Tzvika Klein, rédacteur en chef du Jerusalem Post et suspecté de contacts avec un agent étranger dans l’affaire dite « QatarGate », a accordé ce soir sa première interview depuis son interrogatoire sous avertissement, la semaine dernière.
Il avait été convoqué pour témoigner, mais à sa grande surprise, il s’est retrouvé interrogé pendant de longues heures en tant que suspect.
« Ma femme était à l’étranger à cause du décès de sa mère, et j’ai demandé aux policiers : ‘Qui va chercher les enfants ?’ Ils m’ont répondu que je venais juste déposer un témoignage de quelques heures. »
JDN
Klein a raconté son expérience lors de l’émission « Rencontre avec la presse », où il a éclaté en larmes en évoquant l’épisode.
« Ils m’ont confisqué mon téléphone. Je suis actuellement avec le téléphone de la fille des voisins », a-t-il déclaré, précisant qu’il n’avait toujours pas récupéré son téléphone personnel.
Il a décrit l’évolution soudaine de la situation : il pensait être convoqué comme simple témoin, mais s’est retrouvé suspecté, puis interrogé pendant de nombreuses heures. À minuit, il a finalement été relâché, expliquant à ses enfants qu’il aidait la police, afin de les protéger de la vérité choquante.
« Je n’ai reçu aucun avantage »
Le rédacteur a nié catégoriquement la principale accusation du dossier : avoir reçu des avantages de la part du Qatar : « Je n’ai rien reçu. D’ailleurs, personne ne m’a rien proposé. Ils ont payé mon vol vers le Qatar, mais je l’ai clairement indiqué dans mes articles – j’ai été invité par le gouvernement qatari », a-t-il insisté.
Klein a également réagi à la déclaration conjointe de la procureure générale Gali Baharav-Miara et du procureur de l’État Amit Aisman, qui affirmaient que les suspects faisaient partie « d’un mécanisme de réception d’avantages du Qatar en échange de la promotion de ses intérêts ». Klein a formellement rejeté cette version.
« Mon dernier contact avec Ourikh sur le Qatar remonte à 2022 »
Concernant ses liens avec Yonatan Ourikh, conseiller du Premier ministre et figure centrale de l’affaire, Klein a affirmé : « Mon dernier échange avec Ourikh sur le sujet du Qatar remonte à 2022. Depuis, je n’ai eu aucun contact avec lui à ce propos. »
Une déclaration qui contredit les soupçons relayés par certains médias, selon lesquels il y aurait eu des échanges continus sur la promotion d’intérêts qataris dans les médias israéliens.
« J’ai brûlé des ponts, je vais le payer »
Klein a exprimé sa crainte des conséquences professionnelles : « J’ai brûlé beaucoup de ponts au niveau journalistique. Je vais probablement en payer le prix. Il y aura des gens qui chercheront à se venger. »
Malgré cela, il a souligné vouloir que « la vérité éclate », ajoutant : « Plus le temps passe, plus je me rends compte que je ne connais pas toute la vérité. »
Une allusion possible à son impression d’être impliqué dans une affaire bien plus complexe qu’il ne le pensait au départ.
L’affaire « QatarGate » a été révélée la semaine dernière.
Yonatan Ourikh, proche conseiller de Benjamin Netanyahou, et Eli Feldstein, ancien porte-parole du Premier ministre, ont été arrêtés pour suspicion de contacts avec un agent étranger et de divulgation d’informations confidentielles au Qatar.
Par la suite, Tzvika Klein a été arrêté, soupçonné d’avoir rencontré des représentants qataris et publié des articles dans le Jerusalem Post en échange d’avantages.
Il a été relâché après son interrogatoire, d’abord assigné à résidence, puis totalement libéré mercredi.
L’arrestation des suspects a été prolongée deux fois par le tribunal, et, selon plusieurs sources, des actes d’accusation pourraient être déposés prochainement.