Autour de la table de Chabbath n° 314, parachath Bo
Leylouï Nichmath Thédorous ben Yits’hak תנצבה (Roger Lévy de Bené Braq) pour le jour de son année.
Notre paracha marque la fin des 10 plaies d’Égypte. Il est décrit avec beaucoup de détails les trois derniers cataclysmes : les sauterelles, l’obscurité et enfin la mort des premiers-nés égyptiens. Ces grandes punitions viennent montrer une chose : la grandeur et la force du Créateur du monde. Jusqu’alors les nations considéraient que D’ S’était retiré dans le firmament pour laisser l’homme agir à sa guise. Les plaies d’Égypte démontrent le contraire. La Providence divine s’exerce avec une précision prodigieuse envers et contre tout. Par exemple lors de la plaie des ténèbres, les maisons égyptiennes étaient plongées dans une grande obscurité (alors que c’était la pleine journée) tandis que dans le même temps, les chaumières juives étaient remplies de lumière. Autre cas, lors de la plaie des sauterelles : elles se sont arrêtées exactement à la frontière de la province des hébreux. Or ces insectes volants verts n’avaient pas d’application « Waze », à mon humble avis, pour contourner cette zone sensible. Qui a bien pu leur dire de contourner les champs des agriculteurs hébreux, d’après vous ?
De ce passage on apprendra que si ces petites bêtes itinérantes se sont arrêtées à la limite de Goshen, pareillement on pourra être certain que les événements qui jalonnent notre vie sont orientés et dirigés par la main Miséricordieuse du Tout Puissant. Par exemple : « Si mon collègue de bureau reçoit une belle augmentation de salaire en fin d’année alors que je reste, dans le même temps, sur le « carreau », je devrais, indique la « magnifique Table du Chabbath », dans un premier temps respirer profondément, puis réfléchir : si Hachem me place dans cette situation, c’est pour mon plus grand bien ! » Et de cette manière (le fait d’accepter sa non progression salariale comme provenant du Ciel) ce sera la meilleure façon de recevoir, dans d’autres domaines, la bénédiction de Hachem (Car mes lecteurs le savent bien : il n’y a pas que l’argent dans la vie… Il existe la santé, le Chalom Baït, la réussite des enfants, le bonheur de la vie de famille etc… Tout un panel où la Providence s’exerce parfaitement bien, n’est-ce pas?)
Avant la dernière plaie (la mort des premiers-nés), Hachem demandera à Moché Rabénou de dire aux Bené Israël de prendre un mouton (l’agneau pascal) et de procéder à la che’hita (la veille du soir du Séder). Le Midrach donne deux explications à cette Mitsva.
La première est que les Bené Israël redoutaient les dieux d’Egypte à la suite des deux cent dix ans d’exil (et d’esclavage), ils étaient influencés d’une manière inéluctable par leurs maîtres. Un peu comme il y a quelques décennies, les populations juives qui sont arrivées en France depuis l’Europe Centrale ou l’Afrique du Nord, ont rapidement mis de côtés leurs us et coutumes pour adhérer au modèle français de l’école publique, liberté, égalité et fraternité propre au pays de Descartes. Toutefois, à l’époque des sphinx, la civilisation ambiante était très imprégnée du culte idolâtre. Par exemple il est rapporté qu’aucun esclave ne pouvait fuir l’Égypte car des forces magiques les empêchaient de franchir la frontière (et pas à cause du virus du corona et de la police des frontières). Donc lorsque D’ a demandé de prendre l’agneau (qui était l’idole d’Égypte) et de l’attacher au pied de son lit durant quatre longues journées, puis de l’abattre et enfin d’en faire un méchoui au feu de bois, c’était une manière intéressante de faire « déglutir » la communauté toute envie d’être idolâtre, à ce moment-là, et dans les temps futurs.
De plus, cette manière de faire (avec l’agneau) énervait profondément la population autochtone. Les gémissements du quadrupède attaché au pied du lit retournaient littéralement le cœur des Egyptiens. La populace égyptienne pleurait amèrement dans les rue de Ramsès… Pourtant ils ne pouvaient rien faire de mal au peuple hébreu (à cause des terribles plaies, ils avaient une peur bleue de s’attaquer à la communauté). Le désarroi était si grand que cela ressemblait (presque), pour l’Egyptien moyen de l’époque, au jour noir où l’on a fait tomber malencontreusement son IPhone sur le carrelage de sa cuisine et qu’il s’est brisé en mille morceaux. Bye-bye ses 2198 contacts, son agenda, ses adresses, ses réseaux sociaux très instructifs… Pire que tous les Ticha Beav depuis la destruction du Temple…
Il existe beaucoup de lois concernant ce sacrifice (de l’agneau pascal). Il fallait le griller puis le manger intégralement dans la nuit du 15 Nissan. On devait faire attention de ne pas casser un seul de ses os (lorsqu’il était mangé). Le Maadné Acher (783) demande qu’elle fût la raison pour laquelle il fallait le brûler au feu et ne pas le cuire (à l’eau) ?
Les Tossafoth (sur la Tora) enseignent qu’au feu, l’odeur de la grillade montait au nez des Egyptiens. C’était pour eux un vrai supplice (voir le dernier aparté).
Le Maharal de Prague explique par ailleurs que si on avait dû le cuir à l’eau, sa chair se serait décomposée. Or la Tora tenait à ce que l’animal reste entier (il fallait donc le griller). La Tora fait aussi une fine allusion au fait que le peuple hébreu était en processus d’unification. La sortie d’Égypte fait naître un nouveau peuple, à l’image de ce sacrifice qui est un.
Une autre idée apparait au travers de cette Mitsva. Le verset dit, « Sé (l’agneau) lebeth avoth (un mouton par maison parentale) »; c’est-à-dire que tout celui qui voulait en manger la nuit du Séder devait être obligatoirement inscrit (manouï) la veille dans une maison déterminée (on ne pouvait pas être invité à la dernière minute). Seulement pour sa femme et ses enfants, ils n’avaient pas besoin d’être listés la veille (dans le groupe). C’était automatique. Ils pouvaient manger de l’agneau du père de famille.
Cette première Mitsva montre que la Tora se destine en premier à la famille. C’est une idée profonde que véhicule le judaïsme. La Tora s’adresse d’abord à la maison juive. C’est l’inverse de beaucoup d’idéaux philosophiques qui se destinent en premier à l’individu, à la recherche de spiritualité. Dans le judaïsme, la base de l’enseignement passe par la famille. Voir le père qui met les Tefillinnes, fait le Quidouch du vendredi soir, le Pessa’h et étudie la Tora, etc… C’est le gage que le message passera à la génération suivante.
Je finirai par une petite anecdote. Le rav Amnon Yits’hak a été interpelé dans son cours par un quidam qui lui dit : » Qu’est-ce qui me prouve qu’à la sortie d’Egypte on a reçu la Tora au Sinaï ? » Le rav répondit : »Dis-moi, l’année dernière, as-tu fait le Séder de Pessa’h ? Pour sûr que oui ! Et il y deux ans, évidement ! Et il y a trois ans ? C’est clair ! » Le rav continua : « Tu vois que cela fait déjà des années que tu fais le Séder car tu l’as vu faire chez ton père, qui l’a vu faire chez ton grand-père. Et ton grand-père l’a fait parce qu’il l’a vu faire chez son père et grand-père ainsi de suite jusqu’à la sortie effective d’Egypte… Sache que toute la communauté, forte de plusieurs millions de personnes, fait ce Séder depuis des dizaines, centaines et milliers d’années. C’est la preuve que la Tora est vraie, qu’il y a bien eu une Sortie d’Egypte et qu’on a bien tous reçu la Tora au Mont Sinaï ! » A bien cogiter…
Après 27 années d’attentes…
Cette semaine, je vous propose une anecdote qui illustre bien un trait de caractère propre à Moché Rabénou celui de Nossé Bé’ol Havéro : partager la souffrance de son prochain.
Il s’agit de la famille Maatof vivant dans une petite agglomération du centre du pays où coulent le lait et le miel, « Baréket » (à 5 minutes d’Elad). Le mari et la femme sont mariés depuis bien longtemps, mais n’ont toujours pas la joie d’avoir un fruit de leur union. Les années passent, les frères et sœurs se marient, ont des enfants tandis que chez les Maatof cela reste vide. Après dix-huit années (!) de vie commune, les Maatof décident d’élaborer un cours chez eux qui réunira d’autres couples (les dames) n’ayant pas encore d’enfants. La réunion commença au départ avec 3 femmes, et par la suite cela en rassemblera au total 15, toutes dans le même cas : entre 8 et 15 années de mariage sans enfants. Durant les rencontres périodiques ces dames apprenaient des lois de Chemirat Halachon (comment garder sa langue), se renforçaient dans la Tora et après le cours, chacune des participantes racontait à ses amies les nouveautés dans le domaine médical. Chacune renforçait son amie dans les difficultés de sa vie. En un mot : chacune tendait l’oreille aux douleurs de l’autre. Après une année de cours, la première des participantes annonça l’heureuse nouvelle qu’elle devait bientôt avoir droit à une naissance. Et depuis, de mois en mois chacune des 15 participantes eut la joie de donner naissance ! Au bout de 7 années (les Maatof avaient alors 25 ans de mariage), toutes les participantes étaient devenues mamans ! Toutes sauf une : Mme Maatof, de son prénom A’hinoam. Durant toutes ces années de cours, A’hinoam suivait l’évolution de chacune des femmes, se réjouissait quand il y a avait des bonnes nouvelles, pleurait quand il avait des échecs ! Tandis que le groupe de dame priait Hachem afin qu’A’hinoam ait aussi le mérite d’avoir un enfant ! Au bout de 7 années, les dames mirent à contribution leurs hommes en allant prier sur les tombeaux des Tsadikim. En particulier sur le tombeau du ‘Hazon Ich à Bené Brak. Combien de Tefiloth/prières et de pleurs ont-ils versé pour que ce couple obtienne la délivrance ?! Et voilà que l’incroyable se réalise : au bout de 27 années, après beaucoup de prières et d’un nouveau traitement (parce que dans ce bas-monde il faut bien qu’Hachem couvre les miracles par des « voies naturelles »), le corps médical annonce la formidable nouvelle : A’hinoam est enceinte ! Le couple dans la grande émotion ne divulgua pas immédiatement la nouvelle. C’est seulement au moment où elle arriva au 3ème mois de grossesse qu’A’hinoam partagea l’extraordinaire nouvelle. Elle demanda à ses parents, frères et sœurs, de participer au cours et cette fois, toute la famille participa. Après le cours, c’est le mari d’A’hinoam qui monta devant toute l’assemblée et commença à déclamer un poème… Le visage inondé de larmes, le mari commença à dire des vers. Personne ne comprenait la signification de cette grande émotion car d’habitude le mari était particulièrement posé. Puis, vers la fin du poème il dit qu’A’hinoam est dans le 3ème mois de grossesse ! Des cris d’allégresses fusèrent du public (la famille et les amis), les frères et sœurs bondirent et les embrassèrent, des pleurs inondèrent les visages ! Rapidement, de toute la terre bénite d’Israël les coups de fils sonnèrent dans la maison du couple pour leurs transmettent le Mazal Tov ! Fin de la boucle: la femme qui a été à l’initiative du groupe a droit à sa délivrance: BENI SOIT Hachem!
Seulement le Satan n’a pas baissé les bras ! Quelques mois plus tard, A’hinoam se retrouve avec son mari dans une pharmacie du centre du pays. La vendeuse voit cette dame enceinte ; la quarantaine passée, au loin, avançant difficilement dans une allée du magasin qui n’était pas encore bien dallée. Et la catastrophe se produit : A’hinoam tombe face contre le sol ! Le mari, tout livide se dirige vers la caissière et dit en quelques mots qu’ils sont dans leur 27ème année de mariage et que c’est leur premier enfant. La vendeuse comprend l’urgence de la situation, appelle de suite le Samu pour venir au plus vite. L’ambulance arrive rapidement et transporte A’hinoam (avec son mari) dans l’hôpital le plus proche. La vendeuse est toute retournée ainsi que tout le staff des employés. Une demi-heure après le drame on ferme boutique et tout le monde rentre chez soi car personne n’a le cœur à travailler. La jeune vendeuse (laïque, non-mariée) qui a 23 ans rentre chez elle. Elle a le cœur très lourd. La première des choses qu’elle fait, sera de chercher un livre de Tehilim pour lire les psaumes. Elle chercha longtemps dans la maison de ses parents, car toute la famille était ignorante des rudiments du judaïsme. C’est alors qu’elle dégote une Bible/Tana’h de son frère et commença à lire pour la première fois de sa vie les Psaumes. Pendant des heures (!) elle finira les 150 Tehilim jusqu’à ce que le sommeil la prenne. Juste avant de s’endormir, elle finit par une courte prière : « Hachem, je t’en prie si Tu donnes la vie au bébé, alors je serai pour toi, pour toujours ! » Peu de temps après, elle entend le téléphone qui sonne… Au bout du fil, A’hinoam, qui prévient la vendeuse que Baroukh Hachem tout va bien pour elle et le bébé ! Dans quelques jours elle pourra sortir de l’hôpital, Béni soit Hachem. La vendeuse était au comble de joie et dit qu’elle avait lu tous les Tehilim pour sa guérison ! Finalement, au bout de deux mois l’accouchement eu lieu. C’est le service hospitalier qui fixa la date au 12 mars 2006 pour faire la césarienne. Cela tombait le jour de Pourim. Et effectivement, l’opération réussit, et les Maatof ont eu leur premier fils après 27 années de mariages. Lors de la Brith Mila la vendeuse était aussi présente et la joie était à son comble ! Depuis, dans les quatre années qui suivirent, la famille eut droit à la naissance de jumeaux (garçon/fille) et parallèlement la vendeuse fit une belle Techouva. Fin de l’histoire véridique.
On remerciera le rav Yoël Arazi Chlita, tiré du feuillet Or Sarah n° 643 (pour toutes celles qui attendent cette grande délivrance, un groupe de dames françaises existe sur Jérusalem/Kiriat Yovel. Pour prendre contact, Sarah: 050 670 05 17)
Coin Halakha : Après avoir fait la Netilat (ablution des mains), avant le repas, on fera attention de ne pas toucher des endroits non-propres du corps. Par exemple on ne pourra pas se gratter le cuir chevelu ou toute partie du corps qui est habituellement recouverte (par son vêtement). Dans le cas contraire, si l’on a touché, même sans le faire exprès, on devra refaire la Netilat (sans bénédiction). Le Michna Beroura tranche que si l’endroit est particulièrement sale (par exemple lorsqu’on a fait les grosses commissions) on devra refaire la Netilat avec la bénédiction (si on veut continuer son repas avec le pain). Dans le cas où on est sorti de table pour un bon moment, sans avoir fait le Birkat amazon, et qu’on a vaqué à ses occupations (sans se soucier aucunement que ses mains restent propre), lorsque l’on reviendra à table, pour reprendre le repas, il faudra refaire la Netilat avec la bénédiction (O.H 164.2)
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !
David Gold
Une grande bénédiction pour le rav Yéhesquiel Landau (Créteil-Bené Brak) à l’occasion de la naissance de son petit-fils ainsi qu’une Berakha aux parents : Haïm Landau et son épouse. Qu’ils aient le mérite de le voir grandir dans la Tora, les Mitsvoth et les bonnes actions en bonne santé
Je vous propose une Méguila d’Esther (11 lignes/écriture Beit Yossef) et toujours aussi des belles Mézouzoth (15 cm, Beit Yossef)
Prendre contact au 00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com