Dans un article publié par le journal Libération du 19 juillet 2018 : « Combien de français servent dans l’armée israélienne », Fabien Leboucq impute aux Juifs français une partie de ce qu’il présente être une sorte de massacre commis à Gaza depuis le mois de mai 2018. Après avoir annoncé que les personnes de nationalité française représenteraient au moins 2% des effectifs totaux de Tsahal et qu’ils constitueraient la deuxième nationalité étrangère la plus représentée, il présente les éliminations de terroristes palestiniens survenus à la frontière entre Gaza et Israël, depuis le mois de mai 2018, comme l’œuvre d’une partie des Juifs Français. Ce faisant, le journal Libération attise insidieusement en France, la haine des juifs français puisque impliqués dans cette tuerie qui .serait odieusement injuste
L’article débute par le rappel de la commémoration par « les habitants de Gaza de la Naqba (catastrophe en arabe) » il y a de cela deux mois. Les gazaouis y sont alors présentés comme de simples personnes manifestant à la frontière avec Israël, dont « plus d’une centaine d’entre eux ont trouvé la mort » alors que « plusieurs centaines étaient blessés par les balles israéliennes». Le cadre posé est donc clair : des habitants de Gaza exerçant paisiblement un droit universel, en l’occurrence celui de manifester, ont été tués ou blessés sans raison apparente.
L’article poursuit par les questions qui étaient alors posées sur « cette marche du retour » il y a de cela deux mois (suggérant la légitimité pour les palestiniens de revendiquer un retour en Israël bien qu’ils n’y aient jamais mis les pieds). Trois questions sont alors reprises : « Qui compte les victimes ? », « Est-ce que la nouvelle ambassade américaine est en territoire occupé ? », « La vidéo des cadavres gazaouis qui bougent est elle vraie ? ». Il est ainsi suggéré que ce qui a été présenté comme une comédie ne l’est pas et que les palestiniens sont bien les victimes des horreurs que les Juifs leur infligeraient (sic).
C’est alors que l’article entame magnifiquement l’établissement du lien entre l’injustice faite aux palestiniens (qui n’invoqueraient que des droits élémentaires), et les jeunes juifs français qui seraient complices de la barbarie qui leur est infligée.
L’article rappelle qu’une autre question était également posée à l’époque, celle de savoir : « Combien de Français servent aujourd’hui dans l’armée israélienne ? Y a-t-il un recrutement actif de la part de Tsahal en France ?». La construction de l’article permet alors immédiatement au lecteur de rattacher les violences (supposées) faites aux palestiniens et les actes des juifs français qui porteraient une part de la responsabilité des crimes (qui seraient) commis.
Le journaliste expose qu’il existe la plus grande opacité sur ce type d’information puisque « un connaisseur français de l’armée israélienne nous prévenait : vous aurez du mal à obtenir des infos, c’est hautement tabou des deux côtés ». La prédiction a alors été « confirmée par le Ministère des affaires étrangères français, qui nous explique quelques jours plus tard ne pas disposer d’informations sur le nombre de Français au sein de l’armée israélienne. Les ambassades française en Israël, israélienne en France ainsi que le Quai d’Orsay, assurant ne pas avoir de chiffres, nous ont unanimement renvoyés vers Tsahal ».
C’est donc le mystère le plus complet sur le nombre de Juifs français qui se prêteraient aux actes horribles de l’armée israélienne. Dans le titre suivant, le journaliste donne l’information dans un titre en gras « 2% au moins du total de l’armée ». En effet, le journaliste explique avoir fait preuve d’une remarquable persévérance puisque « à force de relances, « nous avons obtenu réponse du porte-parole des forces armées israéliennes: «4185 soldats en service régulier ont la citoyenneté française». Il ne s’agit en réalité que d’un chiffre minoré puisque « l’armée ne compte que les personnes qui ont déclaré leur nationalité française » (et non les franco-israéliens).
Il est alors précisé l’importance de la population française dans les rangs de cette armée puisqu’elle est la deuxième nationalité (étrangère) la plus représentée après la nationalité américaine (entre 1.7% et 3.5% des effectifs totaux). Les effectifs de l’armée israélienne s’élevaient à 176 500 soldats en 2011 « selon l’Institut national des études de sécurité, rattaché à l’université de Tel-Aviv (un chiffre inférieur à la réalité, assure la grande muette israélienne sans en dire plus)».
Il est ensuite expliqué que si les binationaux sont tenus d’effectuer un service d’au moins deux ans lorsqu’ils habitent en Israël, la seule possibilité d’effectuer le service en Israël pour les personnes non israéliennes ou pour les personnes ne vivant pas en Israël consiste à recourir aux services de programme tel « Mahal ». Les intéressés doivent alors justifié d’avoir « au moins un parent ou un grand parent juif ».
Libé précise alors que seul Israël ouvre sa porte aux étrangers dans l’armée sur l’unique critère « ethno religieux », ce qui est faux puisque la judaïté n’est pas synonyme de religiosité ni n’est une origine ethnique, il suffit simplement que la mère soit juive (ou que la personne se soit convertie au judaïsme). La qualité de Juif ne résulte que de celle de la mère.
Le dernier paragraphe s’intitule « Tsahal parle français ». Il traite des mode de recrutement des volontaires français dans l’armée israélienne : « Le 26 mai dernier, en fin d’après-midi, un officier de Tsahal a ainsi donné une conférence sur la politique de recrutement à la grande synagogue de la Victoire, dans le 9e arrondissement de Paris. Avec possibilité d’«organiser des rendez-vous» pour les «questions personnelles», comme précisé sur le site de l’ambassade d’Israël ».
Parmi les autres modes de recrutement, l’article cite les vidéos de l’armée israélienne en français qui rappellent : « Nous avons besoins de votre soutien », avant que des soldats ne renchérissent « faites passer le mot on compte sur vous ». De même, le site du ministère de la Défense israélien (dans un communiqué d’août 2017 consacré aux volontaires de l’étranger), un responsable du ministère se félicite des «efforts pour encourager la mobilisation de la diaspora».
L’article conclut alors, de façon ironique, sur la réponse donnée par Tsahal concernant le recrutement de jeunes recrues en France : «Les forces armées israéliennes n’ont pas de centre de recrutement, ou de politique active de recrutement en France», avant d’indiquer « Au consulat israélien en France, une personne est, quand même, chargée de traiter les questions liées à Tsahal et à l’engagement sous les drapeaux israéliens. Au cas où… », comme pour dire « de qui se moque-t-on ? ».
Cet article est donc remarquablement monté : il laisse entendre que l’élimination des terroristes palestiniens incendiaires est une injustice faite aux pauvres palestiniens dépossédés de leur terre, que les jeunes français sont, en partie, responsables de ce qui est présenté comme un massacre, et que l’armée israélienne viendrait directement chercher les Français sans accepter d’assumer sa responsabilité dans leur incitation à commettre des actes innommables.
Tant qu’à faire, l’article aurait dû comparer les jeunes français aux terroristes français de Daesh…