Les pays formant la Ligue arabe
La Ligue arabe met en avant le conflit israélo-palestinien comme étant la cause de tous les problèmes…
De Daech à l’Iran en passant par les attaques djihadistes qui secouent l’Europe et le monde, c’est « un conflit qui a commencé il y a cent ans » qui est la cause de tous les problèmes. Voilà, en substance, ce qu’a déclaré le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit au début du mois de juillet en prévision du sommet des dirigeants de la Ligue arabe qui se tiendra ces lundi et mardi à Nouakchott, en Mauritanie.
En réalité, ce sommet de la Ligue arabe que la Mauritanie l’abrite pour la première fois depuis son adhésion à cette organisation en 1973 repose sur un double volet :
- la lutte contre le terrorisme…
« Il faut vaincre le terrorisme, c’est une priorité », a en effet déclaré le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Chouky, samedi lors d’une réunion préparatoire au sommet. Quant à Ahmed Ben Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, il a fait savoir que « toutes les crises que vivent la Nation arabe et leurs partenaires sécuritaires » seront passées en revue par les dirigeants arabes… » « Obtenir la sécurité au sein de la nation arabe passe par une action commune énergique contre le terrorisme, avec notamment la mise en place d’une force arabe commune », avait-il ajouté. Toujours, selon Ben Helli, le principe de la constitution de cette force avait été décidé au dernier sommet arabe de Charm el-Cheikh (Egypte), en 2015, mais sa nature, sa composition et les différents aspects de sa mise en place restaient encore à définir. L’objectif principal de cette « force commune »: vaincre Daech.
Aboul Gheit a lui aussi affirmé que la mission la plus importante de la Ligue arabe aujourd’hui, c’est d’en finir avec Daech en Syrie, en Irak et en Libye. Mais sa deuxième mission, a-t-il ajouté, c’est d’empêcher l’Iran et la Turquie d’interférer dans les affaires arabes. Quant au troisième ordre du jour, il consiste à trouver un compromis entre le monde arabe, les Etats-Unis et la Russie au sujet de l’avenir de la Syrie, de l’Irak et de la Libye.
- le conflit israélo-palestinien…
Mais d’autre part, le sommet s’est fixé pour objectif de trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Aboul Gheit a ainsi donné une interview au journal égyptien « Al-Ahram », dans laquelle il s’est dit favorable à une issue pacifique au conflit israélo-palestinien dans les cinq prochaines années. Il a alors déclaré que la naissance de l’Etat d’Israël a empêché l’âge d’or du monde arabe en provoquant des conflits dans tout le Moyen-Orient, imputant au sionisme les bouleversements au sein d’Etats arabes importants tels que la Syrie, l’Irak et la Libye.
Il a ajouté qu’en raison de ces problèmes, la guerre contre Daech est passée au premier plan au détriment de la lutte palestinienne. Aboul Gheit n’a pas hésité à déclarer qu’ « Israël sait très bien que la radicalisation et les menaces émanant de l’Iran et la Turquie – ainsi que les autres conflits auxquels doit faire face le monde arabe – trouvent leur cause principale dans le conflit israélo-palestinien qui a commencé il y a 100 ans. »
Le nouveau secrétaire de la Ligue arabe s’en est même pris directement à Israël puisqu’il a ajouté que « les menaces auxquelles les Européens sont soumis, ainsi que la sécurité internationale et la terreur qui s’est emparé du monde sont le résultat direct de l’échec de la communauté internationale pour résoudre la question palestinienne. » Ni plus ni moins…
Il s’est ensuite tourné vers la France qu’il a qualifiée être « l’un des rares pays européen à être conscient du danger inhérent que représente Israël lorsque celui-ci refuse les chances d’un accord de paix, malgré les demandes arabes à propos d’une reconnaissance de la Palestine sur les terres de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et la création d’un Etat palestinien démilitarisée avec Jérusalem pour capitale. »
Puis il a fait un pas en direction des Etats-Unis, rappelant l’annonce faite par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, et en expliquant qu’elle « reflète bien les sentiments des Américains face au danger que représente l’imminence d’un conflit qui peut surgir à tout moment, malgré la domination militaire israélienne. » « Les sacrifices dont savent faire preuve les Palestiniens pour défendre leurs droits, et leur volonté de continuer à sec sacrifier depuis de longues décennies, sont la preuve que la question palestinienne est une question de survie », a-t-il dit.
Il ne fait aucun doute qu’un tel ballet diplomatique de la part de la Ligue arabe est loin de calmer les tensions qui secouent le Moyen-Orient… et que stigmatiser le conflit israélo-palestinien est aussi une bonne manière de brouiller les cartes de ce qui est en train de se jouer au cœur de la vieille Europe…