Selon la décision des juges de la Cour suprême concernant le recours en faveur du rétablissement de l’électricité à Gaza, il n’y a pas lieu d’ordonner la reprise de la fourniture d’électricité. « Cette question est encore plus complexe dans la mesure où, en pleine guerre, 59 de nos fils et filles sont détenus dans la bande de Gaza », a écrit le juge.
Maariv
Les juges de la Cour suprême ont rejeté le recours déposé par certaines familles d’otages contre la décision du ministre Eli Cohen d’interrompre la vente d’électricité à la bande de Gaza. Lors des audiences sur cette affaire, comme l’avait révélé pour la première fois « Maariv », des dizaines de membres des familles d’otages et de victimes du 7 octobre ont demandé à se joindre au recours, par l’intermédiaire de l’avocat Yehouda Fuah et aux côtés de soldats de réserve, pour faire entendre leur position contre la reprise des ventes à Gaza.
Le juge Yechiel Kasher a écrit dans son jugement : « Depuis le dépôt du recours jusqu’à aujourd’hui, la situation sur le terrain a considérablement évolué : au moment de l’introduction du recours, un cessez-le-feu convenu par le gouvernement israélien dans le cadre de l’accord sur les otages était en vigueur. Or, ce cessez-le-feu a pris fin depuis, et à l’heure actuelle, des combats actifs opposent Tsahal au Hamas et aux autres organisations terroristes dans la bande de Gaza. »
« La question de la vente d’électricité à la bande de Gaza par l’État d’Israël, alors qu’il est possible que cela puisse aider les organisations terroristes contre lesquelles l’État mène une guerre, est une question complexe impliquant des considérations politiques et sécuritaires délicates. Elle est encore plus compliquée par le fait que 59 de nos citoyens sont détenus à Gaza en pleine guerre, et que l’arrêt de la vente d’électricité pourrait affecter le sort de ceux d’entre eux encore en vie. Il n’est donc pas surprenant que sur cette question même, des opinions divergentes aient été exprimées lors de cette procédure : les requérants estiment que cette décision pourrait être désastreuse pour leurs proches otages, tandis que ceux souhaitant se joindre à la procédure considèrent qu’elle pourrait au contraire favoriser leur libération », a ajouté le juge Kasher.
En outre, le juge Kasher a statué que : « L’évaluation des considérations politiques et sécuritaires nécessaires à la prise de décision sur la vente d’électricité à Gaza, en cette période, et la formulation d’une décision résultant d’un équilibre entre ces considérations, relèvent du pouvoir exécutif et sont au cœur de son champ de décision discrétionnaire. Ce tribunal n’a pas les outils pour effectuer cet équilibre entre toutes les considérations nécessaires à la prise de décision sur ce sujet, et il n’y a donc pas lieu que nous nous en chargions. »
Le juge Alex Stein a approuvé le résultat, à savoir qu’il ne fallait pas ordonner le rétablissement de l’électricité à Gaza, mais a précisé qu’il était en désaccord avec le juge Kasher sur le fait que la question serait complexe : « D’un point de vue juridique, il est évident que l’État d’Israël n’a aucune obligation de fournir de l’électricité à Gaza, que ce soit contre rémunération ou gratuitement. Et ce pour deux raisons : (1) Israël n’a aucune souveraineté juridique sur la bande de Gaza ; (2) nos ennemis, qui prétendent à la souveraineté sur ce territoire, nous ont déclaré une guerre cruelle en partie alimentée par l’électricité, une guerre qui nous a coûté de nombreuses victimes ; de plus, ils refusent de reconnaître notre droit à l’existence en tant qu’État. La fourniture d’électricité à Gaza relève exclusivement de la discrétion du gouvernement ; et selon moi, cette discrétion n’est pas justiciable par nature », a clarifié le juge Stein.