Les États du Golfe pressent Washington d’éviter une escalade : Israël et les sites pétroliers iraniens au cœur des préoccupations
Face à l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran, plusieurs États du Golfe, dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, intensifient leurs efforts diplomatiques pour éviter une confrontation directe. Selon des sources régionales, ces pays craignent que leurs infrastructures pétrolières ne deviennent des cibles potentielles des alliés de l’Iran si un conflit éclate, et ont ainsi fait pression sur les États-Unis pour empêcher une attaque israélienne contre les installations pétrolières iraniennes.
Les tensions sont montées d’un cran en prévision d’une attaque israélienne en réponse à des tirs de missiles iraniens. Israël a promis de riposter, tandis que l’Iran a menacé de représailles massives, soulevant des craintes d’une guerre plus large dans la région. Selon un diplomate iranien, lors de discussions récentes, Téhéran a averti l’Arabie saoudite que la sécurité de ses installations pétrolières ne pouvait être garantie si Israël recevait un soutien logistique pour une attaque. Ali Shihabi, analyste saoudien, a souligné la gravité du message iranien : tout soutien à Israël serait considéré comme un casus belli.
L’Iran a également mis en garde contre une possible réaction de ses alliés régionaux, notamment en Irak et au Yémen, si des pays du Golfe devaient ouvrir leur espace aérien à des avions israéliens. Ces avertissements illustrent la complexité des relations diplomatiques et militaires dans cette zone stratégique, où les alliances et les antagonismes se chevauchent.
La question d’une frappe israélienne contre l’Iran a dominé les discussions entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et Abbas Araqchi, le ministre iranien des Affaires étrangères, lors de sa tournée dans les pays du Golfe cette semaine. L’objectif de cette tournée, selon des sources régionales, était de rallier un soutien contre une éventuelle offensive israélienne.
Jonathan Panikoff, ancien haut responsable du renseignement américain et analyste au sein du groupe de réflexion Atlantic Council, estime que la préoccupation des États du Golfe sera au cœur des échanges diplomatiques avec Israël. Ces discussions pourraient viser à dissuader Israël d’opter pour une réponse militaire trop agressive, afin d’éviter une escalade incontrôlée.
En cas de conflit, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dominée par l’Arabie saoudite, disposerait de capacités de production suffisantes pour compenser une éventuelle baisse de l’offre iranienne. Cependant, la majorité de ces capacités de réserve se trouvent dans les pays du Golfe. Si les infrastructures pétrolières saoudiennes ou émiraties venaient à être visées par des attaques, cela pourrait entraîner une crise d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Un expert du Golfe a confirmé que les pays de la région refusent catégoriquement de permettre à Israël d’utiliser leur espace aérien pour des frappes contre l’Iran. Il a ajouté que ces nations espèrent également que les sites pétroliers resteront hors de portée des représailles iraniennes.
Malgré ce refus catégorique des États du Golfe, Israël dispose d’autres options. Les analystes estiment que l’État hébreu pourrait contourner les espaces aériens fermés en survolant la Jordanie ou l’Irak, voire en utilisant ses capacités de ravitaillement en vol pour mener des opérations via la mer Rouge et l’océan Indien.
Les tensions entre Israël et l’Iran continuent de croître, avec le risque d’une escalade régionale majeure. Les États du Golfe, conscients de leur vulnérabilité en tant que puissances pétrolières, cherchent à éviter une confrontation qui pourrait avoir des répercussions dévastatrices pour leurs économies et leur sécurité. Reste à voir si leurs efforts diplomatiques réussiront à influencer la trajectoire de ce conflit latent.
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