Chim’on Peres a eu droit à un enterrement que peu de dirigeants d’Etat ont connu, en présence d’un nombre record de présidents et d’hommes politique du monde entier.
Pourquoi cela ? Il faut dire que Peres représentait aux yeux du monde un espoir de paix, auquel tous aspirent. La paix ! Qui n’en veut pas ?
Peres n’a cessé d’y croire, et d’œuvrer en sa faveur : Oslo, puis son centre de la paix, et ses contacts suivis avec tous les dirigeants importants du monde pour arriver à obtenir ce résultat fantastique.
Que faut-il en penser en vérité ? Certains commencent à parler, et à reprocher à Peres les centaines de morts que le projet de paix a engendrés directement ! S’il faut être honnête, il faut reconnaitre qu’une démarche de guerre et de tension avec les arabes aurait peut-être provoqué encore plus de morts, alors que, grâce à la tentative d’Oslo, il y en a eu peut-être moins. C’est en fait le risque que prend tout dirigeant politique : s’il lance ses armées dans le combat, il peut arriver à gagner et à faire régner la paix par la suite, mais cela peut coûter en vies humaines. Et s’il refuse le combat, cela peut être encore plus grave sur ce plan précis.
Mais il est vrai, à un niveau plus général, que ce projet de paix est une totale illusion : on ne peut réellement reprocher à un homme de gauche de ne pas y croire, et on ne peut que constater que c’est la vision de Peres qui lui a valu tous ces derniers honneurs, mais c’est ne pas comprendre ce que veut le monde arabe de nos jours ! C’est ignorer totalement la mentalité musulmane : l’islam n’acceptera la paix que le jour où l’Occident sera vaincu ! C’est n’est qu’alors que le monde reviendra au calme, quand tout le monde se pliera devant un islam triomphant !
Peres a totalement refusé de considérer cet aspect de la question, et le monde en a fait de même. On est venu ici pour saluer un prophète irraisonnable, un visionnaire fou, que rien au monde n’est parvenu à ébranler dans ses convictions. Et c’est inquiétant : c’est donc que le monde n’a pas encore compris ce qui est en train de se passer, et ce qui l’attend pour l’avenir !
La drôle de guerre, entre Rome et la Perse (Yoma 9a), bat son plein, mais une partie de ses principaux acteurs n’a pas encore pris conscience du combat dans lequel il est plongé.
