Les États-Unis réalisent que les négociations avec le Hamas ont causé des dégâts : le délai secret et la nouvelle proposition déjà connue

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Face au refus du Hamas de libérer plusieurs otages vivants, ne proposant que la libération d’Idan Alexander, les États-Unis ont pris conscience que les négociations avec l’organisation terroriste étaient une erreur. L’envoyé spécial Steve Witkoff a fixé un délai limite secret sans en révéler la date. Par ailleurs, les médiateurs ont soumis une nouvelle proposition qui revient en réalité au plan initial : la libération de 11 otages vivants et 16 corps, ainsi qu’une prolongation du cessez-le-feu. Face à l’intransigeance du Hamas, Benyamin Netanyahou envisage un retour aux combats, avec la possibilité d’opérations ciblées en plus d’une offensive de grande envergure.

L’impasse des négociations et les options militaires israéliennes

Le Hamas campe sur sa position en n’acceptant de libérer qu’un seul otage vivant, Idan Alexander, détenteur d’un passeport américain, ainsi que quatre otages morts ayant une double nationalité, probablement américaine. De son côté, l’envoyé américain Steve Witkoff a rapidement rejeté cette offre, la qualifiant d’inacceptable. Selon lui, bien que le Hamas prétende publiquement faire preuve de flexibilité, il impose en réalité des conditions qui ne peuvent être acceptées sans un cessez-le-feu permanent.

Mercredi dernier, lors des négociations à Doha, Witkoff a présenté au Hamas une proposition intermédiaire visant à prolonger le cessez-le-feu jusqu’à la fin du Ramadan et de la Pâque juive, afin de donner du temps aux discussions sur un arrêt définitif des hostilités. Selon cette proposition :

  • Le Hamas libérerait des otages vivants en échange de prisonniers palestiniens selon des modalités déjà établies.
  • La première phase du cessez-le-feu serait prolongée, permettant un retour massif de l’aide humanitaire à Gaza.
  • Les États-Unis s’engageraient à rechercher une solution stable au conflit pendant cette trêve prolongée.

Witkoff a également adressé un avertissement au Hamas en lui imposant un délai secret, sans en dévoiler la date exacte : « Le Hamas fait un très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur. Ce n’est pas le cas. Il connaît le délai fixé et il doit savoir que nous réagirons en conséquence si celui-ci est dépassé. »

En toile de fond, la menace du président Donald Trump d’autoriser Israël à reprendre les combats reste bien présente. Cependant, Witkoff a demandé à Israël de patienter tant que les discussions sont en cours, une attente qui semble se compter en jours et non en semaines.

Les États-Unis reconnaissent leur erreur dans les négociations

Les responsables américains comprennent désormais qu’Israël est sous pression et se sont alignés sur la position de Netanyahou. À Washington, il est apparu clairement que les négociations directes menées avec le Hamas par l’envoyé spécial précédant, Adam Boehler (nommé par Trump pour gérer la question des otages), ont été contre-productives. Ces pourparlers ont en effet donné au Hamas l’impression d’une division entre Israël et les États-Unis, un fossé que l’organisation terroriste a tenté d’exploiter.

Cette erreur stratégique, contraire à la doctrine américaine elle-même, est désormais admise par Washington. En conséquence, Boehler a été écarté de son poste cette semaine, officiellement pour des raisons de « conflit d’intérêts » l’obligeant à quitter son entreprise, mais le timing de son départ ne laisse place à aucun doute.

Pendant ce temps, une délégation du Hamas se trouve au Caire, et Israël attend sa réponse concernant la nouvelle offre. Cette proposition prévoit la libération de 11 otages vivants et 16 corps, accompagnée d’une extension du cessez-le-feu d’environ 40 jours, jusqu’à la fin du Ramadan et de Pessa’h. Bien que présentée comme une initiative des médiateurs, elle provient en réalité de Witkoff et ressemble fortement à son plan initial :

  1. Libération de la moitié des otages vivants et des corps en premier.
  2. Prolongation de la trêve jusqu’à la fin de Pessa’h.
  3. Libération du reste des otages si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent.

Les inquiétudes et la colère des familles d’otages

Le retour à cette proposition semble être une réaction au rejet par le Hamas d’offres plus limitées. Le Hamas avait refusé un plan prévoyant la libération d’environ cinq otages vivants seulement, ce qui pose la question : pourquoi accepterait-il une offre plus large aujourd’hui ?

De son côté, le Hamas considère cette prolongation de 40 jours comme une tactique israélo-américaine et exige des garanties américaines sur l’arrêt définitif des combats et la transition vers la deuxième phase de l’accord.

Les familles des otages, elles, sont de plus en plus frustrées par cette approche progressive et dénoncent une « stratégie du salami », où chaque otage est négocié séparément. Elles réclament un accord global garantissant la libération de tous les otages en une seule fois.

Vers une reprise des combats ?

Face à l’impasse, l’option d’un retour aux opérations militaires se profile. Ce sujet sera largement débattu ce soir lors d’une réunion dirigée par le Premier ministre Netanyahou, en présence de plusieurs ministres influents, dont :

  • Israël Katz (ministre des Affaires étrangères),
  • Gideon Saar (ancien ministre de la Justice),
  • Bezalel Smotrich (ministre des Finances),
  • Ron Dermer (conseiller stratégique de Netanyahou),
  • Aryeh Derhy (chef du parti Shas).

Sont également conviés :

  • Le chef du Mossad, Dedi Barnea,
  • Le directeur du Shin Bet, Ronen Bar,
  • Le général à la retraite Nitzan Alon,
  • Le chef d’état-major de Tsahal, Eyal Zamir.

Les discussions porteront sur les différentes options militaires, allant de :

  1. Une reprise progressive des combats,
  2. Des frappes ciblées contre des cibles stratégiques du Hamas,
  3. Jusqu’à une offensive terrestre plus large.

Conclusion : un bras de fer aux multiples enjeux

Avec la fermeté persistante du Hamas et l’incapacité des négociations à avancer, Israël pourrait bientôt reprendre les opérations militaires. Dans le même temps, les États-Unis tentent de rectifier leurs erreurs passées et de rétablir une position plus alignée avec Israël.

Le Hamas, de son côté, mise sur le temps et cherche à obtenir un cessez-le-feu durable avant de lâcher ses derniers otages. Les prochains jours seront donc cruciaux pour déterminer si la diplomatie peut encore fonctionner – ou si la guerre reprendra.

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