Les tensions montent au sein des alliances régionales de l’Iran, notamment avec le Hezbollah et le Hamas, suite à la position de Téhéran en faveur d’une réponse mesurée face aux récentes actions d’Israël. Selon un rapport publié par le journal koweïtien al-Jarida, cette attitude prudente, malgré les éliminations de Fuad Shukr, un haut responsable du Hezbollah, et d’Ismail Haniyeh, une figure politique clé du Hamas, a provoqué un mécontentement croissant parmi les alliés de l’Iran.
La situation s’est intensifiée lors d’une réunion tendue à Téhéran, dimanche dernier, qui a rassemblé des représentants du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique palestinien, de diverses factions irakiennes ainsi que des Houthis. D’après une source au sein de la Force Quds des Gardiens de la révolution iranienne, la rencontre a rapidement dégénéré en un affrontement verbal, témoignant de fractures profondes au sein de cette alliance stratégique. Certains participants, furieux, ont même quitté la réunion précipitamment.
Le Hamas, en particulier, a exprimé son exigence de voir l’assassinat de Netanyahou en représailles à la mort de Haniyeh, posant un ultimatum : sans cette action, le mouvement ne soutiendrait pas la stratégie iranienne. De leur côté, les représentants du Hezbollah ont manifesté leur crainte qu’une trop grande prudence n’encourage des actions non coordonnées de la part de certains de leurs membres, ce qui pourrait entraîner des attaques imprévisibles, notamment contre des cibles comme Haïfa et Tel-Aviv.
Téhéran, conscient des risques d’escalade incontrôlée, s’inquiète de plus en plus de la possibilité que ses alliés prennent des initiatives sans consultation préalable, ce qui pourrait entraîner des conséquences graves. Cette préoccupation est d’autant plus grande après les événements du 7 octobre, où le Hamas a agi de manière indépendante, créant une situation particulièrement dangereuse.
Ainsi, cette crise au sein de l’axe de résistance montre les défis auxquels l’Iran est confronté pour maintenir l’unité de ses alliances tout en gérant les tensions avec Israël de manière stratégique. La question reste ouverte sur la capacité de Téhéran à contenir l’impatience de ses alliés sans provoquer une rupture définitive.
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