charge en milieu hospitalier depuis le 25 février.
Au cours du week-end du 22-23 février, la situation épidémique a évolué au niveau mondial. Avec l’intensification des foyers en Corée du Sud, au Japon, et à Singapour, et l’apparition de nouveaux foyers en Iran et en Italie. Dans ces pays, on assiste à une diffusion communautaire sans lien identifié avec des cas importés de Chine.
Cause
Cette pneumonie est une maladie infectieuse causée par un virus appartenant à la famille des coronavirus, pour le moment identifié sous le nom de SARS-Cov2. Le réservoir de virus est probablement animal. Même si le SARS-Cov2 est très proche d’un virus détecté chez une chauve-souris, l’animal à l’origine de la transmission à l’homme n’a pas encore été identifié avec certitude. Plusieurs publications suggèrent que le pangolin, petit mammifère consommé dans le sud de la Chine, pourrait être impliqué comme hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme.
Symptômes
D’après les éléments communiqués par les autorités chinoises pour les cas confirmés, les symptômes principaux sont la fièvre et des signes respiratoires de type, toux, sensation d’oppression et/ou douleur thoracique, avec parfois dyspnée (essoufflement). La durée de l’incubation est estimée à 6 jours mais peut aller jusqu’à 14 jours. Dans les cas plus graves, qui semblent concerner à ce jour principalement des personnes vulnérables en raison de leur âge ou de comorbidités (maladies associées), le patient peut être atteint d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë, d’une insuffisance rénale aiguë, voire d’une défaillance multi viscérale pouvant entraîner le décès.
Transmission
La majorité des cas initialement décrits concernait des personnes ayant fréquenté un marché d’animaux vivants. L’hypothèse d’une zoonose (maladie transmise par les animaux) est donc privilégiée. La transmission interhumaine est établie et on estime qu’en l’absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes.
Comment se fait le diagnostic ?
La suspicion du diagnostic repose actuellement sur l’existence des signes d’infection respiratoire aiguë chez une personne exposée au virus au cours des 14 jours précédant l’apparition des symptômes.
Un test diagnostique spécifique, développé par le Centre national de référence des virus des infections respiratoires (dont la grippe) de l’Institut Pasteur afin de détecter ce nouveau virus sur des prélèvements d’origine respiratoire, est maintenant disponible dans de nombreux hôpitaux du territoire national français.
Prise en charge et traitement
Les patients potentiellement infectés par le SARS-Cov2 doivent être pris en charge dans l’un des établissements identifiés sur le territoire français pour la prise en charge des cas possibles et confirmés d’infections à MERS-CoV. Il n’y a actuellement pas de traitement spécifique vis-à-vis de ce type d’infection à coronavirus. Le traitement est donc symptomatique.
Toute personne présentant une infection respiratoire aiguë (fièvre, toux, essoufflement) dans les 14 jours, après être revenue d’un séjour dans une zone à risque**, doit faire le 15 qui décidera de la conduite à tenir. ***
Besoin d’informations par téléphone sur le nouveau coronavirus ?
Un numéro vert répond aux questions des Français sur le nouveau coronavirus de 9h à 19h, sept jours sur sept : 0 800 130 000.
Attention, la plateforme téléphonique n’est pas habilitée à dispenser des conseils médicaux, en cas de signes d’infections respiratoires dans les 14 jours suivant votre retour d’une zone à risque, il faut contacter le 15.
Quelques questions fréquentes
- Quel est le réservoir animal ?
Un virus à 96% identique au SARS-Cov-2 a été identifié chez des chauves-souris capturées en Chine.La chauve-souris est donc très vraisemblablement le réservoir du virus.
- Comment s’est effectué le passage de l’animal à l’homme ?
Il est très vraisemblable qu’un mammifère ait servi d’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme. Cet animal intermédiaire n’est pas identifié avec certitude, mais le pangolin est suspecté.
- Le virus peut-il persister dans l’environnement? Et le cas échant, pendant combien de temps ?
Au vu des données disponibles, la survie des coronavirus dans le milieu extérieur n’est que quelques heures sur des surfaces inertes sèches. Compte tenu des temps et conditions de transport entre la France et la Chine, le risque d’être infecté par le SARS-CoV2 en touchant un objet importé de Chine est considéré comme extrêmement faible. Les mesures d’hygiène standard (lavage des mains, nettoyage de surfaces) sont efficaces.
- Quelle est la durée de l’incubation ?
La durée de l’incubation est en moyenne de 5 à 6 jours, avec des extrêmes de 2 à 12 jours, ce qui justifie la période de quarantaine de 14 jours.
- Comment est diagnostiquée la maladie COVID-19 chez les patients ?
Le diagnostic est suspecté devant des signes d’infection respiratoire chez une personne revenant d’une zone de circulation du virus dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, conformément à la définition de cas de Santé publique France.
- Quelle est la période de contagiosité ?
La contagiosité semble débuter avec l’apparition des symptômes, voire quelques jours avant pour certains sujets.Elle serait plus importante chez les personnes symptomatiques, notamment quand elles toussent.
Un effort de recherche international se poursuit, incluant l’Institut Pasteur à Paris et le Réseau International des Instituts Pasteur, pour affiner les réponses à ces questions.
A l’Institut Pasteur
Dans le cadre de sa mission de surveillance des virus grippaux et respiratoires sur le territoire français, l’Institut Pasteur a mobilisé ses équipes, via le Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) et la Cellule d’intervention biologique d’urgence (Cibu), pour identifier et confirmer les suspicions d’infection respiratoires aiguës liées au nouveau coronavirus (SARS-Cov2).
Le vendredi 24 janvier 2020 le Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) a confirmé les trois premiers cas de patients touchés par le coronavirus SARS-Cov2 sur le territoire français. A partir de ces échantillons, les chercheurs ont pu démarrer le séquençage du génome viral et disposer de la séquence complète dès le mercredi 29 janvier permettant ainsi de la comparer avec la vingtaine d’autres séquences présentes dans le monde.
Pour en savoir plus sur le séquençage du génome complet du coronavirus de Wuhan, SARS-Cov2 (alors appelé 2019-nCov).
Parallèlement, le CNR a poursuivi son travail sur les échantillons afin d’isoler rapidement le virus et le mettre à la disposition des chercheurs. La mise en culture cellulaire est une étape capitale pour permettre la poursuite des travaux de recherche.
Pour en savoir plus sur l’isolement de Coronavirus SARS-Cov2 (alors appelé 2019-nCov) par les chercheurs de l’Institut Pasteur.
Enfin, une Task Force a été mise en place à l’Institut Pasteur pour répondre à l’urgence de cette crise sanitaire. Ce groupe d’action et de recherche mobilise les experts de l’Institut Pasteur sur différents domaines de recherche :
- La connaissance du virus et de sa pathogenèse ;
- Le développement de nouveaux outils diagnostiques et la recherche d’anticorps pouvant avoir une application thérapeutique ;
- Le développement de vaccins ;
- L’épidémiologie et la modélisation pour mettre en place des stratégies de contrôle de l’épidémie.