Chers Français d’Israël, mes chers compatriotes, Shalom à tous,
La commission d’enquête que j’ai initiée puis présidée sur la triste affaire Sarah Halimi est maintenant terminée. Tout d’abord, je tiens à rendre hommage aux quatre-vingts parlementaires qui ont cosigné ma demande de commission d’enquête. Je vous joins ci-dessous la liste de leurs noms à ce mailing. Je regrette et ne comprends pas encore une fois qu’aucun député de gauche, ni du Parti Communiste, ni de La France insoumise et ni même et surtout du Parti socialiste ne l’ait cosignée. Pire, aucun parlementaire de gauche n’a même assisté à la moindre minute de nos travaux une fois la commission constituée, alors que chaque groupe était au moins représenté par un membre. Comme le titre Valeurs actuelles dans l’interview que je leur ai accordée : cela n’émeut-il plus la gauche qu’une juive se fasse massacrer par un islamiste ? Seulement trois députés du parti LREM l’ont quant à eux signée, oui seulement trois députés courageux !
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LISTE DES DEPUTES COSIGNATAIRES DE LA DEMANDE DE COMMISSION |
La démission du rapporteur, le manque de coopération des commissaires du groupe LREM, le refus de tous ces derniers dont la rapporteure de se rendre chez la victime dans les conditions nocturnes du drame pour lever les doutes, le refus d’auditionner des témoins clés, le refus de se rendre chez Traoré, les dénis et les blocages de certains membres, etc., etc., n’ont pas fait honneur à notre devoir de parlementaire. Cette affaire n’est pourtant pas politique ! Elle aurait dû créer un consensus républicain autour du seul objectif d’élucider toutes les zones d’ombre et les dysfonctionnements de cette affaire tragique, où une Française de soixante-cinq ans, médecin et directrice de crèche, a été martyrisée à mort chez elle avant d’être défenestrée uniquement parce qu’elle était juive, sans qu’aucun de la dizaine de policiers immédiatement sur place avant qu’elle ne reçoive le moindre coup n’intervienne.
J’ai eu la naïveté de croire que l’évidence des faits, que la force des preuves et que la barbarie des actes feraient que l’ensemble des dysfonctionnements, énormes, pourtant révélés par nos auditions, allaient être constatés sereinement et unanimement, et relatés dans le rapport. J’ai vu beaucoup de dénis, de blocages, de démissions, de refus et de couvertures durant nos travaux.
Je vous invite, mes chers compatriotes d’Israël, en votre âme et conscience, à visionner à nouveau celles de nos auditions filmées et rendues publiques sur le site de l’Assemblée nationale et à vous faire une idée des incohérences et des dysfonctionnements de cette affaire. Vous trouverez le lien de ces auditions ici :
http://event.assemblee-
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A la demande de beaucoup d’entre vous, vous trouverez ci-dessous mon avant-propos du rapport de la commission. Vous pourrez également trouver ma contribution, cosignée par l’ensemble du groupe UDI ainsi que par François Pupponi (MODEM), à partir de la page 138 jusqu’à la fin du rapport, à ce lien :
https://www.assemblee- Je vous invite à les lire, vous comprendrez bien mieux cette affaire mais aussi les raisons de ma colère. Vous me ferez part de vos commentaires. Je reviens d’abord sur les conditions du meurtre antisémite, odieux et barbare de Sarah. Ensuite, sur le déni politique et l’indifférence médiatique qui se sont ajoutés à cette décision de justice, aberrante et incompréhensible, de retenir l’irresponsabilité pénale du meurtrier en raison d’une supposée bouffée délirante aiguë ayant « totalement aboli son discernement ». Dans ma contribution, je relate les dysfonctionnements abyssaux que nos auditions ont révélés au cours de ces quatre mois de commission d’enquête, malgré l’ensemble des difficultés rencontrées. Ces dysfonctionnements sont listés factuellement, méthodiquement, point par point et preuve par preuve. Ils concernent notamment les immenses lacunes de la non-intervention de police, de l’enquête judiciaire et du travail des juges. Nous revenons aussi sur la préméditation, prouvée par nos travaux, mais qui n’a pas été retenue par la juge d’instruction, parce qu’elle met en pièces la théorie de l’abolition du discernement. Nous évoquons aussi les nombreuses incohérences dans les conclusions des examens psychiatriques. Je fustige également dans ma contribution ce rapport vide, creux, à décharge, incomplet de la rapporteure qui ne connaît rien au dossier, comme vous le constaterez dans ses prises de parole lors des auditions. Ce rapport est rempli d’inexactitudes, de contre-vérités et c’est tout logiquement que nous ne l’avons pas voté. Il n’a été adopté qu’à sept voix sur douze présentes au moment du vote, sept voix du seul groupe parlementaire LREM et aucune des trois autres groupes représentés (LR, MODEM et UDI). Coup de chapeau aux députés Constance Le Grip, vice-présidente de la commission, François Pupponi, secrétaire, mais aussi Brahim Hammouche (MODEM) et Sandra Boëlle (LR), membres du bureau, qui ne l’ont pas voté. |
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Cette affaire n’est pas terminée. Les enfants de Sarah, le Rav Yonathan Halimi, ses filles Elisheva et Hanna, son frère William qui se bat comme un lion pour la mémoire de Sarah, et sa sœur Béatrice vont continuer, par l’intermédiaire de leurs avocats Me Goldnadel et Me Majster, à poursuivre le meurtrier pour acte de cruauté et les policiers pour non-assistance à personne en danger. François Pupponi et moi-même réfléchissons à saisir l’article 40 du code de procédure pénale pour informer le Procureur de la République des mensonges sous serment que nous avons constatés durant nos auditions. Vous-mêmes, restez mobilisés, impliquez-vous, écrivez !
Je tiens à adresser une mention particulière à la direction de la chaîne internationale i24 News qui a décidé de diffuser en direct une grande partie de nos travaux. Je remercie aussi toute la presse juive, souvent trop seule, pour sa mobilisation dans cette affaire. Merci à vous pour vos innombrables messages qui me donnent énormément de forces. Merci pour le soutien sans faille, précieux et total que vous m’avez apporté durant cette affaire. Je ne l’oublierai jamais. Comme je l’ai conclu dans mon avant-propos, l’affaire Sarah Halimi est une nouvelle affaire Dreyfus. A l’époque, on accusait un innocent par antisémitisme. Aujourd’hui, on disculpe un meurtrier antisémite qui a prémédité son crime. Par négligence ? faiblesse ? lâcheté ? compassion ? indifférence ? antisémitisme latent ? A vous de juger ! Ensemble nous ne nous résoudrons jamais face à ce déni de justice. Ce déni, j’en parlais déjà lors de ma question au gouvernement en juillet 2017, lorsque j’évoquais pour la première fois au Parlement l’Affaire Sarah Halimi. Je vous invite à visionner à nouveau mes propos d’il y a cinq ans : tout y était déjà dit. Voici le lien : Nous continuerons à nous battre sans relâche jusqu’à que la vérité sorte. Pour que la mémoire d’une femme juive ne soit pas bafouée et pour que l’honneur de la France soit sauf. C’est le serment que j’ai fait devant la tombe de Sarah à Jérusalem, où je m’étais rendu le lundi 3 janvier aux côtés de son fils Yonathan, de son frère William Attal et de leurs épouses. Dans les jours à venir, je vous enverrai l’ensemble des articles de presse qui ont couvert cette affaire ainsi que le lien de la conférence de presse que Constance Le Grip, François Pupponi et moi-même avons donné mercredi dernier. Nous y avions apporté en détail les raisons pour lesquelles nous n’avons pas voté ce rapport, avant de faire part à la presse de nos conclusions sur ce scandale d’Etat. Dans cette période sanitaire trouble à laquelle nous faisons face, je pense à vous et vous souhaite Chabbat chalom. Meyer Habib |