L’Europe choquée : Trump engage des pourparlers avec Poutine

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Les nations européennes sont en état de choc suite à l’initiative unilatérale du président américain Donald Trump d’entamer des discussions directes avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cette démarche inattendue a conduit le président français Emmanuel Macron à organiser une réunion d’urgence à Paris avec les principaux dirigeants du continent pour élaborer une réponse coordonnée et anticiper une possible résolution du conflit.

Parallèlement, l’équipe de négociation américaine est arrivée à Riyad, en Arabie saoudite, en vue de pourparlers cruciaux avec les représentants de Poutine. Cette évolution a suscité des inquiétudes en Europe, où l’on craint d’être marginalisé dans les discussions déterminantes sur l’avenir de l’Ukraine. À Kiev, l’inquiétude est également palpable face aux discussions imminentes entre Washington et Moscou. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fermement déclaré : « Je n’accepterai jamais qu’une décision soit prise entre la Russie et les États-Unis concernant l’Ukraine. » Dans une interview accordée à NBC, il a souligné : « Aucun leader mondial ne peut discuter de nos affaires avec Poutine sans consulter l’Ukraine. »

La réunion à Paris rassemble des figures de proue telles que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen António Costa, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, le Premier ministre néerlandais Dick Schoof, le Premier ministre polonais Donald Tusk, la Première ministre danoise Mette Frederiksen et la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Cette dernière, connue pour ses relations cordiales avec Trump, est perçue au sein de l’Union européenne comme un possible intermédiaire avec Washington.

Du côté américain, le secrétaire d’État Marco Rubio, accompagné du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et de l’envoyé spécial Steve Witkoff, est déjà arrivé à Riyad pour les discussions prévues avec les émissaires de Poutine. Le porte-parole du Kremlin a annoncé que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le conseiller spécial de Poutine, Youri Ouchakov, représenteront Moscou lors de ces pourparlers. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a précisé que l’objectif est de « renouveler les relations avec les États-Unis et de préparer des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine. » De son côté, Marco Rubio a déclaré : « Les prochains jours détermineront si Poutine est sérieux quant à ses intentions de cessez-le-feu; de toute façon, toutes les questions ne pourront être résolues en une seule réunion. »

Trump, pour sa part, semble convaincu de la sincérité de Poutine et a réitéré que le président russe souhaite mettre un terme au conflit. Cependant, de nombreux observateurs européens perçoivent la situation différemment. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a exprimé son scepticisme en déclarant : « Je suis certain que Poutine attaquera l’Ukraine; je ne vois pas de paix à l’horizon. »

Malgré ces réticences, l’idée d’une fin possible du conflit commence à gagner du terrain en Europe. Le Premier ministre britannique Keir Starmer est devenu le premier dirigeant européen à annoncer sa disposition à envoyer des troupes britanniques en Ukraine dans le cadre d’une mission de maintien de la paix, conditionnée à un accord mettant fin à la guerre. La Suède a également indiqué son intention de contribuer avec des forces militaires. La mise en place d’une force européenne de maintien de la paix, principalement composée de pays membres de l’OTAN, est cruciale pour garantir la sécurité que l’Ukraine exige avant d’accepter toute résolution du conflit. Le Kremlin a toutefois souligné que le déploiement de troupes de l’OTAN en Ukraine après la guerre serait « complexe ».

Les États-Unis, sous l’administration Trump, adoptent une approche isolationniste et ont déjà signalé leur intention de retirer des troupes américaines de diverses régions du monde. Ils ont clairement indiqué qu’ils n’enverraient pas de soldats en Ukraine après la fin du conflit. Selon un rapport de Reuters, l’administration Trump a transmis un document spécial à ses alliés européens, les interrogeant sur leur volonté de participer à une mission de maintien de la paix en Ukraine post-conflit et sur leurs besoins sécuritaires à court et long terme pour mener à bien ces missions. L’un des objectifs de l’administration Trump dans ce contexte est d’accroître les ventes d’équipements militaires aux pays européens, qui cherchent à renforcer leurs capacités de défense dans l’ère post-conflit.

Bien que des déclarations officielles de l’administration Trump et de Poutine assurent que l’Ukraine sera un acteur clé des discussions et qu’aucune décision ne sera prise sans le consentement du gouvernement de Kiev, aucun représentant ukrainien n’a été invité aux pourparlers prévus à Riyad. Zelensky doit se rendre en Arabie saoudite mercredi, mais il a déjà précisé qu’il ne rencontrera Poutine que si certaines conditions sont remplies. Aujourd’hui, Zelensky a rencontré à Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, président des Émirats arabes unis, qui a exprimé son désir d’une résolution rapide et pacifique du conflit. Selon le Financial Times, Zelensky et son entourage n’ont pas été informés des discussions entre les États-Unis et la Russie et l’ont appris par les médias, ce qui a provoqué une grande surprise.

Dans ce contexte géopolitique complexe, Israël suit de près les développements. En tant que nation ayant des relations diplomatiques avec les États-Unis et la Russie, Israël pourrait jouer un rôle.

Jforum.fr

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