7/ La question des réfugiés
Comme le souligne Frédéric Encel, le 7 octobre a changé le paradigme du conflit, par son importance, mais surtout par sa nature. Pourtant, la sympathie du monde a été passagère et évanescente. Pourquoi ?
Les Juifs ont quitté la Pologne et l’Ukraine, le Maroc et l’Égypte et tant d’autres pays. Eternels errants, partout ils se sont adaptés en l’espace d’une génération.
Les Palestiniens de 1948 étaient des réfugiés, mais ceux de 2023 ne sont que des descendants de réfugiés… comme le sont d’ailleurs tous les Juifs, qui n’ont pas voulu faire de leurs enfants des réfugiés transgénérationnels.
Au lieu de s’infiltrer, ils ont choisi de s’adapter.
Au lieu du ressentiment, ils ont choisi l’espoir.
Au lieu de valoriser la mort, ils ont choisi la vie.
Plutôt que le passé, ils regardaient l’avenir.
Et plutôt que l’ombre, ils ont préféré la lumière.
Nous sommes tous des enfants de réfugiés.
8/ La question de l’antisémitisme
Chacun sait que le Hamas utilise sa population et nos otages comme boucliers humains.
Chacun sait qu’il a violé, amputé, massacré, décapité, kidnappé des enfants, des femmes et des vieillards.
Chacun sait que près d’un million de Juifs ont été chassés des pays arabes.
Chacun sait que les milliards de dollars alloués au Hamas par l’Europe, le Qatar et la Turquie ne servent pas à la population mais au terrorisme.
Chacun sait que les musulmans s’entretuent régulièrement. Afghans contre Pakistanais, Jordaniens contre OLP, Hamas contre OLP, Turcs contre Kurdes, Irakiens contre Iraniens, Yéménites entre eux, Syriens entre eux.
Tous s’en fichent.
Il suffit que des Juifs soient impliqués pour réveiller une indignation singulière, cynique et sélective.
Cette indignation n’en est pas une.
C’est une haine séculaire et itérative.
Cette haine qui diabolise les Juifs et l’Etat d’Israël porte un nom : l’Antisémitisme.
9/ La question de la désinformation
Dans un monde où chacun peut dire n’importe quoi, tous se sentent le droit de s’exprimer et la parole d’un idiot vaut autant que celle d’un sage. C’est ainsi qu’on retrouve la loi de Bradolini, ou principe d’asymétrie du bullshit, décrit par Gérard Bronner : “La quantité d’énergie nécessaire à réfuter des idioties est supérieure à celle qu’il faut pour les produire”. Par conséquent, “la crédulité possède un avantage concurrentiel sur le marché cognitif dérégulé car rétablir la vérité est plus coûteux que la travestir”.
A cette asymétrie de l’information, s’ajoute l’asymétrie des victimes, que le wokisme, idéologie de notre époque amnésique, permet d’essentialiser, comme le rappelle Michael Darmon : essentialiser, discriminer, trier entre les victimes, c’est obéir à une nouvelle dictature de l’esprit où chacun est renvoyé à ses origines.
Ce principe est appliqué dans la désinformation que les complices du Hamas servent à une presse internationale wokiste, aux Nations unies composées pour majorité de dictatures, au groupement MeToo qui condamne les viols et violences faites aux femmes, sauf s’il s’agit de femmes juives, aux militants droitdelhommistes qui omettent de s’insurger quand, au comble de l’immoralité, l’Iran préside leur commission, à la Croix Rouge dont l’odieux comportement après le 7 octobre rappelle son sombre silence pendant la Shoah, et qui aide passivement nos otages comme le ferait une simple compagnie de taxis.
10/ Les idiots utiles
Par un retournement dont l’Histoire a le secret, la peste brune est remplacée par la peste rouge-verte. Le nazisme, dont le nom est galvaudé et banalisé, a fait place à son épigone, l’islamo-gauchisme, uni dans sa détestation des Juifs d’abord, et des valeurs humanistes et libérales héritées des Lumières ensuite. A cette inversion des valeurs, s’ajoute une inversion des rôles, quand l’islam se victimise, au lieu de se culpabiliser pour les horreurs commises en son nom.
C’est ainsi que sont apparus les idiots utiles dont l’aveuglement est nourri par leur antisémitisme atavique ou leur clientélisme sordide.
Et comme le dit l’adage, nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Et nul n’est plus silencieux que celui que n’habitent que l’indifférence et les préjugés.
Je me souviens de la chanson de mon adolescence, The Sound of Silence, écrite par Simon and Garfunkel, et j’ai le sentiment qu’elle aurait pu être écrite après le 7 octobre.
Je me souviens d’André Glucksman disant qu’il n’est pas disproportionné de vouloir survivre.
Je me souviens des antisémites d’hier qui enjoignaient les Juifs à retourner chez eux, et je vois ceux d’aujourd’hui qui leur demandent d’en repartir.
En attendant, comme les Juifs ont toujours été en Israël, et que de surcroît on n’en veut pas ailleurs, malgré leur immense contribution et peut être à cause d’elle, ils resteront en Israël.
Que tous les antisémites et salo-gaucho-islamistes se fassent une raison.