Aucune population civile ne peut être tenue pour non responsable du pouvoir qu’elle s’est choisie. Il y a des résistants et des opposants dans tous les régimes totalitaires, y compris les plus cruels, comme l’Allemagne nazie, où Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. On attend toujours de voir se lever des gazaouis opposés au Hamas… Extrait d’un article paru dans Israël Magazine.
La guerre actuelle montre les limites et les ambiguïtés de la notion de “civils innocents” dans le cas des habitants de Gaza. Comme l’ont en effet rapporté des dizaines de soldats et d’officiers présents dans la bande de Gaza, la plupart des civils s’identifient, dans une mesure plus ou moins grande, au Hamas et à ses objectifs. En réalité, la notion même de “civils non impliqués” est étrangère à la doctrine du djihad dans l’islam, doctrine dans laquelle les habitants de Gaza sont éduqués et qu’ils appliquent. Le djihad est en effet devenu à l’époque contemporaine – sous l’inspiration des théoriciens de l’islam radical – une obligation individuelle (fard ‘ayn) qui s’applique à tous.
Pratiquement, cela se traduit dans le fait que la plupart des assaillants du 7 octobre n’étaient pas des terroristes du Hamas portant un uniforme, mais bien des civils de Gaza, qui se sont joints à la razzia et aux exactions perpétrées contre Israël. Ce constat est lourd de conséquences, et il ne doit pas être oublié, sous peine de commettre une erreur d’appréciation cruciale. La guerre actuelle n’oppose en effet pas seulement Israël au Hamas, mais bien à Gaza et à sa population. Ce constat a été confirmé sur le terrain par le fait que des armes et des munitions ont été trouvées dans la plupart des maisons de Gaza, y compris cachées sous les lits d’enfants…
Comme le rapportait récemment le journaliste de la 13e chaîne et soldat de réserve Roï Yanovsky, “Dans tous les quartiers où nous avons été, il y a des sites militaires du Hamas avec des armes, des tunnels, des explosifs, des rampes de lancement de roquettes et tout cela dans les maisons. Dans certaines, se trouvent des ouvertures dans les murs pour passer d’un bâtiment à un autre. Les habitants de Gaza qui vivent dans ces zones de guerre, le savent. Ils ont reçu une quantité innombrable d’avertissements les appelant à évacuer, bien avant que Tsahal n’entame son offensive terrestre. Ceux qui ont décidé de rester sont soit des hommes du Hamas, soit des gens qui ont pris cette décision en sachant que les lieux étaient étaient utilisés par le Hamas et donc une zone de combat”[1].
Ce que signifie ce témoignage éloquent, c’est que la plupart des civils de Gaza sont loin d’être “innocents”. Ils ont en fait pris fait et cause pour le Hamas et sont ainsi devenus ses supplétifs. Comme l’explique encore Yanovsky, “le cercle qui permet au Hamas d’agir est beaucoup plus large que ses dizaines de milliers de terroristes. L’idéologie du Hamas se trouve dans toutes les maisons, dans les tableaux, dans les documents de propagande. Le Hamas à Gaza c’est comme Messi en Argentine”. Ou, pour dire les choses autrement, les terroristes du Hamas sont à Gaza comme “un poisson dans l’eau”, selon l’expression du président Mao Zedong. Aucune population civile ne peut être tenue pour non responsable du pouvoir qu’elle s’est choisie. Il y a des résistants et des opposants dans tous les régimes totalitaires, y compris les plus cruels, comme l’Allemagne nazie, où Hitler a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. On attend toujours de voir se lever des gazaouis opposés au Hamas…