Le prêcheur chiite australien, autoproclamé “imam de la paix” sur Twitter (@imamofpeace), est à la pointe du combat contre les extrémistes islamistes et leurs complices gauchistes, qui veulent détruire l’Occident. Il a répondu aux questions de Valeurs actuelles, qui lui consacre aussi un portrait dans son numéro du jeudi 19 juillet.
Quel a été votre parcours personnel, familial et religieux avant d’arriver en Australie ?
Je représente la troisième génération d’imams musulmans. De ce fait, j’ai été élevé au sein d’une famille et d’une communauté très conservatrices et religieuses. J’ai fait mes études dans des écoles musulmanes privées, des universités musulmanes chiites et sunnites en Australie, et en 2006, je me suis rendu en Iran pour poursuivre à un niveau supérieur mes études islamiques. J’ai été ordonné publiquement imam en 2010 et suis resté actif depuis. J’apprécie de construire des ponts entre différentes communautés et groupes religieux, et répandre la paix partout où je voyage.
Vous avez qualifié la Palestine de “nation de menteurs et de terroristes” et vous défendez Israël. D’où tenez-vous ces opinions anticonformistes ?
Cela n’a rien à voir avec Israël. C’est lié aux droits du peuple juif, et il y a une différence significative entre Israël en tant que pays et le peuple juif en tant que nation religieuse. Je suis une figure religieuse, donc j’étudie les situations avec les lunettes de ma religion et l’histoire des religions abrahamiques. La nation juive (les israélites) a existé dans la région palestinienne et à Jérusalem avant les musulmans. Je ne peux pas nier le fait que nos califes musulmans ont envahi la région et conquis leur terre. Je crois que le peuple juif a le droit d’exister et d’avoir un pays. De nombreux Juifs, dont j’ai défendu les droits, sont opposés à Israël. Cela n’a rien à voir avec Israël et la Palestine mais avec le droit fondamental d’exister.
Des musulmans vous ont surnommé le “faux cheikh” d’Australie. D’autres vous accusent d’avoir des “opinions anti-musulmanes” et même de mener un double jeu. Quelle est votre réaction à ces attaques ? Comment expliquez-vous ces critiques ?
Aucun leader de la communauté musulmane ne m’a accusé d’être un imposteur. Ceux qui m’accusent appartiennent au régime iranien ou aux Frères musulmans, qui sont tous les deux considérés comme terroristes par de nombreuses agences gouvernementales. Donc cela ne me gêne pas. J’apprécie les solides relations que j’entretiens avec des centaines d’officiels gouvernementaux à travers le monde, et je suis régulièrement impliqué dans des activités gouvernementales ou parlementaires aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, etc.
Une université, gouvernée par le régime iranien, a publié un communiqué affirmant que je m’étais retiré en 2012. C’est vrai. C’est parce qu’ils voulaient faire de moi un combattant du Hezbollah. J’étais alors déjà ordonné érudit en 2010 avant d’entrer à l’université pour poursuivre mes études. Aussi, lors de mon séjour en Iran, j’ai développé une relation solide avec de hauts officiels gouvernementaux comme Hassan Khomeini. Je ne suis pas responsable de ce dont m’accusent les gens, c’est à eux d’en apporter les preuves. Une enquête a été menée par l’Institut royal australien pour vérifier mes références, et elle a démontré que toutes les rumeurs sur moi sont fausses, même si les médias les ont rapportées. Elles ne reposent sur rien du tout. Toutes les preuves sont sur mon site.
Par ailleurs, je n’ai pas d’opinions anti-musulmanes mais anti-extrémistes. Je défends des frontières plus sûres et moins de mosquées extrémistes. Je pense que c’est rationnel plutôt qu’anti-musulman. Je soutiens aussi les communautés musulmanes pacifiques et visite de nombreuses communautés musulmanes dans le monde.
Craignez-vous pour votre sécurité ? Quelles mesures de protection avez-vous prises ?
Avant, j’avais peur. Maintenant, j’ai accepté le fait d’être tué à tout moment. Au cours des années précédentes, j’ai récolté des dons pour renforcer la sécurité autour de ma maison. Cependant, j’ai aujourd’hui une puissante équipe qui assure ma sécurité. Des centaines de personnes font toujours des dons pour financer ma sécurité parce qu’ils croient dans la valeur de mon activisme. Je leur suis très reconnaissant.
Vous avez écrit sur Twitter : “Avant que le terroriste adopte un gilet explosif, il adopte une idéologie explosive.” Pensez-vous que l’islam soit une religion violente ?
L’islam est une religion. Toutes les religions peuvent être utilisées de façon violente. Toutefois, le problème avec l’islam est que la majorité de ses fidèles suivent des enseignements violents. Selon moi, des livres sacrés comme le Sahih d’al-Bukhari et les nombreux autres publiés par le Hezbollah et le régime iranien contiennent des enseignements dangereux. Ils sont disponibles dans toutes les mosquées et suivis par la majorité des musulmans. Cela doit changer.
En France, nombreux sont ceux qui demeurent attachés à leurs racines chrétiennes et redoutent l’influence grandissante de l’islam et de ses signes les plus visibles (hidjab, burkini, halal, prières de rues…). Comprenez-vous cette peur existentielle ?
Ces signes visibles sont des symboles de pouvoir. Prier dans la rue est inacceptable. Selon la jurisprudence islamique, les musulmans ne peuvent pas prier sur une terre qui n’est pas la leur ou sur laquelle ils ont la permission de prier. Je comprends la peur de la majorité de Français, et je pense que vous avez besoin d’un gouvernement qui comprenne les inquiétudes du peuple. Je travaille à chasser les extrémistes de la communauté musulmane, mais je ne peux pas les chasser du pays. C’est au gouvernement de le faire.
Vous êtes l’une des principales voix qui militent pour réformer votre religion. Quelle est votre vision d’un islam moderne et comment y parvenir ?
Je promeus ce qui suit : vivre et laissez vivre, respecter la vie humaine, croire dans vos croyances et permettre aux autres de croire dans leurs croyances, maintenir la paix et l’entente entre tous, et affirmer le concept de coexistence.
Que pensez-vous du concept d’islamophobie ?
L’islamophobie n’existe pas. S’il y avait de l’islamophobie, alors nous les musulmans serions islamophobes. Nous avons tué la famille du prophète Mahomet et nous avons fui les pays musulmans pour venir et vivre en Occident. Cela ne ressemble-t-il pas à de l’islamophobie ?
Quelles relations entretenez-vous avec les chrétiens ?
J’ai une très forte relation avec de nombreuses communautés chrétiennes. Je vis à côté d’une église et je laisse les fidèles utiliser mon allée pour garer leurs voitures le dimanche. L’archevêque m’embrasse quand il me voit, il m’appelle “mon fils” et je l’appelle “mon père”.
Vous défendez le décret anti-immigration et le courage de Donald Trump, et critiquez le progressisme et la naïveté de Justin Trudeau. Vous considérez-vous comme un conservateur ?
Oui, je suis un conservateur. La vie m’a fait conservateur. Les membres de ma famille ont été exécutés, brûlés vivants et bannis par les gouvernements islamistes et Daech. Je suis né réfugié de guerre sans aucun papier. J’espère que cela clarifie pourquoi j’ai des convictions fermes sur l’immigration et l’extrémisme islamiste.
Trump a fait des erreurs et il n’est pas un saint, mais il a raison sur les frontières et l’extrémisme islamique. D’un autre côté, je ne crois pas que Trudeau soit qualifié pour être Premier ministre, mais pour être assistant d’un député ou sénateur. Il a ramené au Canada des combattants de l’Etat islamique et a accordé des droits à des terroristes islamiques condamnés. Même l’Arabie saoudite ne fait pas cela. Trudeau est très confus et ses priorités sont désordonnées. Il se soucie plus d’être “gentil” que d’être “juste”.
Pensez-vous que le politiquement correct soit un mal pour la liberté d’expression ?
Le politiquement correct ne fait taire que le faible. Il ne peut pas nous faire taire tous et il ne peut pas durer éternellement. L’Occident est constitué de personnes hautement éduquées et conscientes qui admettent les faits. Le politiquement correct peut avoir tué la liberté d’expression dans certaines parties de l’Occident, mais la question est : l’Occident est-il devenu faible, ou les extrémistes islamiques sont-ils devenus plus forts ?
Vous êtes populaire, franc et même drôle sur Twitter. Votre style est d’ailleurs très inhabituel pour un imam. Etes-vous un provocateur ?
Je ne suis pas un provocateur. J’utilise le sarcasme et l’humour de temps en temps, parce que j’ai un public en ligne d’environ 300 000 personnes. Tous viennent d’origines, de cultures, de religions et de pays différents. J’ai donc besoin de faire passer mon message à tous. L’humour est une arme pacifique mais létale pour faire honte aux djihadistes. Nous devons les dépouiller de leurs boucliers sacrés et les exposer pour ce qu’ils sont vraiment. La meilleure façon de détruire une communauté corrompue, qui agit au nom de D’, est de la ridiculiser. Je suis musulman et je sais comment ma tribu pense.
Etes-vous déjà venu en France ?
Lors de l’attentat de Nice, j’ai rencontré l’ambassadeur français en Australie et fait parvenir mes condoléances à la nation française. J’ai également signé une déclaration de paix à remettre au maire de Nice par l’intermédiaire du consulat honoraire français d’Australie du Sud. J’ai même été en France en février dernier. J’aime la France !
Source www.valeursactuelles.com