Préoccupations humanitaires et tensions diplomatiques : le dialogue entre Washington et Jérusalem »
La guerre en cours entre le Hamas et Israël, qui a débuté il y a un mois, continue de susciter des inquiétudes et des interrogations. Alors qu’Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, il doit également faire face à un autre front diplomatique, notamment en ce qui concerne ses relations avec les États-Unis.
Yaki Dayan, ancien chef de cabinet des ministres israéliens des Affaires étrangères Silvan Shalom et Tzipi Livni, et ancien consul général israélien à Los Angeles, a souligné l’importance du soutien américain. Selon lui, il s’agit du soutien le plus substantiel que les États-Unis aient jamais apporté à Israël, malgré quelques différences tactiques et stratégiques.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est rendu en Israël à trois reprises depuis le début du conflit. Lors de sa dernière visite, il a reconnu la nécessité pour Israël de lutter contre le Hamas, tout en appelant à une pause humanitaire pour permettre l’acheminement d’aide aux civils de la bande de Gaza qui ne sont pas impliqués dans le conflit. Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rejeté cette demande, affirmant qu’Israël n’accepterait aucune concession humanitaire tant que les otages du Hamas, au nombre de plus de 240, ne seraient pas libérés.
Marc Zell, vice-président des Républicains d’outre-mer et coprésident des Républicains d’outre-mer israélien, a souligné la position américaine, qui fournit un soutien important à Israël tout en soulignant la nécessité de la modération dans l’offensive à Gaza et le respect des responsabilités humanitaires en vertu du droit international.
L’opinion publique israélienne se montre largement opposée à l’aide humanitaire à Gaza tant que les otages ne sont pas libérés, et que leur sort demeure incertain. Cependant, les désaccords entre l’administration Biden et le gouvernement Netanyahou ne se limitent pas à la question humanitaire. Ils englobent également des différences tactiques concernant l’étendue des dommages collatéraux causés aux civils palestiniens non impliqués dans le conflit, ainsi qu’une divergence stratégique plus large sur la manière de sortir de la crise et sur l’avenir de Gaza et de la région après le conflit.
Antony Blinken a également exprimé son impatience à voir ce qui se passera après la fin des hostilités entre Israël et le Hamas, tout en soulignant la nécessité d’une solution diplomatique pour éviter une catastrophe humanitaire.
L’ancien président américain Barack Obama a ajouté sa voix à la discussion en reconnaissant la complexité du conflit israélo-palestinien et en appelant à la reconnaissance de cette complexité. Bien que son mandat soit révolu, Barack Obama demeure une figure influente aux États-Unis, et ses propos reflètent en partie la position actuelle de l’administration américaine.
Le soutien américain à Israël est inestimable, mais il comporte des limites, et il est assorti de contraintes. Les États-Unis ont fourni une aide militaire importante à Israël, et la Chambre des représentants américaine a approuvé une aide militaire de 14 milliards de dollars en plus de l’aide annuelle déjà fournie.
Eran Ezion, ancien chef adjoint du Conseil de sécurité nationale d’Israël, souligne la dépendance politique et militaire d’Israël vis-à-vis des États-Unis, une dépendance mise en évidence par le conflit en cours. Le dialogue entre Washington et Jérusalem se poursuit, et les défis diplomatiques et humanitaires demeurent au cœur des préoccupations, tout en mettant en lumière les tensions et les nuances qui caractérisent cette relation cruciale.
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