Bien que le commandant de l’armée de l’air, le général de division Tomer Bar (notre photo), ait déclaré que les signataires de la lettre ne pourraient plus servir, seuls un tiers d’entre eux ont annulé leur signature. L’armée de l’air offre encore la possibilité aux autres réservistes actifs de se rétracter. Le général Bar et le chef d’état-major, Eyal Zamir, considèrent cette lettre comme une marque de défiance personnelle, ce qui les convainc de la nécessité de répondre avec fermeté.
Ynet
Malgré la publication vendredi dernier d’une lettre par le général Tomer Bar, commandant de l’armée de l’air, annonçant que les signataires du texte exprimant leur refus de poursuivre les combats ne seraient plus autorisés à servir, aucun service de réserve n’a encore été officiellement suspendu pour les signataires.
Parmi les quelque 60 réservistes actifs ayant signé la lettre (dont seulement cinq sont des pilotes en activité), environ 20 ont retiré leur signature à la suite d’entretiens avec leurs commandants. L’armée de l’air donne encore une chance aux autres signataires actifs de revenir sur leur décision, selon le principe : « Celui qui reconnaît sa faute et l’abandonne sera pardonné. »
À l’intérieur de l’armée de l’air, la décision du général Bar de mettre fin au service des signataires bénéficie d’un large soutien. Selon cette logique, la lettre constitue un acte de défiance à l’égard de la mission, et donc une remise en cause directe des ordres donnés par le commandant de l’armée de l’air et le chef d’état-major.
Le chef d’état-major, Eyal Zamir, a exprimé sa volonté de maintenir la politique à l’écart de Tsahal autant que possible. L’armée s’inquiète du fait que des civils – pour la plupart d’anciens militaires – utilisent l’image de Tsahal à des fins politiques. Mais la réaction officielle s’est concentrée sur les membres actifs de l’armée de l’air, en raison de la spécificité de cette branche.
Contrairement aux autres unités, où les réservistes ne servent que par périodes définies, les réservistes de l’armée de l’air sont appelés fréquemment, même en temps normal, afin de maintenir leur niveau opérationnel. Ceux qui servent encore activement, même s’ils ne volent pas, sont intégrés dans les cellules d’attaque et autres structures, aux côtés des soldats en service obligatoire et permanent – et pourraient tenter d’y introduire leurs positions politiques.
Le général Bar et le chef d’état-major Zamir ont vu dans la lettre une expression de défiance personnelle. Ils estiment donc qu’il est juste de répondre avec fermeté à ceux qui utilisent leur fonction militaire pour exprimer leur opinion – légitime dans un État démocratique, mais qui devrait s’exprimer dans un cadre civil, et non militaire.