On peut dire que, dans cette énième affaire de meurtre gratuit, on n’avait rien vu venir. Le touriste allemand qui se promenait, en ce soir de décembre, en compagnie de sa femme, sur le pont de Bir-Hakeim, n’a rien vu venir non plus, d’ailleurs. À quoi pensait, d’ailleurs, ce pauvre jeune homme de 23 ans, au moment où ce terroriste l’a froidement poignardé, en criant « Allahou akbar » ? On se perd en conjectures. « C’est pas le boug, il a fait une dinguerie », diront les jeunes Français, sur les réseaux sociaux, dans les jours qui viendront. Une affaire tristement banale, comme il en arrive tous les jours en France. Tous les jours ou presque.
« Français né en France », comme dit la presse, de parents non musulmans, réfugiés en France pour échapper aux islamistes de Téhéran, cet homme s’appelait Armand. En lien avec des terroristes dangereux, il avait été condamné, en 2018, à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour un projet d’attentat terroriste. Il n’en avait fait donc que quatre (sans énorme surprise). Depuis sa sortie de prison en 2020, il était suivi par des psychiatres, mais Le Monde nous révèle, ce week-end, que le personnel de santé qui le prenait en charge a été « leurré » par son comportement en apparence tout à fait normal. Encore une fois, on n’avait rien vu venir. Après sa « déradicalisation éclair », tout le monde (à commencer par ses parents) avait envie de croire que ça allait mieux.
Ah ! si seulement nous cessions d’être aveugles, si nous arrêtions d’accepter ces discours stupides (« il était français comme vous et moi », « il était pourtant suivi pour sa déradicalisation ») et si nous acceptions de prendre certaines mesures, a minima d’éloignement définitif de la société. Amis lecteurs, on va vous dire qu’on ne peut rien faire, que c’est comme ça. On irait presque jusqu’à dire que c’est le « vivre ensemble », alors que nous mourons et qu’ils tuent, et qu’à aucun moment il n’est question de vivre, ni d’être ensemble. La gauche essaie de dévier l’analyse, pourtant parfaitement intuitive, que n’importe qui peut faire n’importe quoi aujourd’hui. Côté LFI, on parle du suivi psychiatrique et du fait que les structures d’accueil ne sont pas assez nombreuses. On imagine que Renaissance ne voudra pas être en reste et que Darmanin va devoir mettre le paquet sur le complot d’ultra-droite. Il va falloir en inventer, des bataillons de SS, pour tenter de cacher au peuple de France ce qu’il voit parfaitement : il y a, en France, des Français sur le papier qui tuent au nom d’Allah. Les motifs sont divers, c’est peut-être d’ailleurs tout ce qu’il y a de « divers », dans ces faits qui sont tout sauf anodins.
Que ce soit un lycéen qui se fait poignarder parce que son assassin n’aime pas les Blancs ou un touriste étranger qui se fait poignarder parce que son assassin défend la Palestine ou encore un prof qui se fait égorger parce que son assassin n’aime pas la France, toutes ces excuses peinent à convaincre. C’est du flan. Il y a deux guerres contre nous sur notre propre sol : une contre les Français de souche, une contre les valeurs de l’Occident (quoi que l’on pense par ailleurs de ces « valeurs », ce n’est pas la question pour le moment). Les assassins, eux, sont toujours les mêmes : ils ont moins de trente ans, sont issus de l’immigration musulmane (maghrébine, subsaharienne – ou persane, donc, dans ce cas précis), ils ont un casier judiciaire et un couteau. Certains sont même, c’est le cas d’Armand R.-M., notre terroriste du jour, capables de faire croire qu’ils ont changé. Et nous, où en sommes-nous ? Avons-nous décidé de rester du gibier ?