Inutile de préciser que cet enterrement a été l’un des plus importants que le pays ait connu dans les dernières années. Du reste, les média locaux n’ont cessé de parler de cet événement, à la Une de leurs éditions, et même en direct à la radio nationale, ce qui est tout de même assez rare.
L’ensemble de la région du centre du pays, le Gouch Dan, a été bloqué par l’arrivée d’une très grande foule en provenance des divers centres orthodoxes du pays, et a impliqué une grande préparation sur le plan sécuritaire de la part des services de police (on se souvient de l’accident arrivé lors de l’enterrement du rav Wozhner zatsal, quand un jeune a été écrasé par la foule).
Bien que le rav soit décédé à l’hôpital de Bené Brak, à Mayané haYechoua’, son corps a été ramené à son domicile, au 5, re’hov ‘Hazon Ich, à Bené Brak. L’enterrement est parti de là, pour arriver au cimetière de Ponievezh, situé à l’autre bout de cette grande artère de Bené Brak, à un kilomètre et demie plus loin.
Toutefois, le présent événement a été mené de manière assez exceptionnelle : le corps a été mis en terre avec la présence de la famille et de quelques proches, mais pas du public, ainsi qu’on peut le constater sur la photo publiée ici ! Ceci a laissé les 400-500.000 personnes hors du cimetière – qui, du reste, ne pouvait évidemment pas contenir une telle foule. Il n’a été autorisé à passer devant la tombe qu’après cela.
Autre élément qui sort du commun : le rav a laissé un « testament », qui a été lu lors de l’enterrement. Il est remarquable.
Le testament de rav Steinmann :
- Je demande instamment que l’on ne prononce pas d’oraison funèbre.
- Ne rien écrire sur moi dans les journaux.
- Ne pas annoncer l’enterrement par voie oralement ou par affiches. Dix personnes qui assistent à l’enterrement suffisent.
- Ne pas trainer pour l’enterrement, mais l’effectuer au plus vite.
- N’écrire sur la tombe aucun titre, juste : « Ici repose le rav Aharon Yehouda Leiv fils de Noa’h Tsvi Steinmann ».
- Ne pas investir dans une pierre tombale importante, la plus simple est la meilleure. Si l’on veut ajouter de l’argent, qu’on le donne aux pauvres.
- Durant les jours où l’on peut se rendre sur la tombe, qu’on le fasse, mais il vaut mieux plus étudier, et ne pas dire de paroles superflues.
- Si trouver un office où l’on peut officier est difficile, il vaut mieux étudier plus plutôt que d’en chercher.
- Je demande à quiconque veut faire quelque chose pour moi d’étudier un chapitre de Michna, et les filles de dire dix chapitres de Tehilim, même le Chabbath et les jours de fête.
- Je demande que l’on ne me donne pas le titre de tsadik afin que je n’aie pas à avoir honte dans le monde futur.
- Je demande avec insistance pardon de tous ceux que j’aie pu offenser ou que je lui doive de l’argent et que je l’ai oublié, et que l’on ne puisse plus exiger sa restitution. Que l’on me pardonne !
- Qu’aucun de mes descendants ne suive le corps, comme on le fait à Jérusalem.
- Parce que beaucoup se trompent à mon égard, je demande que l’on ne nomme pas d’enfants selon mon nom, mais je ne l’interdit pas.