Les revirements de Biden ont sauvé le Hamas (pour l’instant)

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Pourquoi le Hamas est-il si sûr de sa victoire politique ?

par Jonathan S. Tobin

L’un des principaux fronts de cette guerre ne se situe pas au Moyen-Orient, mais aux États-Unis.

La bataille politique autour de la guerre à Gaza se déroule à peu près comme le souhaitaient les terroristes. Cela se reflète dans la confiance de Meshaal, ainsi que dans les tactiques de négociation du Hamas et dans sa stratégie à Gaza. Depuis le 7 octobre, les terroristes n’ont fait que gagner du temps. Et ils espéraient que le temps dont ils avaient besoin pour survivre à l’offensive israélienne leur serait accordé par l’allié le plus proche d’Israël.

La première réaction du président Joe Biden au massacre du 7 octobre a été de se joindre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour dire que la seule réponse appropriée à ce crime atroce était « l’élimination du Hamas ». Mais presque aussitôt après avoir prononcé ces mots, Biden a commencé à s’éloigner lentement de cette position.

Au cours des mois qui ont suivi, alors que la contre-offensive israélienne à Gaza commençait, les États-Unis ont joué un double jeu. D’un côté, Washington a continué à fournir à Jérusalem les munitions dont Tsahal avait cruellement besoin. Mais il a finalement été rapporté que le Pentagone avait ralenti ses livraisons pour conserver son influence sur les Israéliens.

Alors que la pression publique sur Israël était forte, la contrainte exercée par l’administration contre Netanyahou dans les coulisses était encore pire, alors qu’elle cherchait à retarder tous les efforts israéliens visant à en finir avec les terroristes.

Les responsables de l’administration américaine ont rapidement repris la ligne défaitiste selon laquelle le Hamas était une « idée » invincible, plutôt qu’une force terroriste qui pouvait être éliminée. De nombreuses « idées » ont été vaincues militairement, comme le nazisme, qui n’a pas survécu à la défaite du régime génocidaire d’Adolf Hitler. Mais pour les Américains et les libéraux israéliens, le Hamas est considéré comme une force éternelle. En adoptant cette position, l’occasion de convaincre les Palestiniens d’abandonner leurs fantasmes sur l’élimination d’Israël a été gâchée et leur guerre contre le sionisme, qui dure depuis un siècle, a été prolongée.

Comme Méshaal l’a déclaré au Times, le Hamas a vu tout cela comme un encouragement à son plan visant simplement à… tenir jusqu’à ce que la pression américaine et internationale – renforcée par le parti pris anti-israélien des médias grand public – force Israël à se retirer et à permettre aux islamistes de sortir vainqueurs de la guerre.

Les familles des otages restants et l’opposition politique de Netanyahou cherchent désormais à faire pression sur lui pour qu’il abandonne la guerre et signe un accord de cessez-le-feu, même si cela signifie essentiellement rendre Gaza au Hamas et assurer une répétition des horreurs du 7 octobre… Le Hamas compte sur ce sentiment.

Mais surtout, le Hamas considère la pression américaine sur Israël comme son atout. Comme l’a souligné Méshaal, la manière dont les négociations sur les otages ont été menées par Washington équivaut à une « reconnaissance » américaine du Hamas comme partenaire diplomatique, et non comme une organisation terroriste méprisée et interdite. Il a raison sur ce point.

Ils [le Hamas] préfèrent évidemment la position de Harris en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » aux commentaires de l’ancien président Donald Trump, qui équivalent à un feu vert donné à Israël pour « terminer le travail » d’élimination des terroristes.

Comme le montre clairement l’ article du Times , le Hamas ne renoncera jamais à ses exigences selon lesquelles Israël lui restituerait Gaza. Il retiendra de nombreux otages, malgré la conviction de certains Israéliens selon laquelle c’est l’entêtement ou l’ambition politique de Netanyahou qui constitue l’obstacle à leur libération.

[I]l est facile de comprendre pourquoi le chef terroriste est convaincu qu’il peut survivre aux Israéliens… avec l’aide américaine.

Jonathan S. Tobin est rédacteur en chef du JNS (Jewish News Syndicate).

JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org
Sur la photo : Méshaal à Amman, en Jordanie, le 4 septembre 2016. (Photo de Jordan Pix/Getty Images)

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