Illustration : Une réunion du comité rabbinique européen, dirigé par le rav Pin’has Goldschmidt de Moscou, dans le bon vieux temps, quand les gens pouvaient encore se rencontre. Vous vous souvez ?
Vous avez plus que 60 ans ? Il vaut mieux éviter ces temps-ci de résider à Amsterdam. Pourquoi ? Parce qu’en cette ville, on n’accorde pas de soins médicaux aux « personnes âgées », celles qui osent dépasser les 60 ans !
Le Comité rabbinique européen, alerté, s’est réuni virtuellement et a discuté de ce qui peut être fait pour sauver les Juifs faisant partie de cette catégorie et habitant en cette ville. Se sont ainsi « rencontrés » nombre de Grands rabbins d’Europe, membres de ce comité.
La séance a commencé par des prières, en particulier en faveur de l’un des membres de ce comité, le dayan de Lyon, rav Yi’hia (ben Aicha) Touboul, frappé par le corona et hospitalisé sans connaissance dans l’hopital local.
La réunion concernait la situation des Juifs en cette période délicate.
Le Grand rabbin de France, r. Korsia, a parlé de la grande quantité de décès que cette communauté compte, en particulier en Alsace. Il a décrit l’augmentation de cours de Tora livrés par les réseaux sociaux, mais aussi a demandé à l’ensemble du corps rabbinique de se prononcer contre l’autorisation envisagée par certains d’un zoom pour le séder pour des gens isolés.
Le Grand rabbin d’Angleterre a décrit la situation sur l’île : alors que les Juifs ne forment qu’un pourcent de la population, le pourcentage des Juifs souffrant de l’épidémie est de 3%, du fait de la fréquentation des Juifs des synagogues et autres points de rencontre, donc de propagation de l’épidémie, à un moment où l’on n’avait pas encore pris conscience du danger.
A Rome, dit son Grand rabbin, on avait su faire attention très tôt, avant Pourim, et effectivement l’épidémie n’a pas tellement frappé les membres de la communauté, alors qu’à Milan…
D’autres responsables spirituels de communautés européennes ont décrit la situation chez eux, quand l’un des soucis communs est la circoncision et l’utilisation des mikvaoth pour femmes, en une telle période. De même, on ne pratique plus la che’hita en Pologne, alors que c’est l’un des endroits les plus importants dans ce domaine, du fait que les cho’hatim ne peuvent pas se déplacer.
Le pire est sans nul doute ce qui se passe en Hollande : la loi veut (depuis longtemps, pas seulement face au corona, s’avère-t-il), que l’on ne soigne pas des gens à partir de l’âge respectable de 60 ans, et tous les efforts déployés jusqu’à présent pour que la situation change ont échoué. Le comité des rabbins européens a décidé de fonder un kéren en faveur des personnes qui ont besoin qu’on les aide dans ce domaine, en particulier quand il s’agit de payer la visite chez des médecins ou d’une hospitalisation privée, avec soins intensifs.
Un pays à éviter, si vous avez déjà atteint cet âge…
