Il y a environ un an, le Centre d’Art Populaire basé à Ramallah a mis en scène un spectacle musical dédié aux « Martyrs palestiniens », intitulé » Ne pas déposer les armes ». Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il s’agit du genre « d’enseignement de la paix » que le Président Mahmoud Abbas a préconisé, lors de son tête-à-tête avec le Président américain Donald Trump. Abbas déclare et l’Union Européenne aligne les euros afin de financer ce centre.Mais l’aspect le plus intéressant dans cette affaire de détournement d’argent, c’est que cette allocation a été offerte dans le cadre d’un projet spécial visant à « Accroître la conscience des valeurs primordiales de l’U.E dans l’opinion publique palestinienne ».
Un financement particulièrement imposant a été remis au Centre pour l’Aide et le Conseil Juridique aux Femmes(WCLAC). L’une des principales salariées du WCLAC n’est autre que Manal Tamimi. Tamimi propage des caricatures antisémites, définit fréquemment Israël comme un Etat Nazi et ses tweets comportent des contenus tels que « Les Vampires Sionistes célèbrent leur fête en s’abreuvant de sang palestinien » et »Bien sûr que je hais Israël, Evidemment que je hais le Sionisme, je souhaite que survienne rapidement une troisième Intifada et que les gens se lèvent et tuent tous les colnos Juifs partout dans le monde ».
En outre, des dizaines d’ONG palestiniennes qui soutiennent le mouvement BDS bénéficient du soutien des pays européens, de l’Union Européenne et d’autres fondations. Les contribuables européens savent-ils que leur argent sert financer l’incitation antisémite et à encourager le terrorisme? Probablement pas. Mais l’Union Européenne le sait pertinemment. Une question parlementaire sur le sujet a été soumise au Parlement Européen et l’organisation NGO Monitor a envoyé une lettre à la Responsable de la politique étrangère de l’Union, Federica Mogherini, en spécifiant les activités auxquelles des fonds européens ont été employés. La Délégation de l’Union Européenne en Israël a déclaré pour répondre, que l’U.E était opposée à l’incitation antisémite et que cet argent n’a certainement été fourni qu’en fonction des buts définis dans les projets.
Un deux poids deux mesures dans toute sa splendeur
Il faut l’admettre, on observe déjà des signes de changement. Le 17 mai, le Parlement Européen a décidé de « s’assurer qu’aucun financement européen ne puisse être directement ou indirectement détourné vers des activités ou des organisations terroristes qui incitent à ce genre d’actes ». De façon encore plus importante, il y a environ deux semaines, ce même parlement a adopté la définition de travail de l’antisémitisme [de l’IHRA] qui clarifie, une fois pour toutes, que la diabolisation, ou le fait de tirer des comparaisons entre la politique contemporaine d’Israël et celle des Nazis, ainsi que dénier au peuple juif ses droits à l’autodétermination, sont des formes d’antisémitisme. Or, tous les organismes qui soutiennent BDS tombent sous le coup de cette définition.
Il y a eu des évolutions intéressantes dans d’autres pays d’Europe. Juste la semaine dernière encore, le Conseil des Etats Suisses a voté en faveur d’une résolution visant à empêcher le financement d’ONG impliquées dans l’incitation anti-israélienne, le racisme et l’antisémitisme, après qu’une résolution similaire ait été adoptée par le Parlement Suisse en mars dernier. La résolution du Conseil des Etats suisses mentionne explicitement la campagne BDS. La Norvège et le Danemark retirent également leurs budgets, à la suite du travail acharné de l’organisation ONG Monitor L’Allemagne est l’un des seuls pays en Europe qui continue de financer la diabolisation d’Israël sans une once d’esprit autocritique.
Le droit de recevoir un don dans le cadre de la liberté d’association est reconnu dans les lois de chaque pays (occidental). Cela ne signifie pas qu’un pays doit donner son accord à n’importe quel type d’ingérence étrangère. En 2007, le Ministre australien des Affaires étrangères Alexander Downer, a rejeté une donation saoudienne qui voulait contribuer au financement d’un Centre Islamique. En 2010, le Ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Støre a fait clairement savoir aux Saoudiens que son pays accepterait avec joie leur donation pour l’instauration de deux mosquées, le jour où les Norvégiens auraient la possibilité de donner de l’argent pour la construction de deux églises en Arabie Saoudite. Les Saoudiens ont renoncé.
Un rapport sur les liens entre le financement saoudien des mosquées et le soutien à des groupes terroristes djihadistes n’a été soumis au gouvernement britannique que très récemment. La France et l’Allemagne envisagent également d’interdire le financement étranger des mosquées. En d’autres termes il n’yt a pas de principe constitutionnel en droit international qui requiert qu’un pays accepte une subvention adressée à n’importe quel élément étranger.
Comme en Israël, il y a des organisations civiques actives dans les pays occidentaux également. Stop The War Coalition (StWC) est installé en Grande-Bretagne, par exemple. Code Pink (rose) : Femmes pour la Paix est une ONG basée aux Etats-Unis, qui est active contre l’implication américaines dans les guerres et qui a participé dans les flottilles vers Gaza pour forcer le blocus international. Les Veterans de la guerre d’Irak contre la Guerre (IVAW) aide les lanceurs d’Alerte comme Chelsea (Bradley) Manning, et le Centre pour la Justice et la Responsabilité (CJA) travaille afin de poursuivre les criminels de guerre. La Fédération des Expulsés (BdV) est active en Allemagne envers les droits des réfugiés qui ont été expulsés après la Seconde Guerre Mondiale.
Comme en Israël, ces organismes jouent un rôle dans la sphère politique. Le dirigeant du Parti Travailliste britannique Jeremy Corbyn s’est associé avec le StWC ; Jodie Evans était trésorière des levées de fonds pour l’ancien Président américain Barack Obama; et Erika Steinbach, ancienne Présidente du BdV, est députée membre du Bundestag pour le compte du Parti dirigeant, l’Union Chrétienne Démocrate.
La différence est qu’il n’y a pas un seul Etat étranger ou de l’U.E qui oserait financer ces organisations. L’organisation du CJA, comme « Breaking The Silence« , reçoit des financements de la part de l’Institut Open Society de George Soros, mais s’enorgueillit du fait qu’elle ne reçoit aucune subvention d’Etat.
Ces organismes ne reçoivent pas de financements étrangers parce qu’il y a des choses qui sont considérées comme « impensables ». C’est totalement inacceptable, pour ne pas dire plus, qu’Israël puisse autoriser des financements étrangers envers une organisation comme Baladna, qui encourage le refus de servir pour le service militaire national et favorise « le droit au retour ». Tout ce que la loi n’interdit pas formellement n’est pas forcément acceptable entre deux pays – à moins que cela ait à voir avec Israël.
La Suède et l’Allemagne ne donnent pas d’argent à de telles organisations ailleurs dans le monde, mais ils en donnent effectivement, uniquement en Israël. Il s’agit d’un deux-poids-deux mesures dans toute sa splendeur. Pourtant, l’Allemagne n’a de cesse que de condamner Israël sur la question des ONG au lieu de s’engager dans l’introspection sur le fait que l’Allemagne elle-même, autant que l’U.E, donnent de l’argeznt à des organismes qui nient le droit à l’existence d’Israël.
L’ennemi de la Paix
Alors, qu’est-ce qu’Israël devrait faire, à la lumière des dizaines de millions de dollars qui financent la propagande incitative et/ ou le déni du droit d’Israël à exister? Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a présenté une initiative, la semaine dernière, visant à interdire les dons de la part des Etats étrangers à des ONG israéliennes.
C’est une proposition que l’l’on peut comprendre. Il semble, cependant, que les résolutions adoptées Europe pointent, selon toute vraisemblance, dans la bonne direction. Et même si l’Europe elle-même ne parvient pas à suivre ses propres résolutions,Israël doit les instaurer quand il s’agit d’ONG qui sont actives en Israël. A cet effet, l’Etat Juif doit adopter les règles inscrites dans la définition de travail de l’antisémitisme, qui ont été adoptées par le Parlement Européen et qui sont dans la ligne des résolutions du Parlement Suisse.
Israël ne peut pas empêcher l’U.E ou l’Allemagne de financer des organisations qui soutiennent le terrorisme le mouvement BDS et qui opèrent à l’extérieur d’Israël. Cependant, Israël peut agir, quand il s’agit d’organismes qui opèrent l’intérieur d’Israël. Un pays normal ne peut pas autoriser des dons qui financent, soit directement soit indirectement, la campagne visant à détruire ce pays même.
L’Europe n’est pas une ennemie. Au contraire, les relations commerciales prospèrent et notre coopération avec l’Union Européenne augmente dans de nombreux domaines. Il semble, cependant, que quand l’Europe condamne l’antisémitisme sur le pare-brise, l’Europe soit impliquée dans la diabolisation par la vitre arrière. Par le passé, l’Europe s’est impliquée dans la diabolisation des Juifs. Aujourd’hui, l’Europe finance la diabolisation de l’Etat Juif. Inutile de le dire, Cet article n’aurait pas été écrit si l’Europe finançait des organismes – équilibrés à la fois pour le camp israélien et le camp palestinien – qui promeuvent la paix,la coexistence et la réconciliation. C’est tout l’inverse : l’Europe finance la diabolisation.
Il n’y a aucun besoin de changer les règles du jeu. Au contraire, les règles acceptables entre pays démocratiques doivent être instaurées. Il faut mettre un terme aux double-standards. Les partis libéraux en Europe doivent vraiment travailler à stopper le financement des organisations infectées par l’incitation à la haine et l’antisémitisme, parce que la campagne de diabolisation est la véritable ennemie de la Paix. Elle augmente la haine, elle encourage l’incitation, elle favorise les éléments fondamentalistes parmi les Palestiniens. Le Parlement suisse et le Parlement européen ont déjà adopté des résolutions qui vont dans la bonne direction. Il est temps, que toute l’Europe, y compris l’Allemagne, adopte cette position.
Adaptation : Marc Brzustowski – jforum.fr/leurope-doit-cesser-de-financer-la-diabolisation-disrael.html#tedRpuUKFd46ex2R.99