Les gardiens de la Tora – gage de la venue du Messie

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Autour de la table de Chabbat, n° 383 Emor

Illustration : le décompte du ‘Omer, dans la synagogue Eliyahou haNavi d’Alexandrie en Egypte, Wikipedia

Une bénédiction de Refoua Cheléma à mon oncle Avraham ben Dvora (Charles Kossmann) parmi tous les malades du Clall Israël

Notre paracha de cette semaine traite en grande partie des lois des Cohanim et des fêtes du calendrier hébraïque. On s’attardera sur un passage propre à la Mitsva de l’Omer (période entre Pessa’h et Chavou’oth). Il est écrit (Vayikra 23.15) : « Vous compterez le lendemain du Chabbat, depuis le jour où vous apporterez une nouvelle offrande… sept semaines entières… vous compterez 50 jours… « . Ce verset a fait couler beaucoup d’encre et de discordes dans l’histoire communautaire. En effet, les mouvements libéraux de la rue Copernic de l’époque antique, ainsi que les nouveaux chrétiens n’ont pas accepté la version des Sages de mémoire bénie. Tous ces groupuscules qui avaient le vent en poupe à l’époque où Rome tenait le haut du pavé faisaient cette lecture : « Le lendemain du premier Chabbat qui suivait le début de la fête de Pessa’h, vous apporterez une nouvelle offrande et vous compterez 50 jours. Le lendemain sera fête ». Tous ces shiismes de la religion de Moché firent deux confusions. La première est que d’après notre tradition orale, le Chabbat qui est mentionné n’est pas le Chabbat du 7ème jour de la semaine, mais c’est le Yom Tov. En effet, Yom Tov s’appelle aussi un « Chabbat ». Car Chabbat signifie jour de repos, comme le sont les fêtes du calendrier (Pessa’h, Souccot, Chavou’oth). Pour preuve, durant les ‘Haguim (fêtes) nous n’avons pas le droit de prendre la voiture comme le Chabbat. D’après notre lecture éclairée, le sens du verset est : « Le lendemain du Yom Tov (de Pessa’h) vous commencerez à compter 7 semaines ».

Deuxième confusion, c’est que tous ces groupuscules, à l’époque, fêtaient le jour du don de la Tora (Chavou’oth) après avoir compté 50 jours pleins. Or, notre tradition indique qu’il s’agit du décompte d’uniquement 49 jours, le 50ème jour est férié. Ces deux confusions entrainaient que l’offrande du Omer (les deux pains d’orge) n’était pas faites à leur date (et par conséquent, la nouvelle récolte de céréales n’était permise que le lendemain du Chabbath de ‘Hol Hamo’éd Pessa’h et non le lendemain du Premier jour de Pessa’h). De plus, la fête de Chavou’oth n’était plus à sa juste date (ainsi que les sacrifices propre à cette fête). Ce qui est intéressant à remarquer est qu’à leur tout début, ces différents mouvements (karaïtes, chrétiens etc…) se disputaient sur une interprétation des versets de la Tora. Ils avaient donc une certaine croyance que le texte provenait bien du Sinaï, de la sainte Bouche du Créateur. Or, de nos jours, ces mêmes mouvements n’ont plus aucune attache avec la pratique juive, ni avec notre saint Texte, ni même avec Celui qui les a transmis… Donc pour nous, c’est un enseignement que la pratique du judaïsme passe par une acceptation sans équivoques des enseignements des Sages et des Rabbanim jusqu’à notre génération car ils sont les gardiens de la tradition ancestrale. Mes lecteurs le savent : la Tora n’est pas uniquement les 10 commandements et les rouleaux du Sefer Tora posés dans l’armoire sainte de la synagogue. Pour preuve, Moché Rabbénou est resté trois fois quarante jours sur le Mont Sinaï (sans manger ni boire) pour écouter la Parole divine. De plus, le peuple juif formé de 600 000 familles est resté une année entière au pied de la montagne sainte pour recevoir les enseignements oraux. C’est la preuve que le peuple a reçu la Tora orale qui vient expliquer la loi écrite. En un mot, c’est le mouvement orthodoxe communautaire (les Rabbanim, les Avrékhim, les Yechivot et Collelim) qui sont le gage que la voix de la Tora perdure jusqu’à la venue du Machia’h, notre libérateur.

Et par rapport à la signification de ce décompte, le Or Ha’haim enseigne que le décompte de l’Omer vient pour nous faire accéder à des niveaux de pureté pour recevoir la Tora. Les sept semaines sont à l’image des jours de pureté de la femme Nida qui doit compter 7 jours. Et pour sortir de la souillure égyptienne il a fallu compter 7 semaines (7 fois 7 jours) tant l’impureté égyptienne était grande.

Cette semaine je traiterai un point de Hala’ha concernant la Séfirat Ha’omer. Le Choulkhan Arouh (489.2) édicte que l’on doit compter au début de la nuit. Une donnée intéressante est qu’il est même permis de dénombrer les jours à partir du coucher du soleil (on n’aura pas besoin d’attendre la pleine tombée de la nuit).Or, d’une manière générale toutes les Mitsvoth qui sont liées au jour à venir commence à la nuit et non au coucher du soleil. En effet, depuis le coucher du soleil jusqu’à la nuit (les 3 étoiles) ce temps est considéré dans le Talmud comme un temps de Safek (doute). Car de suite après le coucher du soleil ce n’est pas encore la nuit (car il fait encore jour), mais ce n’est pas non plus la journée passée. Ce qu’on appelle « Bein Hachmachoth ». Et la Tora nous indique de compter le jour à venir. Donc comment comprendre la loi qui permet de faire ce décompte (avec la bénédiction d’usage) alors que ce n’est pas encore véritablement la nuit ?

Pour y répondre, il faudra savoir que beaucoup de Sages (Tossafoth, Roch, Rachba repris par le Choul’han ‘Aroukh) considèrent que de nos jours la Mitsva de la Sefira n’est pas un commandement de la Tora mais uniquement des Sages. Et même si mes perspicaces lecteurs me diront : « Mais monsieur le rabbin, il existe bien un verset marqué dans notre Paracha rapporté par la « magnifique Table du Chabbat », donc c’est clair que ce décompte est imposé par la Tora ! » Je répondrais que les Sages de l’époque médiévale expliquent que puisque de nos jours il n’y a plus d’offrandes du ‘Omer, car nous n’avons plus de Beth Hamikdach, la suite du verset, le décompte des jours n’est plus qu’une imposition des Sages (en souvenir de ce qu’il y avait au moment du Bet Hamikdach).

D’après cela, dans les contrées du vieux continent où la tombée de la nuit se fait particulièrement tard (durant les semaines du Omer entre 21h30 et 22h30) on pourra se suffire de faire la Mitsva du décompte (avec la bénédiction) à partir du coucher du soleil. Le Choul’han ‘Aroukh enseigne que le mieux est d’attendre la vraie nuit, mais dans le cas où l’on craint d’oublier entièrement la Mitsva (si on attend la tombée de la nuit) on pourra faire la Mitsva à partir du coucher du soleil. La raison est que puisque de nos jours la Mitsva est derabanan (des Sages) on pourra être plus flexible. Si la Mitsva avait été Min Hatora (imposée par la Tora), on aurait dû attendre la nuit.

LE SIPPOUR ou par le mérite du pardon et de rabbi Chim’on !

Comme la semaine prochaine (lundi soir) on fêtera « Lag Ba’omer », j’ai décidé de vous gratifiez d’une anecdote véritable qui nous apprendra que les Tsadikim même lorsqu’ils ne sont plus de ce monde ont encore de l’influence pour nous. Notre Sipour traite d’un Avrekh Talmid ‘Hakham qui malheureusement avait été frappé de la « terrible maladie ». En apprenant la nouvelle il partit demander aux rabbanim des conseils et aussi des berakhoth/bénédictions pour s’en sortir. Un jour, il décida d’aller à Méron (au tombeau du saint rabbi Chim’on Bar Yo’haï) pour prier. Avant de partir, il se rendit chez un des Tsadikim (il semble que c’était rabbi ‘Haïm Kanievski zatsal) de sa génération pour lui dire son intention de monter à Méron. Le rav le bénit de tout son cœur et lui rajouta une demande toute particulière : « …Quand tu monteras à Méron, tu poseras une lettre concernant ta femme auprès du saint tombeau ». L’Avrekh était complètement dépassé par les paroles du Tsadik et lui demanda une explication.

Le Rav lui expliqua : « …Tu dois savoir que tu as une épouse hors du commun ! Juste avant ton mariage, une personne l’avait violemment fait souffrir. Après avoir pris conscience de sa faute il lui demanda le pardon, mais elle refusa. C’est alors que cette personne est venue me voir pour que j’intervienne aussi dans cette histoire. Après avoir vu combien cette personne s’était VÉRITABLEMENT repentie, j’ai essayé alors d’amadouer ta future femme, mais sans résultat. Après de nombreuses péripéties, elle accorda finalement son pardon à cette personne. C’est alors que j’avais demandé à ton épouse d’écrire en double sa lettre de pardon. Une lettre était restée chez elle, la seconde je la possède encore. Donc je te demande de la prendre avec toi à Méron. Et avant que tu ne commences à prier là-bas auprès de rabbi Chimon, je tiens à ce que tu places cette lettre sur le tombeau. Tu diras dans ta prière, que par le mérite de ta femme qui a pardonné à cette personne pour ce qu’elle lui a fait, tu demandes à ce que rabbi Chim’on soit ton avocat auprès du Ribono chel ‘Olam afin qu’Il te guérisse et aussi pour que ta femme ne devienne pas VEUVE ! ». L’Avrekh fit exactement ce que le Tsadik lui dit de faire. Après avoir placé la lettre sur le tombeau il a pleuré à chaudes, très chaudes larmes devant Hachem : « Qu’Hachem sauve ma femme d’être veuve et qu’il me sauve aussi de la maladie par le mérite de cette lettre ! »

Que s’est-il passé finalement ?

Au retour de Méron, l’Avrekh avait refait une nouvelle fois un IRM et… comme par enchantement la tumeur avait disparu !

…Combien avons-nous tout à gagner à pardonner à l’autre et à s’attacher au mérite des Tsadikim !

 Coin Hala’ha : Concernant la Sefirat Haomer. Avant de faire la bénédiction d’usage « Acher Kidéchanou … ‘al sefirat ha’omer », on devra connaitre le décompte du jour. (Important pour les non-hébraïsants. Il faut comprendre le texte récité car il s’agit d’un compte des jours passés). Dans le cas où l’on a commencé la bénédiction sans connaitre le décompte du jour, seulement en ayant l’oreille à ce que récite son voisin de la synagogue, on sera tout de même quitte (à posteriori).

 Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

David Gold Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9099495s@gmail.com.

Je projette de sortir un deuxième tome de

        « Autour de la table de Shabbat »

Pour soutenir son impression vos dédicaces seront bien venues. Merci de prendre contact sur mon e-mail ou téléphone.

Un Zivoug Agoun à Emmanuelle Yaël Sarah bath Schlochanna Myriam

Une bénédiction de longue vie à Rébecca Bath Léah (famille Zilberstein) région parisienne.

 Une Berakha de réussite à David Lelti et à son épouse (Villeurbanne) dans l’éducation des enfants dans la Tora et les Mitsvoth ainsi qu’une bonne Parnassa.

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