Jean-Pierre Lledo
C’était clair comme de l’eau de roche. On les voyait venir de loin. Cousu avec de gros fils rouge vert noir blanc bleu étoilé.
1 – Biden annonce un plan…. israélien. Ah bon, Biden serait-il devenu le porte-parole du gouvernement israélien ? Israël ne proteste pas de cet abus de pouvoir, mais ne confirme pas non plus ses propos. Du plan, personne n’en connait le contenu, sauf le premier intéressé, Biden.
2 – Les Américains font un raffut de tonnerre autour de ce « plan » sans que l’on en connaisse vraiment le contenu. On ne dit plus qu’il est « israélien » mais qu’il a été « approuvé » par Israël, ce qui veut bien dire que seul Biden en était l’auteur. Israël fait le mort. Mais les Américains désormais clament partout qu’il n’y a plus qu’un seul obstacle : le Hamas. Lequel laisse passer quelques jours pour donner l’impression qu’il n’en veut pas. Et ce, bien que Biden ait expliqué que ce plan tenait compte des principales revendications du Hamas.
3 – Le Qatar, l’Arabie saoudite, et l’Egypte, grands amis d’Israël devant l’Eternel, entrent dans la danse. Ils menacent le Hamas d’expulser leurs dirigeants s’ils refusaient ce plan. Bigre ! Quelle menace ! A ce stade, si l’on n’a pas encore reniflé le troisième acte de la pièce, c’est qu’on a un problème avec l’art dramatique. Heureusement, il y a encore 2 actes pour les idiots en mal d’utilité.
4 – Gantz annonce qu’il quitte le gouvernement de coalition en ânonnant un discours qui n’a ni queue ni tête. Il reproche à Netanyahou de ne pas l’avoir mené à la victoire, quand lui et son compère Eisenkott ont tout fait pour empêcher Tsahal de régler ses derniers compte au Hamas. Et comme par hasard Blinken arrive le lendemain pour vérifier si tout est bien huilé et si tout le monde est prêt pour le coup de théâtre.
5 – Les USA soumettent LEUR plan au Conseil de Sécurité. Forcément il est approuvé puisqu’il ne gêne ni la France, ni la Chine, ni la Russie. Plus question d’Israël… Et alors…. Et alors… Tout le monde est d’accord, le monde arabe, le monde occidental, le monde anti-occidental, le monde quoi ! Et alors, toi, Hamas vas-tu devenir la PLAIE de l’univers ? Mais non, voyons, surtout pas au moment où je suis devenu le chou chou des intersectionnels du wokisme planétaire. La PLAIE, forcément ça ne peut être que… ? Israël, ben voyons !
Ca c’est la pièce à laquelle on a été prié d’assister au THEATRE.
Voyons les choses à présent du point de vue de l’auteur : Obama-Biden (car évidemment le sénile n’a pas plus assez d’imagination pour concocter un truc pareil, et son acolyte, lui, a suffisamment de haine antijuive pour y remédier).
L’objectif pour le tandem, depuis le début, c’est d’empêcher Israël de vaincre le Hamas, « d’arrêter la guerre », et de « faire la paix ». Et le temps presse : les élections américaines se rapprochent a pas de géant, déjà juin et bientôt novembre ! Or le principal obstacle, c’est le gouvernement dirigé par Netanyahou qui s’est abstenu jusqu’à présent de se prononcer sur ce plan dont le public ne connait pas le détail. Comment donc y mettre fin et éjecter le chef lequel a jusqu’à présent réussi à tenir tête à l’ogre américain, un véritable camouflet pour ce dernier ? Et c’est là que vont se déployer les magniGantz US.
En vérité, point besoin d’être grand stratège. On se donne une légitimité internationale (vote du Conseil de Sécurité de l’ONU), on intime à Gantz – Eisenkott de quitter le gouvernement, on recommande au Hamas – via les pays arabes – de faire semblant de refuser le plus longtemps possible un plan qui s’est inspiré de ses propres exigences… Et bien sûr, le Hamas considéré désormais comme « l’une des parties », tout content de cette légitimité onusienne qui s’ajoute à celle du wokisme international, n’avait plus de raison de refuser. Et figurez-vous qu’il vient, il y a quelques minutes… d’accepter le plan. Suspense de Polichinelle !
Isolé dans le monde, lâché en Israël par les vendus, chahuté par les bobos telaviviens qui ont réussi à instrumentaliser la détresse de familles d’otages et qui appellent au boycott des écoles et à la grève générale, le pari obamien est que le gouvernement Netanyahou devra plier. Et en fin de compte, tomber, qu’il accepte le plan ou qu’il le refuse. Dans le premier cas, le gouvernement qui s’était engagé à détruire le Hamas, perdrait ses soutiens et sa majorité à la Knesset. Dans le second, il devrait faire face à un harcèlement américain, international, et national, tel que seule une unité à toute épreuve du peuple israélien et de son armée pourraient en avoir raison.
Peuple d’Israël, ton destin est à la croisée des chemins.
Apres 8 mois de guerre et plus de 600 soldats tués, accepterons-nous de capituler ?
Soldats et commandants, hauts commandants et généraux patriotes, depuis huit mois vous avez montré aux massacreurs votre courage et votre détermination, encore ces jours-ci, tel Arnon Zamora avec l’opération de sauvetage des quatre otages. Juste après l’annonce de sortie du gouvernement de Gantz (fêtée par le Hamas), vous avez tenu à lui dire ce que vous en pensiez : “Gantz, les commandants ne s’enfuient pas en temps de guerre” (notre photo).
Jean-Pierre Lledo
11 Juin 2024