La couverture médiatique de la libération des otages est honteuse, mais trois médias se sont déshonorés
Rachel O’Donoghue
Chacun de ces 491 jours passés sous terre, dans l’obscurité, dans un espace à peine assez grand pour se tenir debout, était gravé dans leurs joues creusées, leurs ossatures squelettiques faisant évoquer à certains des images de survivants des camps de concentration nazis.
Alors que les familles d’Eli Sharabi, d’Or Levy et d’Ohad Ben Ami regardaient en direct les images de leur libération, le soulagement initial a rapidement cédé la place au choc et à l’agonie. Leurs proches étaient méconnaissables. C’était un spectacle déchirant.
Nous avons critiqué la manière dont les médias ont traité ces libérations d’otages dès le début. Parfois, il s’agit d’une pure négligence, d’une terminologie trompeuse, d’erreurs factuelles, comme le fait que les médias qualifient à tort de « soldats » les civils israéliens enlevés. Parfois, il s’agit d’un déséquilibre grotesque, d’une volonté d’humaniser les prisonniers palestiniens – la plupart d’entre eux condamnés pour des attaques violentes et meurtrières contre des Israéliens – tout en minimisant les souffrances des otages israéliens.
Et quelques médias en particulier méritent une condamnation particulière : la BBC, CNN et The Guardian.
La couverture des événements de samedi ne mérite pas d’être qualifiée d’actualité. Les journalistes qui ont écrit ces articles et les rédacteurs en chef qui les ont approuvés ne sont pas des journalistes au sens strict du terme. Et leurs lecteurs et téléspectateurs devraient savoir à quel point ces médias les méprisent.
Le reportage de la BBC a marqué un nouveau creux pour la chaîne de télévision britannique financée par les contribuables, sa couverture en direct des informations faisant état de « préoccupations concernant la présence d’otages des deux côtés ».
La couverture de l’événement sur le site de la BBC n’a pas été meilleure. Pendant des heures, la page d’accueil de son journal en direct a diffusé une image de célébration de prisonniers palestiniens embrassant leurs familles, tandis que la libération des otages émaciés était reléguée à la deuxième moitié du titre, jugée indigne de la photo principale.
Il ne s’agissait pas d’un journalisme bâclé, mais d’un choix éditorial.
Et pourtant, il ne s’agit là que de trois des pires coupables, mis en avant parce que leur couverture a clairement révélé à quel point la corruption médiatique s’est installée. Les médias occidentaux adoptent littéralement le langage des groupes terroristes islamistes, décrivant les membres du Hamas et du Jihad islamique comme des « otages » et des « captifs », trouvant des excuses et se faisant les apologistes des mêmes terroristes qui ont affamé ces trois hommes innocents après les avoir kidnappés. Ils ont ensuite l’audace d’établir des comparaisons moralement répugnantes avec des criminels emprisonnés en toute légalité.
Trop de journalistes ont regardé des images qui faisaient écho à l’Holocauste nazi, sans en être affectés. Au lieu de faire leur travail et de rapporter la vérité, ils ont opté pour un langage qui adoucissait l’horreur, décrivant les otages comme simplement « émaciés » et « affaiblis », « pâles » et « maigres », passant sous silence leur dernière humiliation torturée sur scène.
Samedi soir, le bureau de presse du gouvernement israélien a publié une déclaration condamnant les tentatives des médias d’« établir une comparaison et/ou une symétrie » entre les otages et les terroristes palestiniens légitimement emprisonnés, qualifiant cela de récit « contraire à toutes les normes éthiques du journalisme ».
Les trois médias mis en cause ici – la BBC, The Guardian et CNN – ont fait preuve d’un mépris total pour les normes journalistiques et, pire encore, pour la décence humaine la plus élémentaire. Leur couverture n’était pas seulement partiale, c’était une honte morale.