L’Ile Maurice gangrenée par l’Islam radical

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Muslims offer prayers during Eid al-Fitr at the velodrome de Champ-Fleuri in Saint-Denis de la Reunion on the French Indian Ocean island of Reunion on June 26, 2017, at the start of the Eid al-Fitr holiday marking the end of Ramadan. Muslims around the world are celebrating Eid al-Fitr which marks the end of the month of Ramadan, after the sighting of the new crescent moon. / AFP PHOTO / Richard BOUHET

Pour tenter de conquérir l’électorat musulman, un cinquième de la population, lors des élections du 7 novembre 2019, le Parti travailliste accusait le Premier ministre Pravind Jugnauth de collaborer avec Israël. Sur fond de poussée d’un Islam radicalisé

Ian Hamel, envoyé spécial à Port-Louis

Sur la photo, une femme est entourée d’une douzaine d’hommes, assis ou debout. La légende, en français et en anglais, affirme : « Voilà l’équipe israélienne qui aide le gouvernement. » Et de préciser:  » La dame aux côtés des israéliens est mauricienne et conseillère de Pravind Jugnauth, l’actuel Premier ministre. On voit sur la tête d’un de ces agents du Mossad la kippa juif ».

Sauf que personne ne reconnaît cette conseillère du chef du gouvernement, que rien ne prouve que ces hommes appartiennent aux services secrets israéliens. Et qu’un homme portant une kippa n’a pas forcément la nationalité israélienne.

Dans son édition du 26 octobre 2019, Mondafrique avait déjà révélé cette fake news, lancée parmi tant d’autres par le Parti travailliste, qui tentait de revenir au pouvoir après sa lourde défaite de 2014.   

L’intrusion de Mondafrique dans la campagne

Plutôt que de mettre l’accent sur les problèmes du chômage, de la drogue, de la fin de l’industrie sucrière, la formation dirigée par l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam (hindouiste), et par Shakeel Mohamed (musulman) ancien ministre du Travail, ont choisi d’accuser le gouvernement de liens avec Israël. Et parmi les fake news, une société israélienne, fraîchement débarquée à Maurice, appelée par le gouvernement, serait impliquée dans la vente d’armes et aurait du sang de Palestiniens (et donc de musulmans) sur les mains.

Dès le 27 octobre, le Premier ministre Pravind Jugnauth reprenait à Vallée-Pitot les informations de Mondafrique afin de dénoncer la campagne mensongère de l’opposition.

Une islamisation grandissante

« C’est vrai qu’il existe des islamistes radicaux. Mais la grande majorité des musulmans mauriciens vote pour les partis nationaux, pas pour un parti islamiste », assurait avant les élections Nabil Moolna, musulman modéré, candidat pour la première fois du Mouvement Militant Mauricien (MMM) à Port-Louis. Il n’a pas été élu. Le 7 novembre, Pravind Jugnauth a facilement remporté le scrutin, enlevant 42 sièges, contre 17 pour le Parti travailliste, 9 pour le MMM (et deux pour l’Organisation du peuple rodriguais).

Malgré tout, même si aucun candidat islamiste n’a été élu, Maurice n’échappe pas à une radicalisation de certains musulmans. Comme ces militants du Front solidarité mauricienne (FSM) de l’ancien député Cehl Meeah, qui défilait dans les rues de la capitale en criant « Allah Akbar ». Ou ces affiches appelant les musulmans à ne pas voter pour le MSM qui associerait « Burqah avec prostitution », ni pour le MMM qui serait favorable à… l’homosexualité (en créole : « Ene vote pour MMM, c’est ou pe dire oui à LGBT »).

Annulation de la Gay Pride

Le prédicateur Javed Meetoo, formé au Pakistan, favorable à l’application de la charia et à l’instauration d’un État islamique à Maurice, a réussi en 2018 à faire annuler la Gay Pride, aux cris de « l’homosexualité, c’est la bestialité » et « LGBT attire malédiction bondieu ». Une radicalisation qui n’est peut-être pas étrangère à la venue régulière de Tariq Ramadan à Maurice depuis 1995. Animant un atelier de travail dans l’île intitulé « Introduction à l’éthique » en 2015, il n’hésitait pas à dépeindre, dans une interview accordée au quotidien local L’Express, le terroriste islamiste Mohamed Merah comme une victime ! « Oui, le garçon est victime du système. Il a été viré de l’école, il a cherché de l’emploi, on ne l’a pas pris ». Tariq Ramadan ajoutait : « La France a un problème avec ce que je représente parce que je suis très gênant. En fait, je suis la figure de l’ancien colonisé, l’Arabe, l’Algérien, qui tout à coup commence à s’exprimer dans la langue de Molière, sans complexe (…). La France a un vrai problème colonial avec l’Algérie et l’Afrique du Nord qu’elle n’a pas encore réglée ».

Les associations musulmanes qui l’accueillaient n’ont apparemment pas de réticence à le faire revenir, malgré ses mises en examen pour viols. « Nous avons une reconnaissance envers Tariq Ramadan pour son discours clair et rassembleur. Nous sommes toujours prêts à l’accueillir s’il vient à Maurice », affirme Hossen Kurrimboccus, coordinateur de la Maison Dawah, à Port-Louis, active dans « l’encadrement des convertis ».

Source mondafrique.com

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