Par LPH INFO
L’Etat veut commencer à organiser le retour des habitants de certaines localités du sud, évacués depuis le 7 octobre.
Dans un premier temps, ce retour concernerait les localités qui se situent à plus de 4 kilomètres de la Bande de Gaza.
Le 7 octobre, un périmètre de 7 kilomètres à partir de la frontière avec Gaza a été évacué et déclaré zone militaire fermée. L’Etat avait promis aux habitants que lorsqu’ils reviendraient chez eux, leur sécurité serait garantie.
Même si cet objectif n’est pas encore complètement atteint, l’Etat a adopté un programme pour le retour des habitants, dans un premier temps au-delà de 4 kilomètres de la Bande de Gaza. Au sein de Tsahal, on précise que la mission ne sera pas remplie tant que les populations civiles ne rentreront pas chez elles. L’armée ne garantit cependant pas que plus aucune roquette ne sera tirée sur ces localités à partir de maintenant. Néanmoins, elle insiste sur le fait que la sécurité des civils est assurée par la présence militaire dans la Bande de Gaza et la liberté totale d’action dont jouit Tsahal sur place.
Le programme de retour des populations civiles a été élaboré par Tsahal, le ministère de la Défense, l’organisme Tkouma et les présidents des collectivités locales.
Les personnes qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà rentrer chez elles. Ce qui change, à partir de la mise en œuvre du programme, est la définition d’une date butoir, au-delà de laquelle, l’Etat ne prendra plus en charge dans les hôtels les personnes qui choisiront de ne pas rentrer.
Cette date devrait se situer aux alentours de la fin du mois de février.
Le retour dans les localités évacuées se fera progressivement. Dans un premier temps, seules 6 localités seront concernées et seulement une fois que tous les ajustements sécuritaires auront été faits: renforcement des groupes de sécurité locaux, répartition plus large des différents éléments sécuritaires dans toutes les localités. En outre, une présence militaire sera affectée à chaque localité.
Afin d’encourager les habitants des localités concernées par le programme, à rentrer chez eux, l’Etat prévoit de donner des bourses à ceux qui décideront de revenir.
Ce programme ne concerne pas les localités qui sont à moins de 4 kilomètres de la frontière avec Gaza, comme Sdérot. Le retour à Sdérot ne se fera pas avant dans deux ou trois mois, d’après les estimations.
Le gouvernement a cependant proposé aux habitants de Sdérot qui le souhaitent de retourner vivre dans leur ville avec une bourse de 100 shekels par adulte et 200 shekels par enfant par jour pendant les deux premiers mois. Cette proposition a suscité la colère du maire de Sdérot, Alon Davidi. Il souligne que ces habitants ne pourront pas recevoir les services municipaux de base et ne pourront pas envoyer leurs enfants à l’école puisque la Défense passive interdit l’ouverture des écoles à Sdérot. De plus, les habitants qui accepteront la proposition de l’Etat et qui, pour une raison ou une autre, changeraient d’avis au bout de quelques semaines, ne pourraient plus bénéficier d’un accueil dans les hôtels où ils sont aujourd’hui.
”Il s’agit d’une décision absurde. L’Etat d’Israël ne nous dit rien, ne nous dit pas comment Tsahal se prépare à ce retour. En tant que maire, quand je ramène mes habitants, je veux savoir dans quelle réalité. Si les quartiers du nord de la Bande de Gaza sont à nouveau peuplés, alors cela signifie qu’il y aura aussi des terroristes et que la menace n’aura pas disparu. Ceux qui ramènent, dans ce contexte, les habitants à Sdérot, signent la prochaine catastrophe sur l’Etat d’Israël”.
Davidi a ajouté: ”On appâte les habitants avec des bourses quand la Défense passive ne permet pas d’ouvrir les écoles. En fait, on leur dit de rester avec leurs enfants dans les abris pendant deux mois. C’est une décision stupide. Je demande au Premier ministre d’abandonner cette idée tout de suite”.
S’adressant au Premier ministre: ”Vous nous avez dit que nous reviendrions quand le sentiment de sécurité et la sécurité seraient restaurés. Pour l’instant, il n’y a aucun sentiment de sécurité et il n’y a pas de sécurité. Convoquez les présidents de collectivité, asseyez-vous avec nous, vous, le ministre de la Défense, le ministre des Finances et le Chef d’Etat-major et proposez-nous un plan pour plusieurs mois qui donnera la meilleure réponse aux habitants héroïques”.
Pour ce qui est des kibboutzim dévastés par les attaques du 7 octobre, un long travail de reconstruction doit d’abord avoir lieu.