L’envoi des explorateurs en Terre sainte

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Autour de la table de Chabbath, n° 442 Chela’h

Notre paracha est très intéressante puisqu’elle décrit avec force détails l’envoi d’explorateurs en Terre sainte. La raison de leur mission était de connaitre la manière la plus efficiente pour conquérir le pays des 7 peuples (le Palestinien, le Gazaéen ; le Hezboléen et j’en passe… Smille… S’il est encore permis de sourire à notre époque). Et surtout que nos fins analystes géopolitiques – qui nous suivent à la trace depuis déjà de nombreuses années – ne viennent pas penser que notre section est la preuve par A plus B que nous sommes un peuple « fier et dominateur » depuis les temps antiques – et que le grand général ne s’était pas trompé-…

La « magnifique table du Chabbath répond que le contraire est vrai. En effet, c’est Hachem qui a choisi son peuple et c’est Lui qui nous a octroyé la Terre promise. Donc, si le conflit est tellement exacerbé c’est peut-être dû, en  partie, au fait que les dirigeants du pays où les Yeux d’Hachem scrutent depuis le début de l’année jusqu’à sa fin ne tiennent pas un discours adéquat. Car c’est écrit noir sur blanc dans un Livre qui a déjà été tiré au milliard d’exemplaires (bien plus encore qu’autour de la paracha tome 1… et on attends toujours avec impatience le tome 2) que c’est Hachem qui a donné ce pays aux descendants des saints Patriarches et non à Yichma’ël ou ‘Essav.

Seulement votre bulletin préféré ne fait pas que de la géopolitique mais s’occupe de choses bien plus élevées. La paracha commence par l’envoi des 12 explorateurs. Nous sommes la deuxième année de la sortie d’Égypte et Moché Rabbénou choisit 12 hommes de haut niveau. Le but était de voir la meilleur façon d’entrer en Erets. Apres 40 jours de marche en long et en large, les explorateurs reviendront au campement avec une analyse des plus catastrophique (pire encore que les dossiers du « Nouvelle Obs » sur le moyen-orient ou de « Libé »… bonjour les dégâts). Ils dirent : des géants peuplent le pays, des forteresses entourent chaque villes (donc c’est impossible de les conquérir), à chaque endroit il y avait des enterrements. C’est la preuve que le pays n’est pas fait pour nous : on ne doit pas y monter ! Un vent de révolte souffla alors dans le campement et au final Hachem punira les détracteurs tandis que la communauté écopera de 40 années de tribulations dans le désert (c’est uniquement la nouvelle génération âgée de moins de vingt ans qui aura l’honneur de monter en Erets).

Les commentateurs se sont penchés sur ce phénomène : comment des gens Tsadikim ont pu tomber dans la médisance sur la Terre sainte alors qu’ils savaient qu’elle avait été attribué par Hachem au Clall Israël ?

Le Messilath Yecharim (ch. 11 vers la fin) rapporte les paroles du saint Zohar (Chla’h) : les explorateurs ont péché par un trop plein d’orgueil. Ils ont eu peur qu’à leur rentrée, ils ne perdent toutes leurs prérogatives en tant que dirigeant. Le Messilath Yecharim enseigne : « C’est un grand principe dans la vie : la course aux honneurs pousse l’homme dans de nombreux domaines de sa vie. Sans cette Mida (trait de caractère), l’être humain serait heureux d’une nourriture des plus simples, d’une habitation modeste et d’un habit simple. L’homme ne ferait pas la course au ‘Toujours Plus’ et son travail serait beaucoup moins prenant. Seulement l’homme ne supporte pas se voir plus bas que son ami. Donc pour recevoir l’honneur de ses connaissances, l’homme achètera la plus belle voiture, la belle maison ou les plus beaux habits.

Un exemple assez édifiant est donné par la Guemara (Sanhédrin 102.) au sujet d’un roi pécheur d’Israël : Jéroboam (à cette époque reculé le Yétser de l’homme (mauvais penchant) était particulièrement aiguisé dans le domaine du culte idolâtre. La magie noire, les forces maléfiques avaient des capacités saisissantes, mieux encore que les films d’Hollywood, et les gens les servaient de tout leur cœur…). Les Sages enseignent qu’à un moment donné Hachem a pris ce roi par son vêtement (image saisissante qui montre qu’Hachem a essayé de l’amener à faire Techouva) et lui a dit : « Si tu reviens de ton mauvais chemin, alors Moi, toi et David Ben Yichaï se promèneront dans le gan Eden« . Jéroboam a demandé : « Qui sera le premier ? » et Hachem répondit : « David Ben Yichaï ». Jéroboam répondit dans son grand orgueil : »Si c’est ainsi, je refuse ! ». Jéroboam a donc refusé l’ultime mérite et bonheur de profiter de Hachem a ses cotés dans le Gan Eden car le roi David passait premier. C’est une preuve que pour un peu d’honneurs, un homme est prêt à tout perdre : jusqu’à son monde futur (Jéroboam est un des rois d’Israël qui n’a pas droit au ‘Olam Haba).

Mori verabbi rav Mordechai Broïde zatsal avait l’habitude de dire sur ce passage que Hachem avait dit, au départ, Moi, toi et David se promèneront… C’est-à-dire que Jéroboam avait entendu de la bouche du Saint Béni Soit Il qu’il passera en premier. Seulement le roi voulait entendre de la « Bouche » de Hachem qu’il passerait devant David. Les honneurs sont doux aux oreilles de l’orgueilleux. Et pour pas grand-chose, il a tout perdu.

Et puisque j’ai mentionné le souvenir du regretté rav Broïde  je me permettrais de rapporter quelques anecdotes sur cette grande figure qui vient de disparaître – nous sommes dans ses Chlochim. Votre serviteur a étudié de nombreuses années dans son Collel de la ville d’Elad.

Le rav Broïde y étudiait tous les jours depuis le matin (9h) jusqu’au soir. Jusqu’à son grand âge, il est parti à 84 ans, il se rendait tous les jours à sa Yechiva. Toute la journée, jusqu’à son dernier jour  il donnait des cours aux élèves, mariés ou non, et il donnait des cours de Moussar une fois dans la semaine. Tout cela, depuis des décennies. A l’âgé de trente ans, il avait déjà ouvert une Yechiva à Pétah Tikva. Ses Tefiloth étaient mémorables, chaque prière durait pas moins de 20/25 minutes, son Kiriat Chema : 6/7 minutes… Pour se rendre au Collel le matin, ses dernières années- il prenait un taxi de Bné Brak (qu’il payait avec ses deniers) tandis qu’au retour, le soir entre 20 et 21 heures, il prenait l’autobus jusqu’à son dernier jour. Les élèves lui demandèrent pourquoi le rav ne prenait pas un taxi au retour ? Il répondit : le matin je viens pour étudier la Tora du Ribono chel ‘Olam : un homme doit être prêt à tout dépenser pour la Tora de Hachem. Pour le retour, je rentre à la maison ce n’est plus pour l’étude de la Tora. Le rav n’a jamais mis de l’argent de côté pour ses vieux jours. Tout argent récolté était alloué aux paiements des Avrekhim et pour sa Yechiva depuis déjà 50 ans. Il n’a jamais eu de voiture ni n’a cherché la grande vie et les honneurs… Que son souvenir soit source de bénédiction pour sa famille, la rabbanith, ses élèves et le Clall Israël.

Seulement les Sages enseignent qu’il existe tout de même un véritable Kavod sur terre ; ce sont les honneurs que l’on doit aux Talmidé ‘Hakhamim, ceux qui étudient la Tora. Toutes les autres marques de Kavod que l’on peut faire à un homme pour ses réussites, son argent, son intelligence ne sont pas propre à sa personne. Lorsque l’on fait les honneurs à un homme nanti, on le fait par à rapport à ses biens et ce n’est pas une véritable acquisition de la personne. Tandis que la Tora, qui est la connaissance de Hachem, apprise par le Talmid ‘Hakham fait ‘un’ avec sa personnalité (Pirké Avoth 6.3).

Le Sippour

Comment faire pour EVITER la violence d’une agressions et la prison pour l’agresseur par le dialogue.

Notre histoire se déroule dans la grande métropole londonienne d’Angleterre (on souhaitera par la même occasion beaucoup de courage à nos frères d’Outre-manche). Là-bas, dans un des quartiers juifs de la ville, Standford Hill, il est 23h30. Le dernier Minian du quartier se conclut, et tout le public repart chez soi. Parmi les fidèles, se trouve un homme très nanti de la communauté, s’appelant Isaac, qui va récupérer sa magnifique voiture garée à quelques rue adjacentes. Seulement, au moment où il s’approche de son véhicule TROIS gaillards font éruption juste derrière sa voiture. L’un des trois le frappe fort sur le dos en lui disant : « Hy! Tu veux bien me donner ton argent !? Si tu as une objection on te le prendra après ton enterrement! »

La manière dite ne laissait aucun doute sur les intentions terribles de la bande…. De plus notre homme avait en sa possession une sacoche avec une très forte somme d’argent. Notre Juif leva les yeux au ciel afin que le Tout Puissant ait pitié de lui. Il essaya alors de ne pas perdre complètement son sang froid, se ressaisit et lança au chef de la bande : « Dis-moi, tu me parais un homme bon dans le fond. Tu n’as pas la trempe de tuer un homme de sang froid, dis-moi, pourquoi tu veux cet argent ? Et quels sont tes besoins, je suis prêt à t’aider ». Le chef de la bande était désarçonné par une telle attitude. En général, les gens hurlaient ou se débattaient mais jamais ils ne répondaient de cette manière. Le voyou dit  « J’ai besoin de… boire. Et je n’ai pas l’argent pour acheter ma bouteille » Isaac lui demanda : combien coûte ta boisson ? Il répondit :5 livres. Notre Juif lui tendit alors un billet de 10 livres. Le gentil acquiesça, prit le billet et repartit avec ses acolytes, alcooliques dans l’âme. Notre Juif est encore tout étourdi de ce qui vient de se passer, lève les yeux au ciel avec une grande prière de remerciement. Isaac encore tout tremblant prend sa voiture et repart à la maison. Cette nuit, il eut beaucoup de mal à trouver le sommeil… A 5h15 comme tous les jours notre juif repart pour la Choule à la prière du Nets (à l’heure du levée du soleil). Il gare sa voiture au même endroit où il y a à peine quelques heures s’était déroulé le prodige. Il sort de sa voiture et se dirige vers la Choule. Or, une nouvelle fois son cœur commence à battre à 150. En face de lui se trouve de nouveau le chef de la bande de la veille. Notre Juif ne sait pas ce qui l’attend, il fait le « Chema Israël » entre ses dents. Et voilà que le gaillard vient en sa direction et lui tend… 5 livres sterling. Il rajouta : ‘Je t’avais dit que je n’avais besoin que de 5 livres pour acheter ma bouteille donc je te rends la monnaie’. Isaac est bouche bée, comment un bandit lui tend la monnaie de son larcin ? C’est alors que notre Juif lui demande qu’est-ce qui se passe pour que je te rencontre deux fois en moins de 12 heures ? Le gaillard lui donnera son explication : ‘Voilà, je suis un étudiant en fac qui n’a pas tellement réussi dans les études… Or, tout mon entourage m’a bien fait ressentir mes déboires dans mon cursus éducatif… A cause de tout cela, j’ai commencé à boire le soir afin d’oublier mes échecs.. Seulement, avec le temps, j’ai commencé à devenir accroc de ma bouteille et je ne pouvais plus m’en passer. J’ai commencé à faire des petits larcins afin d’assouvir mes besoins. Hier, je t’ai observé avec ta belle voiture et ta sacoche remplie de sterlings, j’aurais pu en finir avec toi en un clin d’œil ! Seulement, j’ai entendu de toi quelque choses que JAMAIS je n’ai jamais entendu de personne : tu m’as dit ‘Tu sembles un homme bon/Faire un tel braquage n’est pas convenable de ta part.' » Cela fait des années que j’attends que quelqu’un me dise ces mots. Tous les jours j’entends que je suis un nul, un double zéro, un bon à rien… Et voilà qu’au milieu de la nuit j’entends enfin quelque chose de bon à mon sujet. C’est à ce moment que je me suis dit dans mon fort intérieur que je ne te toucherai pas. J’ai pris l’argent pour ma dose, mais je tiens à te rendre la monnaie. »

Et après ces aveux, le gaillard essuiera des petites larmes qui coulaient sur son visage et il déguerpit. Et notre bon Juif arriva finalement sans encombre à la Choule et il raconta à tout le monde son aventure. Fin de l’histoire vraie.

On voit de cela combien de simples mots peuvent opérer une véritable révolution auprès d’hommes qui sont tombés très, très bas. Donc on fera un petit exercice de logique. Si déjà pour des bandits de grands chemins des simples mots ont le pouvoir de faire sortir le bien enfoui bien profondément dans leur cœur obstrué… Alors pour nous, Lehavdil élef havdaloth, la parole au sein de nos familles, de nos proches, (en particulier de nos épouses) aura le pouvoir d’élever très haut notre entourage !

Chabat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

David Gold soffer

tél:00972 55 677 87 47 email : dbgo36@gmail.com

Une grande bénédiction à mon frère Israël Gold et à son épouse (Beriha-Beth Chemech) à l’occasion du mariage de leur fils Yoram Néro Yaïr. Qu’il mérite de bâtir une maison dans la tradition et une descendance dans la Tora et les Mitsvots Mazel Tov !

Une tefila pour la protection du Clall Israel et de tous les soldats depuis le nord jusqu’au sud et le retour sain et sauf des captifs emprisonnés à Gaza.

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