L’Holocauste, un sujet à étudier davantage dans les écoles?

0
250

Après une rencontre scolaire sur l’holocauste, un organisme de préservation du patrimoine juif de l’Ouest constate que des élèves au Manitoba ont des connaissances qu’il juge insuffisantes sur la Shoah. L’organisme souhaite donc que l’enseignement de l’histoire de la Shoah soit obligatoire dans la province.

En effet, c’est après la visite des élèves du Collège Louis-Riel au Centre communautaire juif Rady que Belle Jarniewski, la directrice générale du Jewish Heritage Centre of Western Canada s’est alertée du niveau de leurs connaissances à propos de l’histoire du Canada pendant la période de l’Holocauste.

« Les élèves ont été très étonnés d’apprendre que pendant la Shoah, il y avait aussi beaucoup d’antisémitisme au Canada et que le pays n’a, par exemple, pas accueilli le paquebot de migrants juifs Saint Louis », explique-t-elle.

Le groupe d’élèves se composait d’un mélange de nouveaux arrivants et d’élèves qui avaient passé toute leur vie à Winnipeg.

La Shoah, une histoire pas si lointaine

Lors de cette visite, Regina Franker, une survivante du génocide perpétré par les nazis, était venue témoigner.

Pour elle, il faut parler de cette histoire aujourd’hui plus que jamais.

« L’holocauste, ce n’est pas le passé. C’est quelque chose qu’il faut apprendre pour que cela ne se reproduise plus, précise-t-elle. Les jeunes doivent comprendre les racines et les ramifications et ce qui se passe lorsque l’on ne s’oppose pas et qu’on ne prend pas la parole face à la haine ».

Pour Belle Jarniewski, cette Histoire est encore très proche des jeunes winnipegois.

« Dans certains endroits de Winnipeg, l’accès à la propriété était interdit aux juifs. La Cour suprême s’est opposée à ces réglementations seulement en 1950 », affirme-t-elle.

Elle ajoute que certains clubs privés de la ville refusaient l’entrée aux juifs jusqu’à récemment.

« Des exclusions de ce type ont duré jusqu’en 1980 à Winnipeg. En comparaison, ce type de ségrégation a disparu de Toronto dès les années 1960 », ajoute la directrice générale du centre Rady.

Sortir des conceptions habituelles

Pour le Dr Jeremy Maron, commissaire des contenus sur l’holocauste et les génocides du Musée canadien pour les droits de la personne de Winnipeg, pour mieux comprendre l’importance actuelle de la Shoah, il faut sortir des grands jalons connus de l’Holocauste.

« Certains éléments sont devenus particulièrement iconiques comme les camps de concentration ou les chambres à gaz, explique-t-il. Pourtant, il y a aussi eu de petites actions individuelles avant la guerre qui ont permis des atrocités à grande échelle ».

Pour lui, c’est le rôle de ces petites actions qu’il est aujourd’hui important d’enseigner aux jeunes. Ce travail se fait notamment au travers des tournées scolaires du musée, dont une spécialement orientée sur la Shoah.

« Au Musée canadien des droits de la personne, on fait en sorte de rendre cette histoire plus actuelle et pas juste un point dans l’Histoire. », affirme Jeremy Maron.

Développer un curriculum plus poussé

Mme Jarniewski souhaite la mise en place d’une obligation fédérale de l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Elle pense qu’il existe déjà des solutions pour mieux informer les élèves auquel il est possible de faire appel.

« Je pense qu’on a besoin d’un curriculum plus détaillé sur l’Holocauste et ce n’est pas difficile parce que ces curriculums existent partout dans le monde », affirme-t-elle

Dans certains pays, comme le Royaume-Uni, un apprentissage plus poussé sur la Shoah est obligatoire. Au Manitoba, c’est uniquement en sixième année que ce sujet est obligatoirement au curriculum pour les élèves.

La Division scolaire franco-manitobaine n’a pas été en mesure d’accorder une entrevue à Radio Canada mardi.

Pour Regine Frankel, le but de tout enseignement sur la Shoah reste simple : « Si je peux résumer mon enseignement à un mot, ce serait la tolérance. Si par votre différence, vous ne pouvez être accepté, cela est inacceptable. »

Avec des informations de Gavin Boutroy

Source ci.radio-canada.ca

Aucun commentaire

Laisser un commentaire