L’élimination du « boucher » du Hezbollah : un symbole de terreur en Syrie enfin neutralisé à Beyrouth
L’assassinat d’Hussein Ali Jandoor, surnommé « le boucher », a provoqué des réactions contrastées au sein du monde arabe, en particulier en Syrie. Cet homme, membre influent du Hezbollah, s’était tristement illustré durant la guerre civile syrienne, où il a joué un rôle clé dans des atrocités qui ont marqué la mémoire collective. En effet, Jandoor est accusé d’avoir affamé 40.000 Syriens dans la région de Madaya et d’avoir enterré vivants des blessés, ce qui lui a valu sa réputation sanguinaire.
L’annonce de sa mort parmi les 16 victimes de l’attaque survenue vendredi à Beyrouth, dans le quartier de Dahiya, a suscité une vague de soulagement en Syrie. Dans ce pays ravagé par la guerre, où les cicatrices des années de conflit restent ouvertes, la disparition de ce personnage cruel est perçue comme une forme de justice tardive.
Toutefois, les méthodes brutales employées par des membres du Hezbollah, comme Jandoor, ont profondément terni l’image de l’organisation dans une grande partie du monde arabe. Ce qui était autrefois perçu comme un mouvement de résistance face à Israël s’est transformé, aux yeux de nombreux Syriens et observateurs, en une milice aux pratiques inhumaines et destructrices. La participation du Hezbollah à la répression sanglante des opposants au régime syrien a laissé des séquelles profondes sur sa réputation, tant au Liban qu’à l’extérieur.
Malgré les critiques virulentes dont il fait l’objet en Syrie, le Hezbollah n’a pas hésité à exprimer sa tristesse et son respect suite à la mort de Jandoor. Dans un communiqué officiel, l’organisation a salué avec « fierté » celui qu’elle considérait comme un combattant fidèle à sa cause. Cette réaction contraste fortement avec les célébrations observées dans certaines parties de la Syrie, où l’élimination du « boucher » est vue comme une victoire contre la barbarie.
En somme, la mort d’Hussein Ali Jandoor met en lumière les divisions profondes et les perceptions opposées qui entourent le rôle du Hezbollah dans la région. Alors que certains pleurent la disparition d’un de leurs combattants, d’autres célèbrent la fin d’un homme synonyme de souffrance et de terreur pour des milliers de Syriens. Cette disparition soulève une fois de plus la question de l’héritage durable laissé par la guerre civile syrienne, ainsi que celle de la place du Hezbollah dans l’avenir incertain du Moyen-Orient.
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