Israël ne cherche plus l’approbation internationale des États-Unis ou de la France pour décider comment et qui attaquer. Le résultat : une campagne de dissuasion extrêmement efficace.
Ma’ariv
Les personnes irrationnelles ont souvent plus d’influence que les rationnelles, car leurs menaces sont plus convaincantes. Prenons l’exemple de l’affrontement entre Donald Trump et Hillary Clinton lors des élections présidentielles américaines de 2016. Trump avait un avantage dans leurs interactions, car il n’était pas limité par la rationalité. Si Clinton menaçait, les gens se demandaient si sa menace était raisonnable et s’il la mettrait à exécution. Trump, en revanche, pouvait émettre des menaces totalement irrationnelles, et il était difficile de savoir s’il les réaliserait ou non. Cela lui donnait une influence plus grande.
Qu’en est-il de la situation au Moyen-Orient ? Israël est passé de Hillary à Donald. Elle ne joue plus selon les règles de personne, ni celles des États-Unis, ni de la France, ni de l’Iran. Israël a brisé toutes les règles. Si une chose émerge de la politique de force israélienne, c’est un changement des règles du jeu.
Mais parler de changement de règles pourrait être inapproprié, car cela suggérerait qu’il y avait des règles avant, et qu’elles ont simplement été modifiées. Or, dans l’Israël d’après la guerre des « Sabres de Fer », il n’y a plus aucune règle. Non seulement Israël est entrée au Liban et à Gaza par voie terrestre et frappe continuellement depuis les airs, mais pour la première fois depuis longtemps, elle mène une campagne de dissuasion extrêmement efficace. L’objectif n’est pas de forcer l’ennemi par la violence, mais de lui infliger un coup psychologique qui perturbe sa logique et le paralyse.
Les assassinats ciblés, même dans des régions éloignées comme Téhéran, renforcent le message envers les organisations terroristes et leurs dirigeants : personne n’est à l’abri, peu importe où ils se trouvent, même s’ils pensent être protégés par les frontières d’un autre pays, comme l’Iran. Cette campagne de dissuasion vise à influencer les processus décisionnels des dirigeants ennemis. Au lieu de planifier des stratégies à long terme, ils se concentrent sur leur survie personnelle et la recherche de cachettes. Après l’assassinat de Nasrallah, tout nouveau candidat à la tête du Hezbollah se trouve sous la menace d’une élimination immédiate, rendant la position moins attrayante. Le message au public libanais est clair : personne ne veut diriger l’organisation, de peur de perdre la vie, affaiblissant ainsi leur combat sur le plan psychologique.
Parallèlement, le gouvernement libanais appelle à un règlement avec Israël, et les habitants du Liban fuient leurs maisons. Ces événements simultanés sapent la volonté de combattre. Combinées à l’entrée des forces militaires, ces actions créent une nouvelle dissuasion et une nouvelle équation.
Tous les moyens nécessaires
La politique des assassinats ciblés vise également à contrôler le discours international et intra-arabe. Chaque élimination d’un chef terroriste est accompagnée d’un narratif clair : Israël n’agit plus sous des contraintes humanitaires et est prête à utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger ses citoyens, même sans l’accord des États-Unis.
Nous assistons à un changement majeur de perception. L’élimination de Nasrallah s’est faite sans consultation préalable avec les Américains, envoyant un message clair : Israël ne cherche plus d’approbation internationale, elle agit en fonction de ses propres intérêts et selon ses propres conditions. Les réponses deviennent imprévisibles et implacables. L’élimination de Nasrallah sans coordination avec les Américains marque un tournant : Israël agit d’abord et s’excuse ensuite.
La politique doit continuer à renforcer la dissuasion et la crainte chez l’ennemi. Israël doit continuer à contrôler le narratif et envoyer le message que l’usage de la force est imprévisible et sans compromis. Il n’y a plus de tabous, même les Américains ou les menaces françaises ne nous influencent plus.
Les campagnes de dissuasion réussies commencent par définir l’impact psychologique souhaité sur les dirigeants et l’opinion publique, et l’on construit ensuite une stratégie d’influence adaptée. Ce que nous n’avons pas assez bien fait, c’est de mettre l’accent sur le fait qu’Israël agit par intérêt de légitime défense, et non comme une force agressive. Cela aiderait à maintenir le soutien international. La puissance de dissuasion ne réside pas uniquement dans les actions militaires, mais aussi dans la façon de façonner l’opinion publique, renforçant ainsi la légitimité des actions israéliennes.
Israël, après le début des « Sabres de Fer », n’est plus limité par aucune règle et opère selon de nouveaux principes. Les ennemis ne peuvent plus anticiper ses mouvements et vivent dans une incertitude permanente. La dissuasion physique est importante, mais la véritable guerre se déroule sur le terrain de la dissuasion psychologique.
Henry, en fait, vous exactement la même chose que les catholiques ou les islamistes, vous inversez tout !
Mon charmant camarade (inconnu), c’est toujours comme cela : chaque conception va à l’encontre de l’autre, et l’annulle. Là, nous pensons comme dit, et c’est le contraire des catho ou des islamistes, mais on verra en fin de compte qui a raison…