L’étrange hiérarchie des priorités de l’UE

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La réalité change, pas la doxa des dirigeants européens

Lors de la signature historique des traités de paix entre Israël et les Émirats Arabes Unis, puis Bahreïn, leur parrain, le président américain a déclaré que « Les accords entre Israël, les EAU et Bahreïn montrent que les nations se libèrent des impasses du passé (Maison Blanche). »

On aurait pu penser que maintenant qu’une femme a pris la tête de l’exécutif européen, elle a, elle aussi, des impasses du passé fait table rase, mais son premier discours sur l’état de l’Union a rapidement démenti cet espoir : au moment où la pandémie décime les populations et les économies et où les théories du genre venues d’Amérique détricotent les peuples, le plan de bataille de Mme Von der Leyen se contorsionne dans l’étroit couloir des poncifs du politiquement correct.

Premier objectif, ne pas voir ce qui est sous nos yeux

Ainsi, les peuples manifestent aux quatre coins du continent leur désir de rester eux-mêmes, de respecter leur passé, de conserver leurs caractéristiques et de pratiquer des politiques nationales qui s’harmonisent avec la personnalité de chacun des États.

Cela fait des décennies que l’extrême-droite française a confisqué le bon sens à des partis politiques… qui n’ont pas fait grand-chose pour le garder dans leur escarcelle. C’est pourquoi on trouve aussi rarement chez nous, qu’au sein des 25 autres États membres, des ressortissants qui admettent ouvertement ne pas voir l’immigration massive comme un avenir radieux ou qui ne se sentent pas redevables de réparations à des contemporains pour des méfaits commis par des inconnus au XVIIe siècle.

Dernier épisode en date de cet aveuglement au conflit entre traditions et immigration : à Venlo, aux Pays-Bas, un ancien terrain de foot a été aménagé pour les sports de plage. Le problème, c’est que ce terrain se trouve à l’est d’une mosquée et que les sports de plage se pratiquent… en tenue de plage. L’imam demande donc qu’on déplace le terrain ou qu’on en change la destination pour ne pas risquer de déconcentrer ses fidèles lorsqu’ils se tournent vers La Mecque.

Tout citoyen qui oserait (aux Pays-Bas ou en France) faire remarquer que les cinq appels quotidiens du muezzin le dérangent serait immédiatement taxé de l’insulte majeure : « suppôt d’extrême-droite ». Du coup, seuls ceux qui votent effectivement pour le RN n’ont pas peur d’affronter la bien-pensance impopulaire. Cela n’empêche pas les autres de penser… ni de voter.

Deuxième étape : prétendre voir ce qui n’est pas

Une fois qu’on a définitivement établi que le chômage n’existe pas plus que le racisme antiblanc en Europe, qu’on a fait l’impasse sur les violences qui secouent les pays depuis qu’on y a admis des milliers de migrants provenant de galaxies complètement opposées à nos systèmes de pensées et de valeurs, on peut passer à la phase suivante, qui est d’affirmer que la cohésion sociale de l’Europe ne saurait se passer d’un apport supplémentaire d’immigrés. Non, on n’invente rien :

« Selon le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit, dont les déclarations ont été rapportées par SchengenVisaInfo.com, ‘’aider les réfugiés à s’intégrer sur le marché du travail en améliorant leurs compétences et en accédant à des emplois de qualité est primordial pour leur dignité, et c’est primordial pour la cohésion sociale de l’Europe’’ (ObservAlgérie). »

En quelques semaines, rien qu’en France, Mélanie, gendarme, a été tuée, percutée volontairement par une voiture, Philippe, chauffeur de bus a été battu à mort et Axelle, aide-soignante, a été traînée par une voiture sur 800 mètres par celui qui avait écrasé son chien. On connaît aussi le prénom des assassins : Youcef, Yassine, Moussa, Selim, Mohamed.

Ne pas faire d’amalgame n’empêche pas de remarquer les coïncidences.

Comment s’étonner, alors, si les citoyens ont l’impression que ce qui se passe dans la réalité est le contraire de ce que décrit le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux ? Heureusement, les citoyens n’ont pas leur mot à dire sur ces commissaires hors sol, qui mettent en place, sans contrôle, des stratégies surréalistes.

Passées les bornes, il n’y a plus de limite (Alfred Jarry)

L’Union européenne fonctionne dans un espace-temps étranger à celui où vivent ses administrés. Si ce n’était pas le cas, on imaginerait que les élus et les commissaires chercheraient à se concilier leurs faveurs en agissant de manière à les satisfaire. Or, c’est le contraire.

En France, les Gilets jaunes ont rassemblé les travailleurs pauvres, que les taxes écrasaient au point qu’ils ne parvenaient plus à vivre de leur travail. Comment se fait-ce ? Très simplement : nous rémunérons les personnes non productives et non cotisantes.

Devant un appel aussi clair, on accourt ! En effet, comment résister, quand on vit dans un pays en voie de développement, où le salaire moyen est le tiers du RSA ? Le RSA fait d’ailleurs partie de la panoplie ubuesque, puisqu’il est l’acronyme de « Revenu de Solidarité Active » et qu’il récompense les gens qui ne le sont pas.

Quand on verse à chacun un salaire minimal sans contrepartie et que, de surcroît, on fait cadeau à ses bénéficiaires de multiples primes et prestations, dont sont exclus les travailleurs, à la fin du mois, les salariés vivent beaucoup plus chichement que les inactifs.

« Les travailleurs sans-papiers sont importants pour l’économie européenne »

Les sans-papiers pèsent effectivement très lourd sur le budget des ménages européens. Mais ce n’est pas dans ce sens que la Commission entend cette phrase twittée par l’OFII.

Si l’incitation à l’inactivité a le don d’exaspérer les smicards, qui n’ont droit, eux, ni à la cantine gratuite pour leurs enfants, ni aux chèques chauffage et autres transports gratuits, que dire des plus gâtés d’entre tous, que sont les sans-papiers ?

Ce sont justement ceux pour qui Madame Ursula Von der Leyen a les yeux de Chimène.

« Les sans-papiers algériens dans les pays européens auront bientôt plus de chances de s’intégrer sur le marché du travail de l’UE. En effet, la commission de l’Union européenne, ainsi que les syndicats, les employeurs, les chambres de commerce et les organisations ont exprimé leur intérêt à renouveler la coopération dans le cadre du partenariat européen pour l’intégration. Cette coopération vise à octroyer plus d’emplois aux sans-papiers, dont les Algériens, qui se trouvent sur le territoire européen. »

Pour les Affaires étrangères aussi, l’UE est étrange

L’accord de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis, négocié par les États-Unis, a été rapidement suivi d’un accord similaire entre la Serbie et le Kosovo, ainsi que d’un accord Israël-Bahreïn. L’administration Trump a donné un élan qui reformule la perception des alliances au Moyen-Orient et ailleurs. L’opposition Israël/pays arabes évolue rapidement vers une alliance israélo-arabe contre l’Iran, une dynamique qui suscitera probablement de nouvelles alliances de part et d’autre.

S’il y a un endroit où l’on devrait se réjouir de la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, signée à Washington le 5 septembre 2020, c’est bien à l’Union européenne, non ? Non. L’Union européenne a exprimé sa « grave préoccupation » et ses « regrets » à propos de l’engagement de Belgrade à transférer son ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem (RTBF). M’enfin, elle décide même de l’adresse des ambassades des États membres, l’UE ? Non. Seulement quand il s’agit de l’État juif. Elle l’aime pas, l’État juif, l’Union européenne, y a rien à faire, c’est comme ça.

Quand l’UE déchante, elle fait chanter ses membres

Quand c’est Mediapart qui en parle, le chantage de l’UE vis-à-vis de la position pro-israélienne de la Serbie est clairement souligné : « L’Union européenne a exprimé lundi sa ‘’grave préoccupation’’ et ses ‘’regrets’’ à propos de l’engagement de Belgrade à transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, alors qu’ont repris d’âpres négociations à Bruxelles sur le dialogue Serbie-Kosovo (Mediapart) »

Quand Arab News évoque l’implication de la France au Moyen-Orient, c’est le côté charitable qui est souligné : le « président Emmanuel Macron, premier chef d’État à s’être rendu à Beyrouth après la catastrophe, a alors promis de l’aide aux Libanais et exhorté les autorités à engager des réformes structurelles pour pouvoir bénéficier d’une aide internationale à la reconstruction. Le gouvernement, honni de la population qui accuse ses dirigeants de corruption et d’incurie, a démissionné lundi (Arabnews). »

Le fait est que le traitement des faits moyen-orientaux est strictement traité à l’aune de l’idéologie.

La gauche détourne le regard (rien sur Libé, rien sur le Monde, absence de Télérama et de L’Obs, abstention des Inrocks), la droite nomme les faits en reprenant la dépêche AFP, qui elle-même murmure en faisant des pointes sur les mots et qui s’empresse d’incriminer Donald Trump pour la décision serbe qui contrarie si fort les bien-pensants du vieux monde : « Bruxelles attend des candidats à l’adhésion comme la Serbie qu’ils s’alignent sur ses positions en matière de politique étrangère. ‘’Dans ce contexte, toute démarche diplomatique qui remettrait en question la position commune de l’UE sur Jérusalem est une source de grave préoccupation et de regret’’, a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (le Figaro). »

Tout l’monde médit du Juif État, sauf la presse juive, cela va de soi

Seule la presse « communautaire », c’est-à-dire celle dont Israël n’est pas l’unique auteur du ressentiment, se moque, se plaint ou s’indigne du fait que seule suscite l’ire des médias le fait que la relation de l’État juif au reste du monde s’améliore.

La Grande-Bretagne est aussi incohérente que la France : Saeb Erekat, homme politique palestinien et créateur du fonds de 400 millions de dollars annuels sur lequel sont versés les salaires des terroristes, a été nommé, à la rentrée 2020, chercheur à Harvard. Ils doivent avoir un département « Finances évasives », car on ne peut imaginer M. Erekat en professeur de droits de l’homme. Quoique… le 17 octobre 2019, 14 nouveaux membres ont été élus au Conseil d’iceux de l’ONU. Parmi eux, la Libye, la Mauritanie, la Namibie, le Soudan et le Venezuela (République bolivarienne de) (ONU) ne sont pas exactement des parangons de vertu droitdelhommiste…

Et chez nous, comme on le remarquait plus haut, seule une députée de droite pouvait mettre les pieds dans le plat en voyant également la poutre dans l’œil du Hezbollah : « Il y a une forme d’hypocrisie incroyable s’agissant du Hezbollah. On le coupe en deux, la branche politique et la branche armée, alors que cette dernière a été classée parmi les organisations terroristes par l’Union européenne. Quand on voit le portrait de Nasrallah dans les rues de Beyrouth, vilipendé et avec une corde au cou, on voit que les Libanais le rendent responsable de l’affaiblissement du pays. Je crois qu’il ne faut pas être naïf vis-à-vis du Hezbollah (i24news). »

Naïf, vous avez dit naïf ? Comme c’est bizarre !

On ne pourra pas accuser Dame Von der Leyen de naïveté. Seulement de délire idéologique pour son grand projet vert et arc en ciel.

Son vert dans le fruit[1] n’est pas QUE celui du Hezbollah : il est aussi celui des Khmers verts, qui ont une si haute opinion d’eux-mêmes qu’ils croient pouvoir abroger le réchauffement climatique, lequel se produit cycliquement sur notre planète, depuis bien avant l’apparition de l’homme (pas le mâle blanc privilégié, l’espèce).

De sa propre initiative, la nouvelle présidente de la Commission a donc rehaussé l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’UE pour 2030 à -55 %, alors qu’il est actuellement fixé à -40 % par rapport au niveau de 1990. Elle réussira peut-être. Mais ce qui est sûr, c’est que cela ne changera rien aux véritables raisons pour laquelle le réchauffement se produit : l’excentricité (la forme de l’orbite terrestre), l’obliquité (l’angle entre l’axe de rotation de la terre et une perpendiculaire à son axe orbital) et la précession (le changement graduel de cet axe de rotation).

S’attaquer au fléau, mais en punissant les victimes

Ursula Von der Leyen a déclaré considérer comme absolument prioritaire de réduire le racisme en Europe. « Il est temps à présent de construire une Union véritablement antiraciste – en condamnant le racisme, mais aussi en agissant (le Parisien) », a-t-elle déclaré devant le Parlement européen. Enfin ! On va s’attaquer au racisme antiblanc qui touche de plus en plus d’autochtones. Alléluia ! Ah non, c’est un malentendu : étant blancs, donc privilégiés, les Européens ne sont pas dignes de considération et encore moins d’être défendus face à des agresseurs.

À défaut de protéger ceux qui se font frapper, rançonner, voire tuer au seul motif qu’ils sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire blancs, donc racistes, la Commissaire en chef propose « d’étendre la liste des infractions prévues par la législation de l’UE à toutes les formes de crimes de haine et de discours de haine – qu’ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité » et de concentrer son action sur les LGBTQI+ qui, dans certaines villes d’un des 26 pays de l’Union, la Pologne, subissent une discrimination.

Les mauvaises décisions prises pour de bonnes raisons ont toujours des résultats néfastes

Le 2 mars 1917, à Petrograd, le Soviet reconnaissait la légitimité d’un gouvernement provisoire, sommé d’appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, au nombre desquelles, l’abolition de toute forme de discrimination et la suppression de la police (Wikipédia)…

On a vu ce que cela a donné. 20 millions de morts. Et cela partait d’une bonne intention.

L’intention charitable est certainement absente des délires idéologiques infantiles contemporains, que les autorités nationales et européennes privilégient par rapport aux véritables problèmes qui minent nos sociétés.

Dès avant sa mise en place, il est évident que le programme issu de l’idéologie Black Lives Matter sera pire pour les Blancs hétérosexuels de 2020 que ne l’a été celui des soviets pour les Russes blancs de 1917. Si en plus, il bénéficie de la puissance financière de l’UE, sauve qui peut ! CA

Cécile Attal, MABATIM.INFO

[1] À l’attention du rédacteur en chef : merci de ne pas corriger, c’est un jeu de mot, pas une faute d’orthographe !

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