Il y a plus de trente ans, ces « élites », qui se situaient en grande majorité à gauche de la scène politique israélienne (pensez à la « paix », comme si la plupart des citoyens des démocraties ne voulaient pas la paix), ont joué un rôle important pour convaincre le gouvernement israélien de signer les accords d’Oslo avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Yasser Arafat. On pensait alors que si l’on faisait venir l’OLP d’Arafat des pays arabes à Gaza et en Cisjordanie et que l’on aidait ces derniers à créer un gouvernement et une force de police, les Palestiniens renonceraient au terrorisme et à leur rêve de détruire Israël.
L’Autorité palestinienne, établie en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en 1994, n’avait aucune intention de faire la paix avec Israël et ne l’a toujours pas fait.
Les dirigeants palestiniens continuent de louer les terroristes en les qualifiant de « martyrs » et de « héros » et de verser des salaires mensuels à leurs familles.
De nombreuses « élites » israéliennes ont choisi de fermer les yeux sur le soutien des dirigeants palestiniens au terrorisme et à l’incitation à la violence et à la haine contre Israël. Certains militants pacifistes israéliens continuent de soutenir qu’Abbas, qui refuse depuis 2014 de reprendre les négociations de paix avec Israël, est en quelque sorte un partenaire de paix crédible.
« Il [Arafat] n’a pas négocié de bonne foi ; en fait, il n’a pas négocié du tout. Il a simplement continué à dire non à chaque offre, sans jamais faire de contre-proposition de sa part. » – L’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak, cité par Benny Morris lors d’entretiens réalisés fin mars et début avril 2002.
Le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005, qui avait pour objectif de permettre aux Palestiniens de créer un Dubaï sur la Méditerranée, a permis au Hamas et à d’autres groupes terroristes de transformer l’enclave côtière en une immense base pour le djihad (guerre sainte) contre Israël. Avec l’aide de l’Iran, les groupes terroristes ont fait entrer clandestinement des armes dans la bande de Gaza depuis l’Égypte, par des tunnels creusés sous la frontière, et ont appris à fabriquer des roquettes et des missiles. Les Gazaouis ont également construit un vaste réseau de tunnels dans toute la bande de Gaza, dont beaucoup s’étendent jusqu’en Égypte.
Il s’est avéré que la croyance des « élites » israéliennes selon laquelle l’expulsion des Juifs de la bande de Gaza contribuerait à la paix avec les Palestiniens était un mirage catastrophique.
Les Palestiniens n’ont pas vu dans le « désengagement » le signe qu’Israël souhaite la paix. Au contraire, beaucoup d’entre eux ont vu dans ce retrait une démonstration de faiblesse et un repli israélien face aux roquettes et aux attentats suicides. Les Palestiniens se sont dit : « Oh, ça marche ! Alors faisons-le encore plus ! »
De la même manière, l’Iran, le Qatar, le Hamas et le Hezbollah ont gagné en confiance grâce aux manifestations antigouvernementales actuelles en Israël, en particulier depuis que l’administration Biden-Harris a commencé à faire pression sur Israël pour qu’il fasse des concessions, mais jamais le Hamas, le Hezbollah, le Qatar ou l’Iran.
« Continuez à exercer une pression psychologique sur les familles [des otages], maintenant et pendant la première phase [du cessez-le-feu], afin que la pression publique sur le gouvernement ennemi augmente… Les forces arabes devraient servir de tampon pour empêcher l’ennemi [Israël] d’entrer après la fin de la guerre à Gaza, jusqu’à ce qu’ils [le Hamas] aient réorganisé leurs rangs et leurs capacités militaires. » — Document du Hamas, rédigé en mars pour le chef du groupe terroriste Yahya Sinwar, découvert sur un ordinateur qui lui appartiendrait et qui a été saisi par l’armée israélienne.
Les manifestants anti-gouvernementaux israéliens ont tort de blâmer Netanyahou pour l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le cessez-le-feu. Comme le montre le document du Hamas, c’est en réalité le groupe terroriste qui n’est pas pressé de parvenir à un accord. Le Hamas et les manifestants israéliens semblent espérer que les manifestations réussiront à renverser Netanyahou, afin que les Israéliens puissent élire un nouveau Premier ministre – un qui permettra au Hamas de se réarmer, de se regrouper et d’attaquer à nouveau, et qui permettra à la frontière d’Israël d’avoir un État palestinien engagé dans la destruction d’Israël et débarrassé des Juifs qui pourraient empêcher de nouvelles attaques.
Malheureusement, beaucoup de ceux qui manifestent aujourd’hui en Israël ne semblent pas se rendre compte qu’ils sont utilisés par le Hamas ; qu’ils sont tombés dans le piège du Hamas : celui de forcer à la démission un dirigeant, Netanyahou, qui réussit enfin à vaincre le Hamas.
Bassam Tawil est un Arabe musulman basé au Moyen-Orient. Le travail de Bassam Tawil est rendu possible grâce au don généreux de quelques donateurs qui ont souhaité rester anonymes