Par Shachar Kleiman
Le journal londonien Al-Arab a rapporté mercredi que les Etats-Unis cherchaient à tirer profit de la défaite du Hezbollah au Liban et de l’effondrement du régime Assad en Syrie. Selon le journal, les responsables américains exerceraient des pressions sur le gouvernement irakien pour qu’il avance dans le démantèlement des milices pro-iraniennes. Une grande partie de ces pressions est dirigée contre le Premier ministre irakien Mohammed Shia’ Al-Sudani (notre photo).
Des sources irakiennes ont indiqué qu’Al-Sudani se trouve dans une position difficile à la suite d’une récente réunion avec une délégation dirigée par le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Blinken l’aurait appelé à prendre des mesures rapides et décisives contre ces milices. La principale demande, selon ces sources, est que le gouvernement irakien adopte une résolution ordonnant le démantèlement immédiat des milices et de cibler tout groupe refusant de rendre ses armes à l’État. Sur cette question, les États-Unis ont mis l’accent sur la tolérance zéro en matière de flexibilité.
La visite secrète de Blinken à Bagdad vendredi dernier, au cours de laquelle il a exhorté l’Irak à adopter des mesures dures contre les milices pro-iraniennes, aurait eu lieu quelques jours seulement après l’effondrement du régime d’Assad en Syrie. Cette initiative visant à démanteler les milices s’inscrit dans un effort plus large visant à affaiblir la stratégie de l’Iran, qui s’appuie largement sur des organisations terroristes dans différentes régions pour consolider son influence.
Al-Arab a toutefois précisé que le démantèlement de ces milices nécessiterait une fatwa de l’ayatollah Ali al-Sistani, le plus haut dignitaire chiite irakien. Une telle fatwa semble peu probable, compte tenu des récents contacts avec al-Sistani à l’étranger, notamment des rencontres avec des représentants de l’ONU.
Le rapport indique que le représentant de l’ONU Mohammed Al-Hassan a eu des discussions avec al-Sistani sur les mesures possibles pour éloigner l’Irak des conflits et des crises qui pourraient avoir un impact sur le pays. Al-Hassan a souligné l’état précaire de la région et a exprimé l’espoir que les dirigeants irakiens puissent éloigner le pays des enchevêtrements du conflit régional plus large.
Des sources irakiennes ont révélé que certaines milices avaient été informées de la position américaine et avaient commencé à préparer des déclarations signalant leur intention de prendre leurs distances avec l’Iran. Ces déclarations souligneraient leur engagement envers la politique officielle de non-intervention de l’Irak en Syrie. Néanmoins, le démantèlement complet de ces milices ou l’abandon de leurs armes reste une perspective difficile, même si cela pourrait les protéger d’éventuelles frappes israéliennes ou américaines.
Il convient de noter que, bien que la pression américaine se soit intensifiée, les milices pro-iraniennes en Irak se sont abstenues de lancer des drones vers Israël ces dernières semaines.