Israël livre une bataille impitoyable sur les réseaux sociaux. Les organisations qui prônent le boycott de l’État hébreu mais aussi les individus sont dans son collimateur.
De notre correspondant à Jérusalem,
Le conflit israélo-palestinien, c’est avant tout une guerre humaine. Avec l’armée israélienne d’un côté et des organisations palestiniennes de l’autre. Mais une autre bataille se livre. Celle-là sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte il est souvent plus difficile de savoir qui marque des points et qui sort perdant de ces affrontements dans ce monde virtuel.
Pendant très longtemps Israël a ignoré ce front. Mais depuis quelques temps l’État hébreu scrute les réseaux sociaux et tente de réagir en temps réel. Et c’est le ministère des Affaires stratégiques qui a été chargé du dossier.
Vingt-deux comptes du Hamas et du Hezbollah bloqués
Twitter a bloqué 22 comptes du Hamas et du Hezbollah à la demande d’Israël pour apologie du terrorisme lundi 24 décembre. Un compte – celui du leader du Hamas Ismail Haniyeh – a également été bloqué. Le géant des réseaux sociaux dit avoir suspendu plus de 205 000 comptes au cours du 1er semestre 2018. La plupart suite à des plaintes déposées par Israël.
Mais certains de ces comptes sont bloqués seulement dans l’État hébreu. Ils restent encore en activité dans d’autres pays. Ces faits mettent en lumière la bataille sur le net livrée par les responsables israéliens. Une bataille acharnée également menée sur d’autres réseaux sociaux, notamment les plus connus comme Facebook et Youtube.
D’autres outils de cyberlutte
Des unités spéciales de l’armée et de la police israéliennes sont à l’affût des réseaux sociaux de manière permanente. Notamment une unité de jeunes hackers, la célèbre unité 8 200. Lorsqu’un commando s’était fait prendre en plein bande de Gaza récemment, leurs noms étaient sortis sur internet malgré la censure israélienne. Mais quelques heures plus tard, comme par magie, ils avaient disparu des réseaux. Les messages encourageant les « loups solitaires » à passer à l’action sont également dans le viseur de ces unités spéciales.
Grâce à un réseau serré d’algorithmes, pas moins de 1 100 Palestiniens sans appartenance politique connue ont été interpellés en 2017 ou mis en garde par le Shin Beth, le service de sécurité intérieure. Ils projetaient de commettre des attentats au couteau ou à la voiture bélier.