Les « Bibistes » du système judiciaire

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L’accumulation des affaires révélées ces derniers jours autour du juge Yits’hak Amit soulève de sérieuses questions sur le comportement de ses partisans, tant au sein du système judiciaire que dans la sphère politique. L’avocat Nathan Rosenblatt propose une analyse approfondie des affaires tumultueuses.

Me Natan Rosenblatt

Que n’a-t-on pas dit sur les partisans de Netanyahou ? Qu’ils ignorent ses défauts, qu’ils le soutiennent automatiquement, même lorsqu’il est prouvé qu’il n’a pas dit la vérité. Peu importe les faits – ils affirmeront toujours qu’ »il n’y a rien, car il n’y avait rien. »

Il s’avère que l’autre camp agit exactement de la même manière, mais de façon bien pire. Ils restent de marbre face aux récentes révélations sur l’affaire Yits’hak Amit, qui semble bien plus grave qu’une simple infraction mineure de construction illégale. Cette affaire est entachée de corruption au premier degré – au minimum par un aveuglement délibéré, voire par une implication active.

Au début, il était question d’une affaire remontant à de nombreuses années, lorsque son frère utilisait leur ancien nom de famille, Goldfreund (« des amis qui valent de l’or », en traduction libre du yiddish – une coïncidence, vraiment ? – NDLR : il nous semble que c’est mal traduit, mais qu’il signifie « aimant l’or »). Il était encore possible de croire qu’il ne savait pas, qu’il n’y avait pas prêté attention ou qu’il n’avait aucune idée de ce qui se passait autour de lui. Ce même raisonnement a été appliqué à d’autres, comme Netanyahou, qui affirme souvent ignorer les actions de sa famille en son nom.

Cependant, ces derniers jours, les soupçons se sont renforcés, indiquant que des actes inappropriés ont bel et bien été commis, des actes indignes de tout citoyen – et à plus forte raison d’un juge. Cela est encore plus vrai pour quelqu’un prétendant occuper la position au sommet de la pyramide de l’intégrité absolue.

Ce n’est pas la première fois que des révélations désagréables concernant des juges émergent. Par le passé, des juges de haut rang ont même été envoyés en prison (même si ce scénario semble peu probable ici, l’affaire restant relativement mineure). Les juges sont des êtres humains, susceptibles de trébucher comme n’importe quel délinquant lambda. La question est de savoir comment le système traite un dossier lorsque des soupçons apparaissent.

Ces deux derniers jours, nous avons vu des défenseurs surgir de toutes parts pour protéger leur collègue, sans même examiner les faits. La conseillère juridique a même ordonné la convocation du comité de sélection pour nommer le juge Amit dès ce dimanche, apparemment par crainte que d’autres « lapins » ne soient tirés du chapeau.

Beaucoup comparent cette affaire à celle de Netanyahou, mais c’est une erreur. Les attentes envers un politicien sont bien moindres. Il est soumis au jugement du public et, s’il est élu à la majorité, il devient leader. Une fois arrivé au pouvoir, une grande partie de ses fautes est pardonnée, comme cela se passe partout dans le monde, y compris aux États-Unis. Mais un juge, c’est une toute autre histoire. Un président de la Cour suprême doit être irréprochable à 100 %, sinon il est totalement inapte à la fonction.

Tout le monde observe comment cette affaire est traitée par rapport à celle d’un Premier ministre. On voit comment l’un est pourchassé, tandis que l’autre est couvert, et cela révèle la réalité dans laquelle nous vivons et la confiance que l’on peut accorder à la Cour suprême – pour la gloire de l’État d’Israël.

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