L’Europe en général, et la patrie des droits de l’homme en particulier, ont l’habitude de regarder les Territoires palestiniens avec les yeux de Chimène (à moitié fermés par la volonté de ne voir que la beauté, aveugles aux défauts et aux crimes) et de battre des cils devant Mahmoud Abbas, comme Don Quichotte devant sa Dulcinée en haillons. D’ailleurs les Français aiment les haillons : Cendrillon, Cosette, Peau d’Âne sont nos héros, de préférence à Richard Cœur de Lion ou Napoléon.
Nous sommes le peuple dont le président a qualifié de crime la colonisation, deux siècles après l’œuvre émancipatrice qu’elle représentait en son temps.
Nous vénérons Victor Hugo, mais celui de Quasimodo, pas celui qui disait à Bugeaud, à propos de l’Algérie, en 1841 : « C’est la civilisation qui marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. Nous sommes les grecs du monde, c’est à nous d’illuminer le monde. Notre mission s’accomplit, je ne chante qu’hosanna. Vous pensez autrement que moi, c’est tout simple. Vous parlez en soldat, en homme d’action. Moi je parle en philosophe et en penseur.[1] »
L’imaginaire français est inadapté aux réalités moyen-orientales…
Au nombre des fantasmes définitifs et non révisables de nos élites, la formule « colonisation=crime » n’est pas toute seule. Nous avons aussi « arabe=pauvre », qui résiste victorieusement à l’examen du pourcentage d’or noir de la planète entre les mains des dictateurs arabes. Dans le même genre, « palestinien=innocent » cohabite sans conflit avec la liste des assassinats ciblés de nouveau-nés, d’enfants et de femmes juifs par des terroristes salariés de l’Autorités palestinienne et avec l’incendie volontaire de la nature depuis Gaza.
Son corollaire, « israélien=nazi », alias Cerise sur le loukoum, nécessite d’ignorer volontairement que, face à des criminels contre l’humanité, qui utilisent leur population comme boucliers humains à Gaza, Tsahal risque la vie de ses propres soldats pour éviter des pertes civiles chez ses ennemis. Ce faisant, l’armée israélienne recueille la désapprobation de ses pairs étrangers pour sa trop grande humanité, qui constitue un précédent que les autres armées du monde n’ont pas la moindre envie d’imiter.
… alors supprimons la réalité !
Lorsque dans la cour de récréation d’une école maternelle, un gamin de trois ans se vante que son papa est le plus fort du monde et qu’il tue deux ogres tous les matins, les instituteurs lui tapotent la tête en le félicitant. C’est exactement ce que font les Européens lorsqu’un officiel palestinien publie sur sa page Facebook que « Jésus n’était pas seulement le premier Palestinien, il était aussi le premier shahid », ou quand le Premier ministre de l’Autorité palestinienne affirme que « Noël est une fête nationale palestinienne (Palestinian Media Watch). »
Pour mémoire, un shahid est un martyr musulman, c’est-à-dire un djihadiste mort en combattant pour Allah, qui l’en remercie en lui offrant 72 vierges.
Il est dramatique de devoir assister, devant ces affirmations délirantes, à la même condescendance amusée qu’à l’école maternelle, au même tapotement sur la tête, sauf que dans le cas des Européens vis-à-vis des Palestiniens, il prend la forme d’une distribution de milliards, dont plus d’un tiers sert, de façon tout à fait officielle, à rémunérer les tueurs de civils juifs.
La CPI a tort et à travers, jamais où il faut quand il faut
Justement, la Cour Pénale Internationale a décidé de répondre favorablement à un autre fantasme palestinien, qui est d’accuser Israël de crimes de guerre. La CPI ne s’est jamais intéressée aux crimes de guerre palestiniens, qui sont pourtant documentés par de nombreux témoignages et vidéos, que ses juges pourraient consulter, comme tout le monde, sur YouTube.
Par exemple celle d’un vétéran de Tsahal, Amir Hyman, qui a constaté, lors de l’opération Bordure protectrice à Gaza, en 2014, que le Hamas avait caché des armes dans un tunnel construit sous une infirmerie de l’UNRWA, l’agence de l’ONU exclusivement consacrée aux descendants des réfugiés palestiniens (YouTube). Utiliser des installations civiles, a fortiori médicales, pour stocker des armes est un crime de guerre. Tirer des missiles depuis lesdites installations dans l’espoir que ses propres civils seront tués par les représailles est un crime contre de guerre et un crime tout court. Là aussi, les coupables sont habituellement punis d’un tapotement indulgent sur la tête…
Quand on parle du loup, on voit la neutralité de l’ONU et de l’UNRWA
Inspiré par la Nativité, Gunness a publié une série de tweets parodiant des chants de Noël avec des paroles célébrant les lynchages de « collaborateurs » palestiniens et menaçant le Premier ministre israélien de la CPI : « Les collabos se tortillaient en l’air, pendus aux lampadaires qui brillaient sur les places de Palestine… (Twitter) »
Du côté de la réalité, il se passe aussi des choses
En décembre 2019, une délégation d’ambassadeurs des Nations Unies (Guatemala, Paraguay, Pologne, Éthiopie, Roumanie, Ukraine, Estonie et République tchèque) s’est rendue en bordure de la Bande de Gaza où ses membres ont visité l’un des tunnels terroristes du Hamas découverts par Tsahal et destinés à pénétrer en territoire israélien pour y commettre des attentats et y kidnapper des civils juifs (YouTube). Ils ont donc constaté de visu ce que valait l’image d’Épinal d’innocence ontologique des colombes palestiniennes, telles qu’on les qualifie depuis la France.
Quant à l’ONU, sa schizophrénie est considérée comme une circonstance atténuante, puisque l’organisation continue de se focaliser contre l’État juif pendant que des ambassadeurs de ses États membres observent in situ le terrorisme palestinien, qui menace les citoyens israéliens en permanence.
Pendant que l’AP s’approprie Jésus, les chrétiens fuient vers Israël
L’un d’entre eux, Kemal Terazi, a été emprisonné à plusieurs reprises par le Hamas pour des prétextes futiles ou liés à sa foi, qui n’est pas en odeur de sainteté là où règne le Mouvement de la Résistance islamique (signification de l’acronyme Hamas en version originale).
Kemal Terazi s’est plusieurs fois enfui pour échapper à ses tortionnaires. C’est pendant une de ses expatriations forcées que le Hamas a profité de son absence pour lui confisquer sa maison, la transformer en centre de commandement et, finalement, la laisser en ruines.
Terazi demande maintenant l’asile politique en Israël, le seul pays de la région où toutes les religions sont subventionnées par l’État, pendant que le reste du monde arabo-musulman interdit tous les cultes hormis l’islam (YouTube). C’est ce que déplore l’ONG Portes Ouvertes, qui recense les persécutions subies par les chrétiens dans le monde : « La stratégie d’imprégnation de l’extrémisme islamiste affecte les sociétés du Moyen-Orient et d’Afrique, chassant les chrétiens et laissant des sociétés de plus radicalisées », lit-on dans son rapport 2019, qui a compté 245 millions, de chrétiens persécutés, soit un sur neuf. Mais dans 21 des 50 pays analysés, ce n’est pas un sur neuf, mais 100% des chrétiens sont persécutés : 4305 tués, 3150 détenus et 1847 églises ciblées.
Précisons qu’aucune de ces victimes, aucune de ces églises, n’a été attaquée en Israël. « Les chrétiens sont les plus grands perdants du chaos au Moyen-Orient » Ils sont, de surcroît, « Victimes collatérales du conflit entre sunnites et chiites (Portes Ouvertes).»
Les Occidentaux, majoritairement chrétiens, sont également majoritaires parmi ceux qui protestent contre les États qui oppriment des musulmans. Le Figaro remarquait que l’on « cherche en vain la réciproque, c’est-à-dire la défense des minorités chrétiennes par les États musulmans ou par l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) (le Figaro). » On voit mal comment il pourrait en être autrement, puisque la persécution, en premier, des Juifs, mais ensuite, des chrétiens, figure au rang des bonnes actions de l’islam tel qu’il est pratiqué dans les pays membres de l’OCI !
Et qui croyez-vous que la CPI accusa et que l’ONU sanctionna d’innombrables résolutions ? LM♦
Liliane Messika, MABATIM.INFO
[1] Œuvres complètes, éd. du Club Français du livre sous la direction de Jean Massin, 1967-1970, tome VI, p. 1343