Les Houthis condamnés par l’ONU mais pas l’Iran?

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L’Iran occupe une place importante dans la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les Houthis

Le Conseil a catégoriquement rejeté une série d’amendements russes, dont un visant à rejeter la responsabilité des attaques en mer Rouge sur Israël.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies n’a pas nommé explicitement l’Iran, mais le message était clair: les Houthis du Yémen ne seraient pas en mesure de menacer le commerce mondial sans le soutien de la République islamique.

Mercredi, le Conseil a voté par 11 voix contre 0, avec quatre abstentions, en faveur d’une résolution parrainée par les États-Unis et le Japon condamnant les attaques répétées des Houthis contre les navires traversant la mer Rouge et exigeant leur arrêt immédiat, ainsi que la libération des navires de l’équipage d’un cargo japonais pris en otage le 19 novembre. Le navire est affilié à un homme d’affaires israélien.

Les rebelles Houthis du Yémen, mandataires de l’Iran, ont mené au moins deux douzaines d’attaques contre des navires marchands et commerciaux depuis début novembre, ce que le groupe considère comme une réponse à l’action militaire israélienne à Gaza.

Les Houthis ont d’abord déclaré qu’ils ciblaient les navires affiliés à Israël ou à destination d’Israël, mais ont élargi leurs attaques au fil du temps. Les attaques ont contraint certaines grandes compagnies maritimes à se détourner de l’Afrique, interrompant ainsi une route commerciale mondiale cruciale reliant l’Asie et le Moyen-Orient à l’Europe.

Une coalition de pays dirigée par les États-Unis s’est installée dans la mer Rouge pour parer à de nouvelles attaques. Sans se laisser décourager par une action militaire ou par des menaces de conséquences supplémentaires, les Houthis ont tiré mercredi leur plus grand barrage de drones et de missiles, qui ont tous été abattus par les marines américaine et britannique.

La semaine dernière, les États-Unis et 12 autres pays, dont Bahreïn, ont publié une déclaration avertissant que de nouvelles attaques nécessiteraient une réponse collective.

« Les Houthis assumeront la responsabilité des conséquences s’ils continuent de menacer des vies humaines, l’économie mondiale et la libre circulation du commerce dans les voies navigables critiques de la région », indique le communiqué.

Un haut responsable de l’administration Biden a qualifié cette déclaration de « dernier avertissement ».

Même si la résolution de mercredi n’a pas spécifiquement visé l’Iran, elle a noté que tous les États membres ont la responsabilité de ne pas fournir d’armes aux Houthis, conformément aux précédents embargos sur les armes du Conseil de sécurité. Il appelle également à « une coopération pratique supplémentaire pour empêcher les Houthis d’acquérir le matériel nécessaire pour mener de nouvelles attaques ».

L’ambassadeur de Washington à l’ONU a cependant envoyé un message à Téhéran, disant au Conseil qu’il avait le choix : « Continuer à fournir ou refuser son soutien aux Houthis, sans quoi les Houthis auraient du mal à suivre et à frapper efficacement les navires traversant la mer Rouge et Golfe d’Aden. »

Linda Thomas-Greenfield a réprimandé l’Iran pour avoir fourni aux Houthis des systèmes d’armes avancés, notamment des drones et des missiles utilisés dans leur agression en mer Rouge.

Thomas-Greenfield a déclaré mercredi au conseil que « si les attaques des Houthis se poursuivent, il y aura des conséquences ».

La Russie, la Chine, l’Algérie et le Mozambique se sont abstenus lors du vote de mercredi, qui a été retardé de plusieurs heures suite à l’introduction de trois projets d’amendements russes, qui ont tous été catégoriquement rejetés.

Deux des amendements proposés n’ont obtenu que quatre voix « oui » et un en a obtenu cinq parmi les 15 membres du conseil.

L’ambassadeur russe Vassily Nebenzia a déclaré que Moscou était contre les attaques des Houthis, mais a qualifié la résolution de « politisée ».

L’un des amendements proposés déclarait que « l’escalade à Gaza est l’une des principales causes de la situation actuelle en mer Rouge », rejetant ostensiblement la faute sur Israël. Les Houthis ont promis de poursuivre leurs attaques jusqu’à ce qu’Israël autorise une aide humanitaire suffisante à Gaza.

Thomas-Greenfield a reproché à la Russie d’avoir déposé les amendements « de mauvaise foi à la dernière minute », affirmant au conseil qu’ils étaient « coupés de la réalité » et auraient pour effet de légitimer les actions des Houthis.

« Les Houthis ciblent toute une série de navires, dont peu appartiennent ou sont exploités par des Israéliens », a ajouté Thomas-Greenfield, tentant de dissiper l’idée selon laquelle Israël est une cible isolée des attaques. « Ce qui est en cause ici n’est pas un conflit particulier, mais plutôt le simple principe du respect de la liberté de navigation et d’une voie navigable vitale à la libre circulation du commerce mondial. »

Il existe une inquiétude générale quant au fait que les attaques des Houthis et une éventuelle réponse sévère à ces attaques pourraient conduire à l’effondrement d’une tentative de cessez-le-feu entre les Houthis et une coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui a mené une guerre dévastatrice au nom du gouvernement Yemini, internationalement reconnu. tout comme un cessez-le-feu plus durable semble à portée de main.

La résolution « encourage les efforts diplomatiques accrus de toutes les parties à cette fin, y compris le soutien continu au dialogue et au processus de paix au Yémen sous les auspices de l’ONU.

JForum.fr avec jns  MIKE WAGENHEIM

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