« Les Juifs, racialement, sont des monstres qui doivent disparaître. Dans l’élevage humain ce ne sont que bâtards gangreneux et pourrisseurs. Le Juif n’a jamais été persécuté par les aryens, il s’est persécuté lui-même»…
« Je lui apprends tout de suite d’emblée que je suis devenu antisémite et pas un peu pour de rire, mais férocement jusqu’aux rognons ! »…
«Ce sont les esprits pervers qui rendent la vie insupportable. Ils trouvent des intentions partout. Moi je me sens devenir si pervers que ça me tourne en folie raciste. Et pas qu’un petit peu ! Raciste 100 pour 100 ! autant que communiste, sans les Juifs ! À l’heure où nous sommes, dans les circonstances si tragiques, l’indifférence n’est plus de mise. Il faut choisir, il faut opter pour un genre de perversion, ça suffit plus de se dire méchant, il faut avoir une foi terrible, une intolérance atroce, y a pas beaucoup de choix, c’est l’aryenne ou la maçonnique, juive ou anti-juive. Ça va nous donner vingt ans de rigolade. »…
«Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être si racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre qui vient c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est bien la dégringolade au dernier cran de dégueulasserie.»
Louis Ferdinand Céline
Richard C. ABITBOL Président
Monsieur le Premier Ministre,
« Bagatelles pour un massacre », « L’École des cadavres », « Les Beaux Draps », tels sont les trois textes antisémites écrits par Louis-Ferdinand Céline entre 1937 et 1941 que les éditions Gallimard souhaitent republier et dont vous trouverez quelques extraits ci-dessus, et pas forcément les pires.
Ces pamphlets antisémites ignominieux ont été écrits par Louis Ferdinand Céline et ont non seulement inspiré la propagande antisémite d’avant-guerre mais ont été utilisés lors de la collaboration antisémite qui a abouti à la déportation de près de 80.000 Juifs pendant la guerre.
Ces textes comptent parmi les textes les plus farouchement antisémites jamais publiés et ils regorgent de la haine du Juif.
Ce sont donc ces abominables pamphlets antisémites que les éditions Gallimard prétendent rééditer avec votre bénédiction, Monsieur le Premier Ministre, au vu de vos déclarations de ce jour dans le JDD.
Dans un contexte où le fléau de l’antisémitisme doit être plus que jamais combattu avec force, au moment où l’on commémore les attentats de l’HyperCasher et alors que la presse regorge d’articles illustrant cette montée de l’antisémitisme dans notre pays qui pousse nombre de nos concitoyens juifs à l’exil, il serait non seulement incompréhensible mais fortement répréhensible et honteux que l’on puisse éditer de tels textes !
Et ce, quels que soient «les modalités de mise à disposition du grand public de ces écrits», et quelles que soient les précautions associées ou «la qualité de l’appareil critique qui les accompagne», et quel que soit « l’éclairage du contexte historique et idéologique de leur production».
Oui, il paraitrait immonde que le gouvernement permette cette réédition !
Et, d’ailleurs, on ne peut que s’interroger sur l’opportunité de publier ces pamphlets comme cela semble être le souhait des éditions Gallimard (dont l’attitude pendant la guerre fut pour le moins ambigüe) et cela semble-t-il avec votre approbation, Monsieur le Premier Ministre !
En effet, comme le dit si bien Laurent Sagalovitsch: « Quel besoin d’aller offrir au grand public ces écrits qui glorifient sans états d’âme et en une prose hallucinée, grossière, vénéneuse, la haine atavique et immémoriale du Juif ? Quelle nécessité à ce que tout un chacun puisse se rendre compte par lui-même de la totale abjection de ces pamphlets ? Quel intérêt à ce que les devantures de nos librairies s’ornent de ces volumes dont chaque mot soupèse son poids d’un antisémitisme maladif, corrosif, mortifère, vaste matrice à une idéologie qui a débouché sur des folies génocidaires ? »….« Qu’on le veuille ou non, publier pareils ouvrages c’est leur rendre une certaine légitimité, c’est contribuer à leur donner une réelle respectabilité, c’est les sortir de l’ornière où ils gisaient pour mieux les exposer à la lumière, c’est établir qu’aussi odieux ces écrits puissent être, ils demeurent malgré tout des objets littéraires qui méritent d’être lus par le plus grand nombre.»
Tout est dit !
Comment poursuivre Dieudonné, Soral, et consorts alors que leurs propos ou écrits apparaitront si anodins à côté de ces écrits !
Une telle acceptation par l’État serait un très mauvais signal pour les Juifs de France au moment où ils se posent déjà tant de questions sur leur devenir dans leur propre pays !
Comment pourra-t-on opposer, à nouveau, aux antisémites qui pullulent et qui tuent, la loi de la République pour les réduire au silence alors que la société civile, et pire l’État, lui-même, aura laissé des ouvrages ostensiblement antisémites fleurir sur les rayons de nos librairies ?
Et peut-être même qu’après leur parution, fera-t-on l’éloge de la «qualité littéraire» de ces torchons sur nos médias !
Comment, monsieur le Premier Ministre pouvez-vous déclarer (aujourd’hui dans le JDD) qu’ : « Il y a d’excellentes raisons de détester l’homme, mais vous ne pouvez pas ignorer l’écrivain ni sa place centrale dans la littérature française »
Cette phrase est horrible quand c’est justement le texte qui est abominable !
La littérature ne peut être séparée des mots qu’elle véhicule. La littérature c’est l’harmonie des mots, c’est la force de l’acception de ce qu’ils portent.
Or, ce sont justement ces mots qui sont abjects, c’est justement cette logorrhée de mots qui ont été les premiers véhicules pour déporter 6.000.000 des nôtres vers Auschwitz ; ce sont ces mots qui on été le berceau de la Shoah !
Non, monsieur le Premier Ministre, ce n’est pas seulement l’homme qui est détestable mais son œuvre, les mots qui sortaient de sa plume, la haine qu’il a, justement, si bien exprimée par ces mots !
Quelle idée machiavélique permettrait d’honorer la valeur littéraire de ces textes ? Quelle perversité et quelle corruption intellectuelle permettrait une quelconque justification à leur diffusion ? Quel intérêt, si ce n’est la haine du Juif ?
Non, Monsieur le Premier Ministre, ce n’est pas de la littérature, c’est de la vomissure !
Comment, vous, Premier Ministre, pouvez-vous donner l’imprimatur à cette ignoble réédition au lieu de rappeler les lois de notre République ?
Alors que, dès 1939, les écrits de Brasillach, Rebatet et… Céline étaient déjà considérés comme délictueux et réprimés par la fameuse loi Marchandeau qui, bien avant les lois Pleven, Gayssot et Lellouche, réprimait les écrits «lorsque la diffamation ou l’injure, commise envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une race ou à une religion déterminée, aura eu pour but d’exciter à la haine entre les citoyens ou les habitants».
Comment, monsieur le Premier Ministre, pourrez-vous dire que vous lutter contre l’antisémitisme, comment pourrez-vous allez vous recueillir à la mémoire des victimes d’Ozar Atorah,de l’Hyperchasher, d’Ilan et Sarah Halimi, et de toutes autres victimes de l’antisémitisme si vous validiez la parution de tels textes?
Vous dites que vous n’avez pas peur de la parution de tels textes! Vous, non, mais les Juifs , oui, monsieur le Premier Ministre !
Les parents, les frères, les sœurs, les amis des victimes potentiels, oui, ils ont peur !
Car vous devriez le savoir, les mots tuent !
Monsieur le Premier Ministre, nous vous demandons instamment d’interdire ces publications qui seraient une forfaiture contre notre République.
En tout état de cause, si tel n’était pas le cas, soyez assuré que nous userons de tous les moyens légaux en notre disposition pour nous y opposer !
Richard C. ABITBOL
Président